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Recrudescence du terrorisme au nord du Mali : La Munisma victime de la connivence entre le MNLA et la France

Si le nord du Mali est en train de devenir aujourd’hui un bourbier pour la Munisma, avec des pertes de plus en plus élevées en vies humaines, c’est par la faute de la France qui a fait de Kidal un no man’s land interdit aux autorités maliennes et à leurs forces armées et de sécurité.

En ménageant le MNLA, elle en a fait un Cheval de Troie dans la stratégie mise en place pour définitivement éradiquer le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne.

Nous l’avons toujours défendu : la France joue un jeu dangereux en faisant de Serval une opération inachevée par sympathie pour le Mnla ! Bien que l’Elysée et le Quai d’Orsay s’en soient toujours défendus, l’Hexagone a pris fait et cause pour le Mnla sous prétexte que c’est une affaire malienne.

Et pourtant, contrairement à l’Accord de Ouagadougou (Burkina Faso), les forces françaises n’ont rien entrepris pour contraindre le Mnla à déposer les armes. Bien au contraire, elle n’a ménagé aucun effort pour que Kidal reste sous le contrôle de la rébellion touarègue.
À plusieurs reprises, les forces armées maliennes ont été empêchées de prendre cette ville par Serval.

Et Paris a usé de sa pression politique et diplomatique pour que les officiers (les Généraux Didier Dakouo et Elhadji Gamou, etc.), qui tenaient le plus à prendre le contrôle de la capitale de l’Adrar des Ifoghas, soient démobilisés du front. Mais, ce que la France ignorait ou a fait semblant d’ignorer, c’est que son chouchou (Mnla) n’a réellement pas de combattants sur le terrain. Il s’est toujours appuyé sur les mercenaires des narcotrafiquants pour perpétrer ses crimes, notamment à Aguelhok.

La preuve, c’est que pendant les mois d’occupation, le Mnla a perdu toutes ses positions au profit du Mujao (Gao), d’Ançar Dine (Tombouctou) et d’Aqmi (Kidal). Les rares hommes qui lui étaient dévoués sont vite devenus des «loups errants» dans le Sahara.

Ce n’est qu’avec l’Opération Serval que ses rangs ont gonflé en accueillant à bras ouverts des rescapés d’Ançar Dine et d’Aqmi pris au piège de l’intervention française. Voilà comment Kidal est redevenue un repaire de terroristes avec la passivité de la France.

Avec l’arrivée de la Minusma, ceux-ci s’étaient fait tout petits. Désœuvrés et presque sans revenus, ils sont nombreux ceux qui étaient alors retournés en Libye. Mais, depuis les affrontements avec les forces armées et de sécurité du Mali en mars dernier, ils sont revenus en force assurés de la protection du Mnla menacé dans son sanctuaire et de la naïveté de la Minusma. D’ailleurs, c’est depuis cette date que les attentats se sont multipliés contre cette force.

Les Tchadiens et les Nigériens sont particulièrement visés parce qu’ayant des appuis solides sur le terrain. Sans compter que le Tchad et le Niger ne cessent de dénoncer la situation confuse imposée à Kidal par la France.

Profitant de la situation, la Minusma est tombée dans le jeu de la France et du Mnla en contraignant l’armée malienne à évacuer même Aguelhok. En conséquence, les terroristes sont devenus plus audacieux en s’attaquant aux contingents onusiens dans la ville de Gao relativement épargnée par les attentats.

Le Sahel menacé par le chaos libyen

Quelle solution pour la stabilisation du nord du Mali ? C’est la question que beaucoup de Maliens et d’observateurs internationaux se posent aujourd’hui avec la multiplication des actes terroristes (plus d’une trentaine de morts en trois mois) contre les contingents de la Minusma.

Aujourd’hui, par leurs actes crapuleux, les terroristes cherchent clairement à semer la peur et le désordre dans les rangs de la force onusienne. C’est pourquoi, le gouvernement malien et la communauté internationale s’accordent sur la nécessité d’un changement de stratégie pour contrer la réorganisation des islamistes qui profitent du chaos régnant actuellement en Libye.

«Toutes les récentes attaques contre la Minusma ont été perpétrées avec des armes et des minutions venues de la Libye», reconnaît un officier de l’armée malienne avec qui nous avons récemment échangé et qui a naturellement requis l’anonymat. Jusque-là, l’Onu et les autorités maliennes s’étaient contentées d’exiger que les groupes armés respectent leurs engagements et renoncent à toute action armée sur le terrain.

Mais, comme de nombreux interlocuteurs, nous trouvons qu’il est utopique d’espérer que des Mouvements comme le Mnla «se démarquent» réellement «des groupes terroristes et autres narcotrafiquants» comme le souhaitent Bamako et New York (siège des Nations-unies).

