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Les priorités d’IBK : Le pouvoir, le confort et… la famille

En huit mois de gestion, Ibrahim Boubacar Keïta a montré ses limites. Le Mali est au centre des incertitudes, et même des inquiétudes. Mais cela ne semble guère préoccuper le chef de l’Etat qui n’est pas prêt à changer sa façon de gouverner. Il est de notoriété publique que le Mali est loin de figurer dans les priorités d’IBK. Les intérêts du pays non plus.

Aujourd’hui, le président de la République a pour dada « son pouvoir », « son confort », « sa famille ». Les parents, amis, alliés et affidés pullulent les hautes sphères de l’administration. Un aéronef a été acquis à 20 milliards de FCFA. La résidence privée est en réfection pour un coût totalement tenu secret.

Au même moment, le nord s’éloigne inéluctablement du giron malien ; au sud, la vie est chère, les frustrations s’accumulent. Des signaux alarmants dont le régime semble ignorer l’ampleur et la portée.

Les espoirs placés en l’homme sont déçus. Le divorce est consommé entre Ibrahim Boubacar Keïta et le peuple malien. Lorsqu’IBK fut élu, tout le monde espérait que le Mali allait finalement finir avec plus de douze mois de désordre consécutif au coup d’Etat de mars 2012.

A l’évidence, le président IBK était attendu sur des chantiers urgents, notamment la résolution du problème du nord, la réconciliation nationale, l’instauration de l’autorité de l’Etat et la lutte contre la corruption…

Autre priorité ? La réforme de l’armée et des services de sécurité. Des partenaires, notamment l’Union européenne, y apportent leur assistance avec un vaste programme de formation des soldats maliens. La communauté internationale mobilisée autour du Mali au sortir d’une grave crise politico-sécuritaire, a fortement contribué à l’organisation de la Présidentielle de juillet 2013.

Le poids de la famille

Lors de la campagne présidentielle, IBK a merveilleusement réussi son coup. Il n’avait ni programme de gouvernement, ni remède miracle à proposer aux Maliens, alors il joue à fond sur le sentiment patriotique de ses compatriotes avec des discours populistes qui s’adaptaient à la situation du pays. Toute la stratégie de conquête du pouvoir du président de la République était axée sur des slogans : «Le Mali D’abord… Pour l’honneur et la dignité des Maliens, le Mali, notre fierté».

Mais, dès les premiers mois de la présidence d’IBK, cette stratégie a montré ses limites. Les promesses se diluent peu à peu, et les Maliens perdent tout espoir.

Comment espérer au changement quand le président de la République dès la formation du premier gouvernement y place une demi-douzaine de membres ou de proches de sa famille ? Un gouvernement élargi (33 membres) dans le seul objectif de satisfaire des intérêts personnels, de la famille, du clan et des alliés.

Comment espérer encore au changement quand IBK lui-même ne semble avoir aucun souci pour les maigres ressources de l’Etat, au moment où des partenaires sont au chevet du Mali ? Comment espérer au changement quand des pratiques frauduleuses (marchés de gré à gré) deviennent monnaie courante ? Des marchés qui profitent à un cercle proche du pouvoir.

Mais, il y a plus grave. Le Mali est bloqué sous le poids de la famille et des clans qui détiennent la réalité à Koulouba. Au même moment, Ibrahim Boubacar Keïta perd la main.

Entre IBK et les Maliens, le grand amour n’aura donc duré que le temps d’une élection, d’une investiture et d’un round d’observation.

Aujourd’hui, le président Ibrahim Boubacar Keïta bat tous les records d’impopularité.
Des Maliens affirment volontiers leur déception, voire leur colère à l’adresse d’un président plébiscité, il y a seulement dix mois. Par contre, nombreux sont également nos concitoyens qui estiment que IBK a été élu sur un gros malentendu : Le Mali n’est pas sa priorité. Il veut le pouvoir…

Les actes posés par le président leur donnent raison. Il s’agit notamment de l’achat d’un bœing présidentiel, dont le prix varie entre 17 et 20 milliards. S’y ajoute la réfection de son domicile privé (à Sébénincoro) qui est en cours. Avec quel argent ? Le coût des travaux ? Le tout est exécuté dans une opacité totale.

