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L’ARMEE MALIENNE IRA-T-ELLE A Kidal ?

Le discours est bien rodé, répétitif et cohérent dans le temps. Manque de moyens, immensité du territoire, l’armée malienne grande Championne de « replis stratégiques » nous ressort du réchauffé. La nouveauté est que le gouvernement participe au concert.

« C’est le manque de moyens qui explique l’absence de l’armée malienne à Kidal. Si on nous donne les moyens, on va au-delà de Kidal »(lieutenant-colonel Souleymane Dembélé). « L’Armée malienne ne progresse pas au même rythme que les autres » (T.H. Coulibaly Ministre des Affaires Etrangères).Même le premier Ministre Diango Cissoko s’y met. Sommé de s’expliquer sur l’absence de l’armée à Kidal il affirmait qu’à partir du 26 Février l’armais devait y commencer son déploiement. On est le 12 juin et toujours rien. Cinq mois après le début de l’intervention Française au Mali l’excuse de « manque de moyens » peine à convaincre les maliens quant à l’absence de leur armée sur une partie non négligeable de leur territoire, d’autant plus que d’autres armées alliées sont déjà sur place. On se rappelle bien qu’en 3 jours dans le cadre de ce qu’elle appelle « repli stratégique » qui n’est ni plus ni moins qu’une fuite, l’armée avait évacué tout le nord du pays. De Kidal à Bamako cela fait tout de même 1500 km ! Il est vrai que les islamistes étaient à ses trousses mais tout de même…
Rien d’officiel mais il semblerait que d’autres raisons motivent cette situation embarrassante et pour les autorités maliennes et pour la France. Elles sont d’ordre sécuritaire, financière voire humanitaire.

Les Raisons d’ordre humanitaire

Sur certains points les priorités de la France n’ont pas changé. C’est la lutte contre le terrorisme et la libération de ses otages. Sur le premier point l’objectif est clair, c’est « détruire » les « terroristes »(Hollande).Mission en partie réussie au Mali jusque-là. Il en va autrement s’agissant de la libération des otages. Il n’est d’ailleurs plus sûr que tous ses otages se trouvent encore au Nord-Mali, Certains seraient déjà en Libye. Pour obtenir leur libération la France semble faire plus confiance aux Touareg du MNLA qu’au Gouvernement malien. C’était déjà le cas avec le Gouvernement Français précèdent de Sarkozy.

La France craint aussi d’éventuelles « exactions de l’armée malienne » en qui elle n’a pas du tout confiance malgré les efforts déployés pour faire croire le contraire. Enfin un éventuel affrontement (inévitable si l’armée entre à Kidal et que le MNLA ne désarme pas) entre l’armée malienne et le MNLA ne ferait qu’accentuer la situation déjà précaire de la population civile dans cette zone.

Les Raisons d’ordre économique

L’argent c’est le nerf de la guerre a-t-on coutume de dire. Le Mali est un pays pauvre et en guerre. La France est un pays riche mais en crise et elle a déjà dépensé plus de 200 millions d’euros pour financer l’intervention dont le prolongement sera de moins en moins populaire dans l’opinion publique française.Plus vite cette guerre prendra fin mieux le peuple malien se portera et moins la France dépensera.

Mais il faut une stratégie d’ensemble pour « quitter » le Mali pendant que l’intervention est encore populaire. Elle semble avoir adopté la stratégie suivante :

1. Il faut reconstruire l’armée malienne. Cette restructuration est déjà en cours par le soin de l’Union Européenne.

2. Il faut transformer la MISMA-Mission Internationale de Soutien au Mali en OMP-Mission de Maintien de la Paix.

Cette idée n’enchantait pas le Gouvernement malien. « Maintenir la paix entre le Mali et qui, les groupes terroristes ? » s’est emporté un officiel malien. Le Mali a fini par accepter. Ce sera alors à l’ONU de financer la guerre. Le financement sera ainsi assuré ce qui n’est pas le cas actuellement car chaque pays membre de la «MISMA finance ses propres troupes.

3. « Négociation » ou « dialogue » inter malien sur le plan politique et interne
Le Gouvernement français et le MNLA utilisent le terme « négociation ».Le Mali préfère le terme « dialogue » car « négocier » inclut des concessions de part et d’autre. Le Mali n’entend faire de concession ni sur l’intégrité de son territoire ni sur le caractère laïc de son Etat. C’est aussi la position de la France. Encore moins sur l’autonomie des régions du Nord. Sur ce point la position de la France est plus ambiguë. La Commission dialogue et réconciliation  créée par le Gouvernement se proposait de mettre fin à la médiation burkinabè dans la crise malienne et aucune mention du MNLA n’y est faite. Sert-elle à quelque chose maintenant ?

Un poison nommé MNLA

Le MNLA est à l’origine de beaucoup d’évènements dans l’histoire actuelle du Mali. C’est le MNLA qui le 17 Janvier 2012 a lancé les hostilités contre le Mali. Le même groupe allié des Islamistes dont AQMI et Ansar Dine, est responsable des exactions d’Aguelhoc (24 Janvier 2012) où une centaine de soldats malien ont été sauvagement assassinés (certains égorgés, d’autres éventrés), crime revendiqué par le mouvement. C’est encore le MNLA qui le 26 Mai 2012 à Gao signa un accord avec Ansar Dine pour la création de « l’Etat Islamique de l’Azawad » au nord-Mali.

Depuis cinq mois le MNLA occupe Kidal, dit se « coordonner » et « collaborer » avec la France pour « traquer les terroristes ». Il refuse toujours de désarmer et mieux demande aussi une mission de l’ONU et des négociations au préalable comme la France.

L’armée malienne ira-t-elle à Kidal ?

On ne saurait répondre par oui ou par non. Mais l’on peut supposer qu’elle ira mais pas avant la transformation de la MISMA en Mission de maintien de la paix de l’ONU, et peut-être pas avant les élections présidentielles et législatives dont le premier est fixé au 28 Juillet 2013.

Au Mali il existe une unanimité, une « union sacrée » autour de l’Intervention française. Tant que Kidal ne sera pas sous contrôle de l’armée malienne l’union sacrée fondra comme neige au soleil, un soleil ardent comme celui du vaste désert malien et plus vite qu’on le croit. Le MNLA aura alors encore réussi l’exploit d’être à l’origine d’une nouvelle mésentente. Cette fois-ci entre la France et le Mali. La France serait bien avisée d’y prendre garde et dès maintenant.

Diaye MAGASSA pour Malikahere.com

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