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Mali : IBK la grande désillusion

Elu il y a moins d’un an, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, se retrouve dans une situation délicate. Le pays n’a toujours pas retrouvé la paix et l’économie reste souffrante.

Certaines indécisions et son incapacité à juguler les problèmes dans le nord du pays, accroissent chaque jour, un peu plus, la défiance à son encontre.

Le moins que l’on puisse dire c’est que la côte de popularité du président de la république du Mali ne cesse de dégringoler depuis le mois d’octobre dernier et les derniers événements ne vont pas forcément lui apporter une pause salutaire dans cette chute.

Surnommé IBK par les Maliens et la communauté internationale, l’actuel chef de l’Etat avait été presque adoubé l’année dernière lorsqu’il a été élu avec 77% des suffrages.

Lui qui, depuis des années, lorgnait sur le palais présidentiel a, alors, enfin pu obtenir ce qu’il souhaitait depuis longtemps. Mais si la bataille pour y parvenir a été longue et sinueuse, il n’en reste pas moins que de toutes évidences, depuis son arrivée à la tête de l’Etat il doit affronter des dossiers bien plus complexes qu’il ne le pensait.

Il avait fait de la réconciliation son cheval de bataille durant la campagne électorale. Cette réconciliation était censée aller de pair avec un rétablissement progressif de la sécurité dans le pays et notamment dans le nord. Mais force est de constater que presque un an après son accession au pouvoir la situation est loin d’être stabilisée.

Pour faire progresser les choses et résoudre la crise, des assises et des Etats généraux de la décentralisation ont été organisés à l’initiative du pouvoir central. Si la communauté internationale a agi et repoussé les groupes djihadistes, les problèmes fondamentaux qui ont conduit le pays à la déchirure persistent.

Lors des assises aucun des groupes armés ou « rebelles » n’était présent. Soumaïla Cissé lui même, ancien candidat malheureux à la présidentielle l’avait alors déploré.

Le MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad avait boycotté l’initiative d’un dialogue, tout comme ses alliés armés. Il aura fallu attendre les initiatives de l’Union africaine, de l’Algérie et du Maroc pour qu’enfin les choses progressent avec, la semaine dernière, la signature d’un accord entre Bamako et les groupes armés pour l’ouverture d’un dialogue.

Face aux difficultés, IBK accuse régulièrement la France

Les groupes à l’origine de la scission territoriale provisoire qui a affecté le pays durant plusieurs mois l’année dernière ont longtemps refusé toute réconciliation avec Bamako. Face à cette situation IBK a certes tenté de trouver une solution, mais n’y est toujours pas parvenu.

Le chef de l’Etat a même accusé, un temps, Paris de laisser la zone de Kidal sous contrôle du MNLA, certains maliens n’hésitant plus à parler d’un pacte secret entre Paris et Touaregs.

Le Premier ministre de l’époque, Oumar Tatam Ly, qui a depuis été remplacé par Moussa Mara, a également accusé également la France de connivence avec les groupes armés allant même jusqu’a dire que la Minusma, force armée onusienne, n’assure pas la sécurité et laisse faire.

Ce ton adopté par les autorités illustre bien les difficultés rencontrées pour parvenir à un début de processus de réconciliation nationale, malgré la situation d’exception dont bénéficie la ville de Kidal.

Aujourd’hui, malgré une inédite volonté de la part de Bamako, du MNLA et ses alliés, on en reste toujours au stade d’accords préalables. Les problèmes sont identiques à ceux qui existaient il y a déjà plusieurs mois. De cette absence de réconciliation découle la détérioration de la sécurité. Là encore le chef de l’Etat avait promis de la rétablir mais se retrouve incapable de le faire dans le nord du pays.

Les troupes françaises sont toujours nombreuses dans la zone et pour le moment personne ne sait combien de temps elles resteront. Cette présence prolongée sonne comme un aveu d’échec pour celui qui voulait tourner la page de l’insécurité. D’autant que les combats entre forces maliennes et groupes armés ont repris depuis plusieurs semaines et qu’à chaque fois l’armée ne parvient pas à prendre le dessus.

Rien n’a changé sur le plan économique, IBK pointé du doigt pour népotisme

Mais réconciliation nationale et sécurité n’ont pas été les seuls chevaux de bataille d’IBK lors de la campagne électorale. L’économie occupait une place centrale. Pour l’heure, le bilan est rapide, aucune mesure de grande ampleur n’a été prise. La situation est la même que lorsque son prédécesseur était au pouvoir.

Certes l’économie redémarre mais il s’agit uniquement du « rattrapage mécanique » logique qui fait suite aux mois de guerre. Aucune réforme structurelle n’a été engagée et les emplois qu’il avait promis restent toujours une promesse.

Dans le même temps un certain grondement s’est fait ressentir puisque depuis son arrivé, le chef de l’Etat n’a pas cessé de nommer des proches de son entourage direct ou de sa famille à des postes importants. Des attributions délicates qui poussent certains à penser que les agissements d’IBK n’ont d’autres vocations que de servir ses propres intérêts à défaut de ceux de la nation.

L’achat très controversé d’un nouvel avion présidentiel, pour plusieurs dizaines de millions de dollars a également affaibli l’image de bon gestionnaire du chef de l’Etat, puisque le FMI lui même a demandé des explications à Bamako, concernant la provenance de l’argent utilisé, sous-entendant qu’il s’agissait d’argent obtenu suite à un décaissement de prêt du Fond monétaire international, qui avait permis à d’autres organismes financiers de prêter à l’Etat.

Face à un bilan presque inexistant, certains Maliens commencent à se poser la question, Ibrahim Boubakar Keïta parviendra t’il réellement a réussir là ou les autres ont échoué ? Lui qui avait promis un changement radical et des lendemains qui chantent est pour le moment très loin de ses promesses de campagne. Une véritable désillusion.

source : afriqueinside

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