«Au lieu d’exiger aujourd’hui la coopération des groupes armés dans la lutte contre le terrorisme, il fallait plutôt exiger le désarmement de tous les groupes armés pour que les terroristes soient connus de tous», déplore Alpha S. Maïga, un consultant indépendant (socio-économiste) qui a travaillé pour de nombreuses ONG dans le nord du Mali. Il ajoute «à cause de la situation créée aujourd’hui à Kidal par la France, le terroriste est devenu un mutant. Il est souvent MNLA, souvent MUJAO voire Ançar Dine et Aqmi et même souvent HCUA et dès fois Jihadiste. Mais, il reste toujours un terroriste, même s’il change de noms comme de sites».

Nous le disions plus haut, le Mnla n’existe militairement que par la volonté de ces terroristes et narcotrafiquants qui lui fournissent les hommes, les armes et les moyens financiers et logistiques. Depuis la fin de l’Opération Serval, le Mnla et la HCUA sont devenus des refuges pour des éléments rescapés d’Ançar Dine et du Mujao qui vient de revendiquer l’attaque meurtrière contre le contingent nigérien entre Ménaka et Ansongo.

«Kidal est devenu un sanctuaire des terroristes parce que la France en a fait un no man’s land interdit à l’armée et aux forces de sécurité du Mali… Iyad Ag Ghali circule librement dans le nord du Mali grâce à la complicité du MNLA et du HCUA alors qu’il a prêté allégeance à l’Etat islamique», reconnaît un conseiller militaire d’une chancellerie africaine à Bamako qui se retrouve dans notre analyse de la situation.

Comme lui, ils sont nombreux ceux qui pensent que «Kidal et le MNLA» constituent de nos jours «un Cheval de Troie» dans la stratégie sécuritaire de Barkhane et de la Minusma pour ramener la sécurité et la stabilité dans la bande sahélo-saharienne. Le mouvement rebelle est la courroie de transmission entre la Libye et le nord du Mali et ce sont ces responsables qui alimentent le trafic d’armes dans le Sahel, car jouissant de la liberté de circulation autorisée par la France qui tolère également que ses supposés éléments restent armés.

Une riposte inefficace sur le long terme

Réviser le mandat de la Minusma en la dotant d’une Force d’intervention rapide capable de lutter efficacement contre les éléments terroristes ! Telle est la proposition faite au Conseil de sécurité de l’ONU par le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. C’était le 8 octobre dernier lors du débat public sur le rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali, au titre de la Résolution 2164 (2014). Et face à la nouvelle donne, l’armée française a récemment annoncé l’implantation d’une nouvelle base temporaire au nord du Niger, pour couper la route à toutes sortes de trafic et empêcher le mouvement des groupes terroristes opérant sur la bande sahélo-saharienne qui va du sud de la Libye à la Mauritanie.

Une décision prise au lendemain de l’attentat qui a coûté la vie à neuf soldats du contingent nigérien de la Minusma. Mais, même si les observateurs jugent pertinent le choix du Niger pour expérimenter une telle stratégie, à cause de sa position géostratégique (tampon entre le Mali, l’Algérie et la Libye), ils doutent de son efficacité sur le long terme. «C’est une décision en fonction d’une situation nouvelle marquée par la résurgence des groupes qui s’étaient juste mis en sommeil», pense un consultant en communication politique et en géopolitique dont nous tairons le nom pour ne pas contrarier sa mission actuelle.

«Cette base est appelée de tous les vœux aujourd’hui parce qu’une intervention directe en Libye n’est pas évidente. Les alliés préféreront une guerre par procuration… Mais, je ne pense pas qu’elle soit efficace sur le long terme… Même si les flux diminuent à certains niveaux, les sanctuaires terroristes demeureront et il faudra des actions d’envergure pour les détruire», précise-t-il.

Un point de vue que nous partageons comme beaucoup d’autres observateurs. À notre humble avis, en plus de cette base et d’une nouvelle orientation de la mission onusienne au Mali, il est temps que la Minusma s’interroge réellement sur l’approche imposée à la communauté internationale par la France et qui a fait de la région de Kidal un sanctuaire des criminels qui attentent régulièrement à la vie des milliaires de ses contingents.

Comme le disait un intervenant lors d’un débat sur les réseaux sociaux sur la question, «la communauté internationale doit arrêter de voir d’un côté les méchants jihadistes et de l’autre les bons soldats du MNLA et des groupes armés».

Et aujourd’hui, confie notre conseiller militaire, les indices de connections avérées entre le Mnla, Ançar Dine, Aqmi, Mujao, Hcua, jihadistes et autres narcotrafiquants ne manquent pas. D’où notre conviction que la guerre contre le terrorisme au nord du Mali est perdue d’avance tant que Kidal restera sous le contrôle des groupes armés !

Source: Le Reporter

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