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Les femmes victimes de viols au Mali essaient d’obtenir réparation

Un reportage de David Baché, correspondant de Radio France Internationale au Mali

Bintou Bouaré, présidente de Wildaf-Mali :

Nous avons recensé 171 femmes victimes de violences, venant des régions du nord du Mali. Victimes de viol, flagellées, victimes d’enlèvement et de séquestration.Au Mali, des femmes victimes de violences pendant l’occupation du Nord du pays par les groupes armés tentent actuellement d’obtenir réparation.

L’intervention militaire de janvier 2013 a libéré le nord du Mali, même s’il reste très instable. Mais avant cela, pendant près d’un an, les combattants des différents groupes armés qui ont occupé ce territoire (rebelles touaregs du MNLA, islamistes d’Ansar Dine, du Mujao ou d’Aqmi) ont violé et violenté des centaines de femmes.

 Hawa Touré* est originaire de Goundam, près de Tombouctou. Elle se souvient de ce jour, début 2012, lorsque des combattants armés ont fait irruption chez elle :

Un vendredi, ils sont venus chez moi. Ils étaient quatre. Ils ont tabassé mon frère, qui a essayé de me sauver. Ils ont mis de la drogue dans un verre, et ils m’ont donné ça. Lorsque je l’ai bu, je n’avais plus tous mon esprit. Ils m’ont droguée et violée. Je connais même le nom de celui qui m’a violée. Et celui des trois autres personnes. C’était des petits, des jeunes, il y en avait même qui avaient 15 ans.

Aïssata Maïga* vient également de Goundam. Elle aussi a été violée collectivement. C’était en juin 2012 :

Ceux qui sont venus chez nous ont tiré avec leur fusil. Ils étaient six. Mon mari a fui mais moi, je n’ai pas réussi à sauter le mur, donc j’ai voulu sortir par la porte et on m’a emmenée là-bas. Pendant quinze jours, ils m’ont violée. On était dans des tentes. Pendant quinze jours, ils emmenaient puis ramenaient des femmes pour les violer. Je me suis battue avec eux pour ne pas qu’ils me violent, j’ai même une cicatrice ici, dans mon dos! Je les frappais et je m’en fichais de risquer de mourir. Tous les jours, ils me violaient. Même le dire me fait un peu honte.

Au bout de deux semaines, les tortionnaires libèrent Aïssata. Neuf mois plus tard, elle accouche d’un enfant né de ses multiples viols.Des enfants comme celui-là, l’association Wildaf en a déjà vu passer quatre, et 171 femmes. Autant de personnes traumatisées à soutenir psychologiquement, et autant de dossiers à constituer.

 Bintou Bouaré, présidente de Wildaf-Mali :

Nous les aidons à porter plainte, à s’adresser à des juridictions, mais aussi à leur affecter des avocats. Nous demandons que l’Etat puisse reconnaître ces femmes comme des victimes et que l’Etat les remette dans leurs droits en les reconnaissant comme telles et en faisant en sorte qu’on puisse leur apporter une indemnisation pour qu’elles puissent se reconstruire être insérées dans la vie économique.

A ce jour, une vingtaine de plaintes a été déposée. Plusieurs organisations de défense des droits des femmes se coordonnent, et des centaines de dossier sont encore en cours de constitution.

 Les noms des femmes qui témoignent ont été changés

source: franceinter

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