Au lendemain de l’attaque de l’hôtel Radisson Blu, le Mali a décrété l’état d’urgence et trois jours de deuil national.
Après l’attaque sanglante, vendredi, d’un hôtel international à Bamako, le Mali a décrété l’état d’urgence et se prépare à un deuil national.
L’attentat a été revendiqué par un groupe terroriste associé à Al-Qaïda.
Le bilan de cette attaque qui a duré neuf heures demeure incertain.
Dix jours d’état d’urgence et un deuil de trois jours. Le gouvernement malien a annoncé un deuil national de trois jours et l’état d’urgence pour dix jours à compter de vendredi minuit. Ces mesures ont été décidées lors d’un Conseil des ministres extraordinaire présidé par le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta.
«L’état d’urgence institué permettra de renforcer les moyens juridiques des autorités administratives et compétentes pour rechercher et mettre à la disposition des autorités judiciaires des terroristes qui seraient en cavale et d’éventuels complices», indique un communiqué.
Le Conseil des ministres a aussi décidé d’«instituer un deuil national de trois jours sur toute l’étendue du territoire national» à compter de lundi, «en hommage aux victimes de la prise d’otages».
Un bilan encore flou. Dans un discours à la nation diffusé par la télévision publique, le président Ibrahim Boubacar Keïta a fait état d’un bilan de 21 morts et 7 blessés dans l’attaque, sans précisions d’identités et de camps. «La terreur ne triomphera pas», «vive le Mali, le terrorisme ne passera pas», a-t-il notamment dit.
Quelques heures auparavant, une source militaire malienne avait rapporté un décompte d’«au moins 3 terroristes tués ou qui se sont fait exploser» lors de l’attaque, et d’au moins 27 morts parmi les résidents et employés de l’hôtel Radisson Blu.
Parmi les victimes figurent un ressortissant américain, un haut fonctionnaire belge de la Fédération Wallonie-Bruxelles en mission à Bamako et trois ressortissants chinois, ont annoncé leurs pays respectifs. Le président chinois, Xi Jinping, a d’ailleurs «fermement condamné» l’attaque ce samedi. La Chine «va renforcer sa coopération internationale pour combattre les activités terroristes violentes qui touchent des innocents, pour maintenir la paix et la tranquillité», a-t-il ajouté.
La revendication d’Al-Mourabitoune. L’assaut a été revendiqué par le groupe jihadiste de Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune, qui a indiqué qu’il s’agissait d’une opération conjointe avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). La revendication a été faite par un communiqué lu au téléphone au site mauritanien Al-Akhbar et à la chaîne de télévision panarabe Al-Jazeera.
Cette attaque à Bamako a été condamnée par l’ex-rébellion à dominante touareg du nord du Mali (Coordination des mouvements de l’Azawad, CMA) et les groupes armés pro-gouvernementaux (Plateforme), dans une déclaration conjointe lue au nom d’un porte-parole à la télévision publique. La CMA et la Plateforme font partie des signataires de l’accord de paix au Mali (validé en mai par le gouvernement et ses alliés, en juin par les ex-rebelles) dont la mise en œuvre est confrontée à des écueils, notamment l’activisme jihadiste dans la région.
VIDEO. Qui est Al-Mourabitoune, le groupe qui revendique l’attentat de Bamako ?
9 heures d’attaque. L’attaque du Radisson Blu, prisé de la clientèle internationale, a débuté autour de 7 heures et a duré neuf heures.
Les assaillants sont entrés dans l’enceinte de l’hôtel au même moment qu’une voiture munie d’une plaque diplomatique. Ils «parlaient anglais entre eux», a affirmé le célèbre chanteur guinéen Sékouba Bambino Diabaté, évacué de l’établissement par des forces de sécurité.
Des forces spéciales françaises venues de Ouagadougou, au Burkina Faso voisin, ont participé aux opérations, «en assistance des forces maliennes», a expliqué vendredi soir le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Sont également intervenus des membres de la Minusma (mission des Nations unies au Mali) et des militaires américains.
Source : le Parisien