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Interview exclusive de Soumeylou Boubeye Maiga : «IBK doit franchir le pas et apporter les ajustements qui s’imposent», «Il faut une équipe qui a plus de légitimité politique et technique»

On dit de lui un fin stratège et un renard politique. D’un militantisme avéré même au plus fort de la dictature incarnée par le Général Moussa Traoré, Soumeylou Boubèye Maïga nous fait l’honneur de réserver à votre journal préféré une interview, la toute première qu’il accorde à la presse malienne depuis sa démission du gouvernement Mara, en mai 2014. Dans cette exclusivité, l’ancien ministre de la Défense traite des sujets qui font la Une de l’actualité nationale et internationale: la libération des terroristes présumés, les négociations d’Alger, le 1er congrès ordinaire de son parti et la crise centrafricaine, entre autres. Lisez plutôt !

Le 1er congrès ordinaire de l’Asma-CFP, votre parti, s’est tenu le week-end dernier. A présent, que faut-il retenir de ces assises. Quelle est surtout la nouvelle orientation que le parti se donne ?

C’était notre premier congrès, 18 mois après notre création. Il y avait un certain nombre de défis qu’il nous fallait relever. Il nous fallait d’abord essayer de confirmer le niveau de mobilisation et la capacité de rassemblement du parti. Puisque que nous avions fait nos premières activités en pleine campagne électorale, il était important, dans le cadre de ces assises statutaires, de faire le point de la situation de la mobilisation en notre propre sein. Je crois qu’à ce niveau-là, nous avons été extrêmement satisfaits du niveau de mobilisation que nous avons constaté, parce que les délégués et les participants sont venus de tout le Mali, en surmontant des conditions de voyage extrêmement pénibles. Ceux de la région de Gao ont fait deux jours en cours de route et ceux de Koulikoro ont quitté à 5 heures du matin pour être présents. De partout, les gens sont venus comme d’habitude et cela est un niveau de mobilisation satisfaisant. Le deuxième défi que nous avions à relever, c’est au niveau de l’état d’esprit. Compte tenu des difficultés actuelles du pays, beaucoup pensaient que nous nous serions rétractés. Il était donc important que nous confirmions notre engagement par rapport à la ligne que nous avions adoptée depuis l’élection présidentielle, à savoir le soutien que nous avions apporté à Ibrahim Boubacar Keïta autour du programme sur lequel il s’est présenté : «Le Mali d’abord». Cela aussi, je pense que nous avons pu faire passer ce message qui est un message de lucidité, de responsabilité. Parce que, comme je l’ai indiqué, c’est dans les difficultés que nous devions nous tenir les mains. Et qu’aujourd’hui, pour nous, c’est un projet qui reste tout à fait valide et pertinent et qu’en face, il n’y a pas d’alternative crédible.

Parlons de ce soutien que vous avez réaffirmé au président Ibrahim Boubacar Keïta lors de votre congrès. Il faut dire que des propos que vous avez tenus en langue nationale bambara laissent planer le doute sur vos rapports avec ce dernier. Notamment lorsque vous prenez l’exemple sur un tamtam communautaire qu’on confie à quelqu’un qui ne s’y connait pas, faisant référence à l’élection d’IBK en août 2013. Faut-il en déduire que le chef de l’Etat est incapable, incompétent ?

Ah non ! Peut-être que les gens n’ont pas bien compris. Au contraire, c’était pour dire que nous sommes dans une situation de reconstruction. Et le Président est naturellement à la recherche des solutions les plus adaptées. C’était pour dire qu’il ne faut pas se lasser de chercher la bonne solution jusqu’à ce qu’on trouve le point d’équilibre, parce qu’on peut faire des choix qui, à l’expérience, se révèlent inopérants et inefficaces. Mais il ne faut pas hésiter à changer, parce qu’après, quand on laisse la situation trop pourrir, l’issue devient encore plus incertaine. C’était plutôt pour l’inviter à tenir compte de l’état actuel du pays qui est marqué par beaucoup d’incertitudes et où on voit qu’il y a des blocages et des manques d’efficacité évidents. Il ne faut pas hésiter à continuer de changer, jusqu’à trouver les bonnes combinaisons, parce qu’à l’évidence, je trouve que nous avons là un défi important à relever.

