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Journalistes tués au Mali : ce que l’on sait

Que s’est-il passé? Qui les a tués et pourquoi ? Premiers éléments de réponse.L’essentiel:

Quelques jours seulement après la libération des quatre otages français d’Arlit, Claude Verlon et Ghislaine Dupont, deux journalistes français de Radio France Internationale (RFI) en reportage dans le nord du Mali, ont été enlevés par un groupe armé et tués samedi à Kidal.

Une réunion de crise s’est tenue ce dimanche matin à l’Elysée.

QUE S’EST-IL PASSÉ ?

Les circonstances précises de leur mort restent floues. Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, journaliste et technicien aguerris, ont été enlevés samedi à la mi-journée par des hommes armés devant le domicile d’un représentant touareg, Ambéry Ag Rissa, qu’ils venaient d’interviewer à Kidal, dans le nord du Mali.

Selon les informations recueillies par RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon «venaient à peine de fermer les portières de leur véhicule quand un pick-up beige a surgi.» Ensuite, leur chauffeur a expliqué à RFI qu’«un homme enturbanné, parlant tamachek, a braqué une arme sur lui, lui a demandé de sortir du véhicule et de s’allonger par terre.» Les assaillants auraient ensuite fait sortir les journalistes: ils «les ont ligotés et les ont fait entrer dans leur véhicule.»

Leurs corps ont été retrouvés moins de deux heures plus tard par une patrouille française alertée de l’enlèvement, à une douzaine de kilomètres à l’est de Kidal.

QUI LES A TUÉS ? POURQUOI ?

Sur son site, RFI évoque parmi d’autres hypothèses, celle de leur correspondant au Mali: «une panne du pick-up durant la cavale des ravisseurs aurait pu les faire paniquer. C’est alors qu’ils auraient executé nos confrères.»

Selon le témoignage d’Ambéry Ag Rhissa, le représentant touareg qu’ils venaient d’interviewer, les agresseurs parlaient tamachek, la langue des Touaregs. Kidal, situé à plus de 1 500 km au nord-est de Bamako, est le berceau de la communauté touareg et du MNLA. Ce dernier a condamné samedi soir les crimes et promis de «tout mettre en oeuvre pour identifier les coupables».

«Kidal est la seule région pour le moment où la souveraineté de l’Etat n’est pas effective», a rappelé dimanche Soumeilou Boubeye Maiga, le ministre malien de la défense sur France 24. «La situation est telle que toutes les infiltrations sont possibles», a-t-il ajouté.

Le Nord du Mali, occupé en 2012 par des islamistes armés liés à Al-Qaeda après une nouvelle rébellion lancée par le MNLA et un coup d’Etat à Bamako, reste très instable. Les attentats et attaques islamistes s’y sont multipliés depuis un mois à l’approche d’élections législatives dont le premier tour est prévu le 24 novembre.

Les regards se tournent aussi vers Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), très présente dans la région malgré la présence des troupes françaises. Les meurtres des deux journalistes sont intervenus quatre jours après la libération de quatre otages français, détenus par Aqmi pendant plus de trois ans dans la région.

La presse française évoquait dimanche l’hypothèse d’un différend financier entre groupes armés autour de la rançon qui aurait été versée -20 millions d’euros selon certaines sources- pour obtenir la libération des quatre otages français.

«Est ce que la répartition des rançons versées a été équitable ? Il n’est pas impossible que certains au sein d’Aqmi se soient sentis grugés», a déclaré à l’AFP l’ethnologue André Bourgeot, spécialiste des mouvements touaregs dans la région.

La justice française a ouvert samedi une enquête pour des faits d’enlèvement et séquestration suivis de meurtres en lien avec une entreprise terroriste.

DEUX REPORTERS AGUERRIS

Ghislaine Dupont, 57 ans était l’une des figures du service Afrique de RFI. «A la fois reporter, enquêtrice et fine analyste politique, elle avait été nommée en septembre dernier conseillère éditoriale de la rédaction Afrique», raconte RFI. Claude Verlon, 55 ans, technicien de reportage, était aussi un professionnel des terrains à risques. «Il aimait les défis. Il était toujours volontaire pour partir dans les coins les plus chauds : l’Afghanistan, la Libye, l’Irak… Et l’Afrique qu’il aimait passionnément.»

Tous deux s’étaient déjà rendus à Kidal en juillet pour la présidentielle malienne. Ils avaient quitté Bamako pour Kidal mardi, en vue d’émissions spéciales sur le Mali devant passer sur RFI les 7 et 8 novembre (annulées depuis la mort des deux journalistes).

Selon une source gouvernementale française interrogée par l’AFP, il y a quelques jours, les deux journalistes avaient demandé à être transportés à Kidal par la force Serval, ce qu’elle avait refusé, comme elle le fait depuis un an, en raison de «l’insécurité dans cette zone». Mais «ils ont profité d’un transport de la Minusma (la Mission de l’ONU au Mali), qui continue à accepter des journalistes».

Voici deux reportages réalisés par Ghislaine Dupont et Claude Verlon cet été à Kidal:

source : libération

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