https://www.malikahere.com/ Suivez l'actualité du Mali avec Malikahere.com, le site de référence pour suivre les nouveautés du pays et de la communauté Malienne.
Agissant en chef de file des créanciers du Mali, le Fonds monétaire international a suspendu tout décaissement envers ce pays jusqu’en décembre en dépit de la double rencontre à Maputo et à Washington, entre Christine Lagarde et la ministre malienne des Finances, Bouaré Fily Sissoko.
Le fonds conteste vigoureusement l’achat d’un avion présidentiel pour 30 million d’euros et des décaissements de 105 millions d’euros au titre d’achats d’équipements militaires à travers un intermédiaire malien qui, selon les commentaires proches du dossier, n’apporte aucune valeur ajoutée aux produits et aux services fournis.
Le fonds conteste particulièrement une disposition du code de passation des marchés publics (article 8) qui permet de contourner les appels d’offres pour certains cas dits sensibles. Une interprétation abusive aux yeux du fonds resté intransigeant. «Selon nous, explique Anton op de Beke, représentant du FMI au Mali, ces deux contrats ont été passés hors budget.»
Du coup, le Mali est privé de 4 millions d’euros qui devaient être décaissés en sa faveur durant ce mois de juin dans le cadre des accords globaux de facilitation de crédit signés en décembre 2013 et portant sur 30 millions d’euros. Pour apaiser les tensions, le Mali compte passer une loi de Finance rectificative incluant du coup l’achat de l’avion présidentiel.
De même, les autorités préparent une liste de réponses aux nombreuses questions posées par le FMI. Le fonds s’intéresse en particulier à l’intermédiaire malien, demandant un audit des transactions faites au nom de l’armée. Seul hic, lesdits achats qui ne comportent ni achat de munitions ni de fusils pouvaient logiquement, aux yeux du fonds, passer par un appel d’offres transparent.
Le choix du mystérieux intermédiaire, conseiller à la présidence de la République selon les informations, bénéficiaire d’une garantie de 150 millions d’euros émise par l’Etat, pour la fourniture de matériel militaire constitue la pierre d’achoppement. Au delà des problèmes de gouvernance qui sont posés, ce différend exprime la faible souveraineté de l’Etat du Mali sur ses orientations stratégiques.
source : financialafik