«Notre société reste dominée par l’anxiété, par l’incertitude, par la perte de confiance et, ne nous le cachons pas, par la déception». Vous l’avez dit dans votre discours d’ouverture. Est-ce à dire que vous regrettez une situation dont vous êtes comptable ?

Non ! Je ne regrette pas le choix que nous avons fait. Et je ne regrette pas, comme je l’ai dit, le soutien que nous avons apporté au projet présidentiel. Maintenant, je crois que tout le monde constate que la générosité d’un projet politique ne suffit pas à elle seule à en assurer une mise en œuvre réussie. A l’évidence, compte tenu des difficultés actuelles, beaucoup de citoyens s’interrogent si vraiment ils avaient fait le bon choix. Certains nous interpellent parce que nous avons été parmi ceux qui les ont mobilisés. Cela, il faut avoir la lucidité de le reconnaître, tout en indiquant que nous devons, dans cette situation, œuvrer à corriger les dysfonctionnements et à aider à redresser les trajectoires pour que nous pussions, au bout du compte, rester fidèles aux attentes et au mandat des concitoyens. Je sais que nous avons hérité d’une situation dont, peut-être, nous n’avions pas mesuré la complexité, les enjeux, les difficultés aussi. Peut-être que nous aurions dû, en amont, appréhender tout cela et avoir un plan de marche assez rigoureux. Par la force des choses, cela n’a pas été le cas. Mais nous devons tout faire pour redresser rapidement la barre pour que les gens reprennent confiance et qu’ils se remobilisent. Je pense qu’il appartient au président de la République de prendre des mesures nécessaires pour insuffler une nouvelle dynamique et donner un second souffle au pays. Parce que les 77,62% des voix qu’il a eus n’étaient pas la victoire d’un camp contre un autre. C’est un mandat qui lui est donné pour jeter les bases d’un Mali nouveau et pour s’appuyer, le cas échéant, sur toutes les ressources humaines qui ont la capacité de faire face à la situation et de relever les immenses défis que nous avons.

Quelles sont donc les mesures que vous conseillez au Président de la République afin qu’il insuffle au Mali cette nouvelle dynamique dont vous parlez ?

A l’évidence, il faut une équipe qui a plus de légitimité. C’est-à-dire, qui a à la fois la légitimité politique et la légitimité technique. Parce que quand on parle de légitimité, ce n’est pas seulement la légitimité politique, il faut aussi la légitimité technique.

Parce que l’équipe actuelle n’en a pas ?

Je pense qu’à l’évidence, les uns et les autres ont donné la mesure de ce qu’ils peuvent faire. On voit bien qu’il y a beaucoup de défis à relever et que probablement il y a des ajustements qu’il faut faire. Et ce sont des ajustements qu’il faut faire à froid. Ma petite expérience c’est que quand ça ne va pas, il vaut toujours apporter les correctifs à froid pour ne pas être obligé de prendre des mesures sous la pression de la situation, c’est-à-dire en période de crise.

Des ajustements, vous en avez tantôt parlé. A quel niveau par exemple ?
Je pense que le président est bien informé de la situation et qu’il a un bon diagnostic. Il lui faut peut-être probablement franchir le pas pour apporter les ajustements qui s’imposent.

« Certains croyaient pouvoir m’abattre ou régler des comptes avec moi. Avec la sur-médiatisation des dossiers concernant mon ancien département, on est allé au-delà de la recherche de la vérité ».

«Le chien peut poursuivre le hérisson, cela ne signifie pourtant pas qu’il peut s’en saisir». Que vouliez-vous insinuer lorsque vous teniez ces propos à l’occasion de l’ouverture des travaux du 1er congrès ordinaire de votre parti ? Faut-il comprendre que Soumeylou Boubèye Maïga est victime d’un acharnement ?

