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Mali : Accord de paix et de réconciliation au Mali : De la résistance éphémère des dirigeants antérieurs à la défaite d’IBK

Tous les régimes, militaires et démocratiques ont résisté contre la division du pays à travers un quelconque modèle de gouvernance, avant même les indépendances. Mais l’année 2015 est une année spéciale de la réforme du vivre ensemble au Mali.

Avec un tel accord, la ligne culturelle imaginaire est créée entre le Nord et le Sud du Mali. On peut même aujourd’hui parler, sans réserve, de ‘’Nord-Mali’’ et de ‘’Sud-Mali’’ avec des statuts juridiques différents.

Les peuples jadis vivant ensemble dans la diversité et l’unité commencent désormais à être séparés. Ainsi, de Modibo Keita à Ibrahim Keita, la résistance s’est considérablement affaiblie.

Désormais la corde qui relie les peuples vient de craquer. Et on ne parle plus du même cordon ombilical, mais d’une même république en voie de division. Ce, dans les esprits que sur le terrain.

C’est désormais une prière assombrie du petit malien et azawadien qu’on attend en sourdine aux fonds des cases à travers des images suivantes :

– Au bout du petit soir ma prière s’assombrit ;

– Je n’entendrais plus ni les cris ni les chansons Touaregs dans les biennales artistiques et culturelles du Mali ;

– Ni les pas de chameaux qui viendraient chercher le mil au pays dogon en déposant du sel ;

– Au bout du petit soir ma prière s’assombrit ;

– Je n’entendrais Tinariwen qu’à la télévision et non au festival sur le désert ensemble ;

– Je ne prierais plus dans la mosquée de Tombouctou à l’heure voulue ;

– Je ne serais plus multicolore dans mon drapeau ;

– Je verrais rarement un Keita, Koné, de mère touarègue ;

– Je perdrais le cousinage d’alliance entre les dogons et ces arabes et arabo-Touaregs.

Alors après la perte de la résistance, à quand la résilience ?

Oui, ils disent toujours que le bateau Mali tangue, mais ne chavirera jamais. Cette assertion est-elle encore politiquement correcte ? Que penser aussi du « Mali est un pays béni »?

Je suis perdu dans ma démarche. La mondialisation me globalise et la minorisation me divise. Alors où suis-je pour avoir une force pour me relever ?

Cette belle notion de résilience serait-elle au rendez-vous de mon histoire ? Alors explorons toutes les capacités de résilience pour voir si le Mali de demain sera ou ne sera pas :

– J’attends le réveil du peuple, du vrai peuple, pas celui de la démocratie représentative des 77%, mais le peuple tout entier capable de se lever, de faire face à son destin et de construire sa résilience. Ce peuple sera-t-il toujours en marge en méritant son dirigeant ?

Peuple soumis qui ne sort pas son dirigeant dans les griffes des plus forts. Oui mon peuple des villages et des campagnes, vous compter dans la mise en œuvre de cet accord dont le contenu ne vous engage peut-être pas culturellement. Debout société civile perdue dans sa démarche civilo-syndico-religieuse, tu peux te ressaisir pour assoir une véritable gouvernance populaire.

– En cherchant mes repères dans la culture ou dans les cultures : Là aussi on a encore un gisement qui peut nous servir de repère pour relever le défi. Le brassage culturel séculaire permettra-t-il au Mali de ne pas laisser s’établir une ligne physique à la place de cette ligne imaginaire de séparation légalisée à la signature d’un tel accord ?

– Puisons aussi dans la grande diplomatie internationale ou géostratégie mondiale. Que faire de ces cadres diplomates qui ne comprennent pas le langage de la géostratégie et de la mondialisation ? Que faire de l’économie du Mali assujettie aux conditions climatiques, au franc CFA et autres ? Le Mali sera ou ne sera pas si la diplomatie malienne se reforme et renouvelle sa classe diplomatique parlementaire ou étatique.

– La création d’une nouvelle classe intellectuelle qui ne se limite pas aux diplômes mais à la réflexion, à l’anticipation, à la vraie politique, sera une piste de construction de la résilience dans la mise en œuvre de cet accord. Il faut éviter l’approche suicidaire qui a tant affaibli nos capacités de résistance face aux dominants. Le malien refuse de réfléchir longtemps, il a affaibli sa capacité de réfléchir intensément, il veut la facilité, le raccourci, etc. Mais comment décoloniser cet imaginaire et intégrer la démarche à l’école ?

– Que dire de la gouvernance interne ? Comment gouverner par exemple de vertu ? Comment construire une gouvernance plus sobre en ressources financières ? Autant d’approches et de comportements qui donneront confiance à notre jeune démocratie de forme très faiblement ancrée dans un peuple encore mal formé par les aléas de la gouvernance humaine non loin de nos cousins singes.

Le Mali ne doit plus attendre de la seule voie du comité de suivi des accords, mais doit mettre en place un véritable Quartier General (QG) composé de compétences variées et non partisanes et jamais exclusives.

La commission justice et réconciliation doit se transformer en un véritable laboratoire d’idée capable de proposer avant les autres ou capables d’analyser la proposition des autres sans émotion ni nostalgie. Le Mali de 1960 est-il résilient ou mort par l’action de la génération dirigeante actuelle ? En tout cas, l’histoire le retiendra !

Source: Le Canard de la Venise

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