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2018 : l’année du choc réglementaire dans les banques sous régionales !

[2/3] | Le choc réglementaire (1) ! C’est ainsi que l’on pourra qualifier l’année 2018 dans les banques de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Non seulement, ces dernières doivent faire leur mue sur le plan comptable avec l’entrée en vigueur du Plan Comptable Bancaire révisé (PCB révisé), mais en plus, comme si cela n’était suffisant, ces mêmes banques doivent respecter, non mais sans contraintes majeures, des nouvelles normes prudentielles issues de la transposition des règles de Bâle II et III par les autorités sous régionale. Tout un programme, donc, pour les établissements concernés. Malikahere.com vous propose une série de trois (3) articles pour vous aider à faire votre idée sur ces changements réglementaires dans le secteur bancaire.

Le ratio de levier fait sa rentrée dans le dispositif prudentiel sous régional par le biais de la transposition des règles de Bâle II et IIII. La norme à respecter par les établissements assujettis est fixée à 3% (Voir le premier article de notre série sur ce ratio pour plus de détails). Et ce dès la première année du chronogramme de transposition des dispositions bâloises. Autrement dit, dès 2018.

Que signifie le ratio de levier ?

Cette nouvelle norme prudentielle pour les banques de la sous-région n’est pas sans contrainte dans leurs activités. En effet, ce ratio signifie que les établissements assujettis ne peuvent plus prendre des expositions au-delà de trente-trois (33) fois leurs fonds propres de base ou Tier One (Tier 1). En d’autres termes, c’est une limitation de la taille des bilans des banques sous régionales qu’impose ainsi les autorités prudentielles.

 

Extrait du Paragraphe 471 du Nouveau Dispositif prudentienl relatif à la mesure de l’exposition totale :
« La mesure de l’exposition totale (dénominateur) correspond à la somme des expositions
suivantes : (a) expositions au bilan ; (b) expositions sur dérivés ; (c) expositions sur les opérations assimilables aux pensions ; (d) éléments de hors bilan. »

 

L’opportunité d’une telle disposition s’est d’ailleurs justifiée lors de la crise financière de 2007 au cours de laquelle il s’était avéré que certaines grandes banques occidentales avaient pris des expositions très largement supérieures à leurs fonds propres.

Certaines juridictions ont pris des mesures, encore, plus contraignantes en matière de ratio de levier. C’est le cas par exemple des Etats-Unis d’Amérique, la Suisse et de la Grande Bretagne en adoptant un ratio de levier calculé sur le Core Equity Tier One (CET1 pour la Grande Bretagne) ou une norme supérieure à 3% (aux USA : 5% pour les Banques systémiques, 6% pour les banques détenues par des sociétés mères systémiques ; Suisse : 4% d’ici 2019).

Quelles implications stratégiques et opérationnelles pour les banques sous régionales ?

Comme souligné plus haut, le ratio de levier a indéniablement des impacts stratégiques et opérationnels. Les banques de la sous-région doivent impérativement les connaître afin de les maîtriser et ainsi optimiser leurs expositions (Bilan et Hors Bilan).

La maîtrise impérative de l’évolution de l’activité des prêts

La maîtrise de l’évolution de l’activité des prêts s’impose désormais. C’est une impérative ! Certaines études ont montré que l’activité crédits des banques constitue le principal driver du Risk-Weighted Assets (RWA) des banques. Souvent à plus de 80% du RWA total. Ce qui en fait le principal point d’attention des expositions concernant le dénominateur du Ratio de Levier. Les expositions avares en fonds propres devront nécessairement faire l’objet d’un arbitrage entre risque et rendement. En théorie, c’est ce qu’une banque fait tous les jours. Seulement en théorie !

Avec le ratio de levier, les banques de la sous-région seront dans l’obligation de maîtriser l’évolution de leurs activités crédits afin de respecter la norme de 3%. Elles auront à leur disposition un indicateur de mesure uniforme de risques de contrepartie. En effet, seule la méthode standard a été retenue dans le pilier 1 pour le calcul des RWA crédits.

L’optimisation de la gestion de la taille de bilan et la composition des actifs d’une part et d’autre part les stratégies de gestion d’actifs (deleveraging) c’est-à-dire le changement de structure de bilan, deviendront, à coup sûr, des impératifs de management dans nos banques. A cet effet, le Return on Risk-Weighted Assets (RoRWA) peut s’avérer très utile pour évaluer la performance des banques sur une base cohérente (une seule méthode d’évaluation du RWA dans toute la sous-région à savoir la méthode standard).

Tout semble, aussi, faire croire que les banques cotées(2) de la sous-région devront se distinguer du lot en maintenant un niveau de ratio de levier nettement supérieur à la norme fixée par les autorités prudentielles. Il est tout à fait probable qu’elles soient sous la pression du marché et des analystes financiers pour afficher un ratio élevé afin d’apprécier leur marge de manœuvre de croissance.

Une autre implication de ce nouveau dispositif prudentiel est naturellement son intégration dans le processus de production des ratios dans les établissements assujettis et son corollaire en matière de reporting et forcement d’adaptation des systèmes d’information.

 

(1) : Choc réglementaire : non employé ici dans le sens bâlois de stress test de +/- 200 points de base d’évolution des taux.
(2) : Les valeurs bancaires et assimilées ont représenté 66% des transactions de la séance de fin décembre 2016 à la BRVM (Bourse Régionale des Valeurs Mobilières) soit un volume de 699 872 367 Fcfa sur un total de 1 057 885 862 Fcfa de transaction
.

 

La Rédaction de Malikahere.com

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Modibo TEMBELY est co-administrateur de ce site web.

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