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Suite à la reprise des violences dans la localité de Tabankort, le Secrétaire général du groupe d’autodéfense touareg Imgad et alliés (GATIA), Fahad Ag Almahamoud, s’est prononcé sur ces évènements à la faveur d’une conférence de presse.
L’occasion pour lui de faire un état des lieux des combats entre les mouvements armés loyalistes et séparatistes autour de la localité de Tabankort. A le croire, ces dernières semaines, les éléments de la plateforme ont eu des échos faisant état de la préparation d’une offensive des groupes de la coordination des mouvements de l’Azawad. Cela, dans le but de renforcer leur position avant la reprise des pourparlers d’Alger prévue pour le 8 février prochain. Il faut noter que la position la plus avancée de la Plateforme des mouvements d’autodéfense est à l’est de Tabankort.
Évoquant les raisons de la reprise des violences, il dira qu’il leur a été rapporté que les séparatistes avaient déclaré que le Mali ne compte rien leur donner comme prime à la rébellion. A travers ces attaques, leur intention est de mettre plus de pression sur le gouvernement malien afin de peser dans le prochain round des pourparlers.
C’est ainsi qu’ils ont décidé de reprendre la localité de Tabankort aux mains des éléments de la plateforme (loyalistes). » Les mouvements d’autodéfense sont traités de tous les noms d’oiseaux par les terroristes du MNLA et du HCUA « , a-t-il ajouté.
Grande offensive sur quatre fronts
Ainsi, il a expliqué le feuilleton des évènements de ces affrontements sanglants entre les deux camps (les unionistes et les séparatistes). À ses dires, le vendredi 16 janvier 2015, quelques éléments de la coordination ont ouvert le feu sur le nord de la ville de Tabankort. Le lendemain, samedi 17 janvier, c’était au tour du côté ouest de la ville d’être attaqué. L’est de Tabankort a été attaqué dans la journée du dimanche 18 janvier 2015.
Pour mettre leur plan à exécution d’en finir avec les forces favorables à la République, les terroristes du MNLA ont lancé une offensive sur le côté sud de la ville. Les éléments étaient ainsi entourés de tous les côtés par les groupes hostiles à la République. « Le MNLA et ses acolytes, déterminés à prendre la ville dans la journée du mardi 20 janvier, donc, tôt le matin, ont lancé une grande offensive sur les quatre fronts. Il s’agissait du nord, du sud, de l’Est et de l’Ouest de la localité de Tabankort » a-t-il précisé.
À l’en croire, « certains éléments étaient à pied et d’autres étaient à bord des véhicules Pick-up appuyés par un véhicule blindé chargé de récupérer les corps et les blessés. Et d’ajouter que c’est dans l’après-midi que les éléments de la plateforme (loyalistes) ont pu toucher le véhicule blindé ».
Les affrontements entre les groupes se sont déroulés en dehors de la ville. En aucun moment, au cours des combats, les positions des groupes loyalistes n’ont demandé du renfort, encore moins abandonné leurs positions. Lorsque les terroristes du MNLA ont été défaits, ils se sont repliés sur Tarkint, une localité située à 45 kilomètres d’Anefis afin d’empêcher le ravitaillement des troupes de la Plateforme. « Malheureusement, on a hérité des liens scellés en 2012 pour combattre l’armée malienne. On a utilisé les mêmes méthodes ».
14 pick-up et 2 blindés détruits
Faisant le bilan des affrontements du côté de la coordination (MNLA et HCUA), il dira que les dégâts matériels sont estimés à 14 véhicules Pick-up et deux blindés détruits. Il a déclaré avoir aperçu 26 corps abandonnés sur le champ de bataille. Et de préciser que plus de 30 enterrements ont été signalés à Kidal.
Sur la question relative au bombardement d’un véhicule de la coordination, le secrétaire général du GATIA est formel : «J’ai été surpris lorsque la MINUSMA a déclaré avoir bombardé un véhicule près de Tabankort. En aucun moment, les groupes n’ont été à moins de 30 kilomètres de Tabankort. Nos hommes sur le terrain n’ont signalé aucun bombardement aérien dans cette localité. Car aucun hélicoptère n’a survolé la zone ».
« Prétendu bombardement du MNLA »
Et de poursuivre que « ce qui nous inquiète c’est la raison pour laquelle la MINUSMA a reconnu les faits après un communiqué de la coordination faisant état d’une frappe aérienne sur l’un de ses véhicules ».
« La mission onusienne a-t-elle fait ce communiqué dans le cadre de sa mission ? » s’est-il interrogé. « Cette reconnaissance d’un prétendu bombardement contre un véhicule de la coordination n’est-elle pas un moyen pour la mission onusienne de légitimer une éventuelle frappe contre nos éléments demain », s’est-il interrogé. Il a fustigé la partialité des forces partenaires en faveur du MNLA et ses acolytes.
« Car, ces derniers parcourent une distance de plus de 140 kilomètres pour attaquer nos positions sous le regard indifférent des forces onusiennes et celles de Barkhane. Cette fois-ci, on ne va plus se laisser faire et ça va finir aux dépens de quelqu’un, soit en notre faveur ou soit en leur faveur », a-t-il martelé.
Boubacar PAITAO
Source : L’Indépendant
