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IBK est-il l’homme de la situation ?

C’était peu avant l’envoi au sacrifice du novice premier ministre Moussa Mara. Peu avant que le chef du gouvernement n’atterrisse à Kidal à bord d’un avion de l’ONU. Peu avant que ce qui était sensé être une fête ne se transforme en carnage.

Plusieurs morts, des otages, civils et militaires et l’honneur d’un pays abattu à bout portant. A coup de klachnikov. C’était peu avant que des soldats emmitouflés dans des treillis flambants neufs n’aillent demander refuge à la Minusma quand ils ne reprenaient pas le chemin de Gao, abandonnant armes et munitions à l’ ennemi. Incorrigible armée!

C’était donc peu avant que Kidal n’inflige un cinglant revers à l’armée malienne, toujours spécialiste de la débandade. C’était donc peu avant ces événements tragiques.

Le président IBK bombait alors son torse en se vantant d’avoir récupéré Kidal. Lui qui ne s’est pas encore rendu au delà de Mopti se targuait d’avoir récupéré le gouvernorat de la ville rebelle sous pretexte que le gouverneur occupait désormais son logement officiel.

Dans cette interview fleuve qu’il a accordé à l’hebdomadaire Jeune Afrique du 11 au 17 mai, le président malien, tout occupé au polissage de l’image de l ‘international socialiste, qui parle bien français et non le petit nègre, nie en bloc toutes les accusations portées sur son auguste personne.

Ses supposées accointances avec l’homme d’affaires Corse, Michel Tomi? De la fabulation. A peine concéde-t-il avoir “loué” et non “emprunté” les avions de celui qu’il présente comme un ami de longue date. La facture de la rénovation du Palais Koulouba ? Chiffres fantaisistes rétorque-t-il sans trop de précisions sur les raisons qui le poussent à désormais préférer les entreprises françaises aux chinoises dans la réalisation de ce chantier stratégique. L’ascension politique de son fils? IBK y a été forcé au nom de la démocratie.

Que le même Karim Keita soit nommé président de la commission de défense? Ce n’est pas le choix d’IBK, mais celui de l’armée qui n’aurait pas supporté qu’un policier accède à ce poste. Dit-il. Bien évidemment, lui IBK, n’est pas sous influence de la belle famille. Que le beau père du fils Karim, Issaka Sidibé, soit président de l’assemblée nationale ? Circulez, il y a rien à voir. Les cadres de son parti ont forcé la main à IBK.

Au finish, l’on obtient l’image d’un président qui proclame sa Mandinguité avec beaucoup plus de fougue qu’il n’en met dans l’intérêt général du Mali d’avoir un président qui sache maintenir son fils et ses proches, fussent-ils les plus brillants et les plus populaires, -l’on n’en doute pas un moment – loin de la chose publique. Le pays de 15 millions d’habitants compte suffisamment de cadres compétents et populaires pour que des choix stratégiques puissent s’opérer en dehors de la famille et de la belle famille du président IBK.

Les justifications avancées ne sont pas sans rappeler un certain Abdoulaye Wade considérant son fils comme le plus brillant du Sénégal. En l’espèce, le successeur d’ATT est tombé dans le piège des courtisans qui défendent leur méchoui en flattant le prince. Le Mali avait cru élire un réformateur. Ils ont en fait tronqué César contre Pompéi. Ou, pire encore, Hamid Karzai contre Karzai Hamid.

Car, qu’est ce qui a changé entre ce président démocratiquement élu et son prédécesseur, démocratiquement élu aussi? En dépit des moyens colossaux consacrés par la communauté internationale au Mali, IBK ne fait pas mieux que son devancier dans la gestion du Nord.

La cuisante déroute de l’armée malienne à Kidal rappelle le massacre d’Aguel Hok. sauf qu’à l’époque, du temps du président ATT, l’armée malienne n’était pas soutenue par la communauté internationale. Comment donc le président IBK et sa commission défense espère t-il résoudre la question du Nord? Sa rigidité politique affichée jusque-là a considérablement réduit la fenêtre de tir du dialogue. En snobant Alger et Ouagadougou, Bamako s’est volontairement coincé dans un cul de sac.

Source: Financial Afrik

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