En Afrique du sud, la réfection du domicile privé de Zuma avait provoqué un tollé. Ce qui obligea le président sud africain à s’expliquer. Mais, ici, c’est le silence radio.

Dossier du nord : le recul

Pendant ces deux dernières années, IBK n’a cessé de critiquer la gestion du nord du Mali.

Rendant coupable le président ATT de l’occupation de la zone par les groupes armés (Mnla, Aqmi, Ançardine, Mujao), le candidat IBK, lors de la campagne, promettait non pas la carotte, mais le bâton pour mater la rébellion.

Les derniers évènements survenus à Kidal avec l’assaut lancé, le 21 mai dernier, par l’armée pour reprendre cette ville obéissait à cette logique guerrière promise aux Maliens. Mais au bout, c’est un cuisant échec pour le président de la République. Pour le Mali, c’est le comble de l’humiliation. Où sont donc notre dignité et notre honneur ?

Où est donc cette fierté malienne ? Où est passé l’homme qui se disait être contre la signature d’un accord à Alger, et qui affirmait à tout bout de champ qu’on ne doit pas négocier avec des gens armés ?

Aujourd’hui, les Maliens, désabusés, sont de plus en plus convaincus que le président de la République, contrairement à ses promesses, n’a aucune solution, ni militaire, ni politique concernant Kidal et le nord du Mali. Les Maliens avaient cru en leur président. Mais sa gestion les a déçus.

L’option politique ? C’est le flou artistique. Les tergiversations des autorités maliennes face à des groupes armés, adossés à de puissants soutiens extérieurs, compliquent davantage la situation.

Si hier, sous ATT, il n’y avait que l’Algérie, comme médiateur, plusieurs pays s’immiscent actuellement dans le dossier, à cause de la passivité du pouvoir en place. Aussi, l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et le Burkina Faso (mandaté par la Cedeao) se livrent une querelle de positionnement au Mali. A quelle fin ?

En réalité, tous ces pays profitent actuellement de la faiblesse du pouvoir et de l’incapacité d’IBK à gérer la question du nord.

Et avec la débâcle de l’armée, à Kidal, il faut craindre maintenant cette autre débâcle (politique) lors des prochaines négociations. Car, conscients désormais de leurs forces, et surtout, de l’inaction des forces étrangères (Minusma et Serval), les groupes armés montent les enchères.

Ils occupent le terrain. Par cette stratégie, ils veulent obliger IBK à aller à des compromis dont la finalité pourrait être l’autonomie de Kidal. Le Mali est entrain, lentement mais sûrement, de perdre le nord.

De multiples pièges…

Dos au mur, visiblement mal préparé à exercer le pouvoir, et dépassé par les évènements (au sud et au nord), en froid avec «ses» amis français, le président Ibrahim Boubacar Keïta, n’est pas au bout de ses peines.

Car, au même moment, le sud gronde. Des voix s’élèvent à Bamako pour critiquer ouvertement sa gestion et surtout son gout poussé pour le pouvoir et le luxe. Ce n’est pas tout. Les difficultés s’entassent pour le régime, alors que les populations n’arrivent plus à joindre les deux bouts. «On n’a jamais vu ça ! Le pays va mal.

Nos familles arrivent à peine à se nourrir. Les autorités ont-elles conscience de la situation réelle du pays ?», se lamente un vieux chef de famille, à la sortie d’une mosquée. Face à la détresse de la population, le président IBK ne semble visiblement avoir aucun souci (respect ?) pour les ressources de l’Etat…

La vie est chère. Les frustrations s’accumulent. Alors que du côté du pouvoir, l’on ne semble pas mesurer l’ampleur des signaux qui émanent. C’est là le danger pour le régime, et pour le Mali. Un danger d’autant plus grave que le président Ibrahim Boubacar Keïta semble pris à de multiples pièges.

Le piège de ses propres promesses lors de la Présidentielle. Le piège d’une famille encombrante, qui a infiltré les rouages de l’Etat. Le piège d’un clan (d’une mafia ?) qui s’est accaparé de l’appareil économique et financier du pays. Celui d’alliés politiques plus opportunistes que jamais. Ibrahim Boubacar Keïta est tout simplement pris à son propre piège. Celui d’un pouvoir autocratique.

SOURCE: L’Aube

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