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Analyse thématique : Perspectives Économiques au Mali 2013 & Transformation structurelle et ressources naturelles

Les ressources naturelles, en particulier l’or et le coton, jouent un rôle primordial dans l’économie malienne. Le Mali est devenu le troisième producteur d’or africain après l’Afrique du Sud et le Ghana. La production de métal jaune est passée de 6 tonnes en 1993 à 49.7 tonnes en 2012. L’or, nous l’avons vu, représente le quart du PIB et les trois quarts des recettes d’exportation. En valeur, les exportations sont passées de 17.4 milliards XOF en 1993 à 1 070 milliards XOF en 2012. Les revenus de l’État tirés de l’or (taxes directes et indirectes, dividendes) sont estimés à 233 milliards XOF en 2012, contre 62.3 milliards en 2002. Une nouvelle taxe est envisagée, indexée sur l’évolution du cours mondial de l’or. Le secteur minier emploie au total 8 000 personnes, entreprises de recherche et sous-traitants inclus.

Seul problème : la création de valeur ajoutée à travers une transformation locale et le développement de points de vente continue de faire défaut. Les opérateurs et prestataires de services nationaux ne sont pas présents aux différents niveaux de l’activité minière (exploitation, sous-traitance, fourniture de services et d’intrants locaux, valorisation et utilisation de produits locaux). D’une manière générale, le secteur minier n’a pas assez de liens avec le reste de l’économie locale. Il ne produit que de l’or, faute de données géologiques sur des gisements d’autres minerais. Il est pénalisé par l’absence d’un cadastre minier fiable et d’un mécanisme autonome et approprié de financement. Le contrôle, le suivi et l’évaluation des sociétés minières reste insuffisant. Les infrastructures énergétiques et de communication dans les zones minières ne sont pas assez développées.

Pour atténuer ces contraintes et permettre une meilleure insertion de l’industrie extractive dans l’économie nationale, le gouvernement a adopté le 27 février 2012 un nouveau code minier qui prévoit, entre autres : la possibilité pour les privés nationaux d’acquérir 5 % de participation au capital des sociétés minières ; la révision du montant et/ou du taux des taxes et droits liés aux activités minières ; la prise en compte du développement des communautés vivant autour des mines ; la mise en place d’un modèle de financement de la recherche, de la formation et du renforcement des capacités des ressources humaines du secteur minier ; la préservation et la restauration de l’environnement à travers des études d’impact environnemental et social (EIES). Par ailleurs, le pays est membre, depuis le 2 août 2006, de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (Itie), et produit un rapport chaque année.

Un bon exemple de développement local soutenu par des activités minières concerne la commune rurale de Sadiola. Depuis 1996, deux sociétés minières exploitent les mines dans cette ville de 23 000 habitants, située à 75 km de Kayes. Elles versent annuellement au titre de patentes entre 400 et 600 millions XOF, faisant de Sadiola la plus riche commune rurale du Mali. Ces ressources ont permis d’investir dans l’éducation, la santé, l’agriculture et l’élevage. Ainsi, 27 écoles ont été construites, dont 23 bénéficient de fournitures et équipements scolaires chaque année, alors que la commune ne disposait que de six écoles avant l’ouverture de la mine. Cinq nouveaux centres secondaires de santé ont été construits, s’ajoutant au seul dispensaire existant avant la mine. L’approvisionnement est gratuit en eau potable grâce à la réalisation de deux points d’adduction d’eau. L’électrification de la commune a été faite. La mise en place d’une commission locale sur l’emploi veille à ce que 30 % des emplois soient réservés aux populations locales. Des associations villageoises œuvrent au reboisement. Les sociétés minières ont également financé, pour un coût total de 600 millions XOF, la mise en œuvre du Programme de développement intégré de la commune de Sadiola (Padi), qui intervient dans trois domaines d’activités : l’agriculture et l’élevage, le renforcement des capacités et la microfinance.

L’autre grande ressource du Mali, le coton, représente environ 1 % du PIB et 15 % des recettes totales d’exportation en 2012. C’était le premier produit d’exportation du pays jusqu’en 2000. La filière a commencé à connaître de graves difficultés à partir des années 1997/98, à cause de la baisse des rendements, la chute du cours mondial du coton, l’octroi par certains pays industrialisés de subventions à leurs cultivateurs, la diminution de la production avec le refus des paysans de cultiver le coton, la mauvaise gouvernance de la filière. Ces difficultés ont conduit à la libéralisation du secteur et à un projet de privatisation de la CMDT. Toutefois, depuis la campagne 2008/09, la production cotonnière enregistre une forte augmentation, 23 % en moyenne annuelle. Cette progression s’explique par le soutien de l’État aux producteurs (subvention des intrants d’un montant de 20 milliards XOF en moyenne par an, appui-conseils aux organisations de producteurs, prix garantis). Elle résulte aussi du recentrage des activités de la CMDT autour du coton, de l’amélioration de la gouvernance de la filière, ainsi que des cours mondiaux du coton relativement élevés. Du coup, le gouvernement ne semble plus être intéressé par la privatisation de la CMDT.

Les disponibilités en coton de bonne qualité devaient constituer un avantage potentiel. Elles n’ont pas permis le développement d’une industrie de transformation locale. Les quelques entreprises utilisant les graines de coton, telles que les huileries (Huicoma) et l’industrie textile (Comatex, Fitina, Batexci), sont d’ailleurs en difficulté. L’automatisation dans la culture du coton dans la plupart des pays producteurs a provoqué l’érosion des avantages comparatifs des pays à faibles coûts salariaux, comme le Mali. D’où la nécessité de promouvoir l’investissement dans l’industrie textile, dont la part dans le PIB reste faible (2 %). L’augmentation du taux de transformation locale du coton, qui s’inscrit dans le cadre d’une stratégie d’industrialisation du Mali, aidera à mieux protéger la filière contre les fluctuations du cours mondial de cette matière première.

Sources : africaneconomicoutlook.org

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