Vous savez, je ne suis pas de nature à me plaindre. Je ne suis pas quelqu’un qui se lamente ou se « victimise ». Mais il est loisible pour les uns et les autres de constater qu’avec la sur-médiatisation qui a été développée autour des dossiers de mon ancien département, on est allé au-delà de la recherche de la vérité. Certains pensaient que c’était une occasion rêvée pour eux de m’abattre ou de régler d’autres comptes. Cela naturellement a souvent provoqué chez les miens beaucoup d’inquiétude. Je leur ai toujours dit de garder le sang-froid. Vous savez, nous sommes dans un pays où, malheureusement, il y a beaucoup de spéculations, de rumeurs. Or, il y a une différence entre ce qui est dit et ce qui est vrai. J’ai toujours invité les uns et les autres à s’interroger sur le bien-fondé ou sur les raisons profondes qui ont conduit à cette sur-médiatisation, même de la part de certains de nos partenaires. Dans la mesure où ils l’ont orchestrée sur des stratégies pour le pays, et auxquelles ils ont accès dans le cadre de leurs relations avec l’Etat qui, lui, ne s’est jamais débiné pour donner les informations telles qu’elles étaient. Et l’Etat a montré sa disponibilité à suivre les bonnes recommandations qui pourraient sortir des consultations. Donc il n’y avait pas lieu d’organiser tout ce tapage et de provoquer à l’intérieur et à l’extérieur du pays un émoi totalement disproportionné. Parce que ce sont des dossiers que tous les gouvernements du monde gèrent de manière discrétionnaire avec quelques fois des critiques qui sont corrigées au fur et à mesure, en fonction des analyses qui sont faites. Cela a créé beaucoup d’émotion, mais en face de cela, j’ai essayé de garder mon sang-froid et j’ai toujours invité ceux qui me sont proches à faire de même. C’était cela le sens de mes propos.

On dit de vous un fin connaisseur des questions du Sahel et vous êtes, semble-t-il, proche de l’Algérie qui est le chef de file des médiateurs dans les négociations inter-maliennes. A ce titre, quel regard portez-vous sur les pourparlers en cours, notamment le projet de préaccord proposé par la médiation ?

Je crois qu’il y a trois points importants. Premièrement, il faut rendre hommage à l’Algérie et à l’ensemble de la médiation internationale, parce que c’est quand même la première fois que sur la durée tous les acteurs sont réunis pour parler de cette question. Cela n’avait pas été réussi par le passé. La deuxième chose c’est que tout le monde constate qu’il y a des divergences de fond qui persistent entre le gouvernement et les groupes armés. Nous pourrions connaître un enlisement ou des retards qui peuvent être préjudiciables dans la mesure où on voit bien que la situation socio-sécuritaire se dégrade quand même dans ces régions. Le troisième point c’est que, sur la base de ce que j’ai dit précédemment, je pense que nous devons tout faire pour qu’un accord intervienne. Et nous devons envisager une sorte d’accord cadre où il y aurait prioritairement dans une phase transitoire, le traitement d’un certain nombre de questions qui concernent les régions du Nord. C’est-à-dire, trouver des arrangements sécuritaires pour que les forces armées maliennes puissent se déployer et jouer leur fonction régalienne. Ensuite, faire en sorte que l’Etat, la puissance publique puisse apporter aux populations les prestations dont elles ont besoin en matière de santé, d’éducation et de sécurité alimentaire. Après, il faut tracer le cadre de réalisation rapide d’un certain nombre d’infrastructures et de mesures aptes à relancer les économies locales pour que, rapidement, la vie économique reprenne dans un cadre formelle dans ces régions. Et enfin, avoir un vaste programme de réconciliation au sein des communautés de manière à amener une concorde civile. Pour tout ce qui concerne l’architecture institutionnelle, j’estime que ce point doit faire l’objet d’un débat approfondi avec l’ensemble du pays, parce que c’est tout le pays qui est intéressé à une réorganisation de notre architecture institutionnelle. On peut en tracer les grandes lignes dans le cadre d’un accord général et laisser l’ouverture pour que, dans le cadre du débat qui sera mené à l’intérieur du pays, nous puissions avancer sereinement vers une refonte de l’architecture institutionnelle. Même si les grandes lignes sont évoquées dans l’accord qui doit intervenir, je pense que dans la phase d’application, il faudra probablement attendre qu’il y ait un consensus national le plus large possible sur les reformes. Ce qui, actuellement, n’est pas le cas.

«L’équipe chargée de négocier est relativement pléthorique. Il faut amener les interlocuteurs du gouvernement à reconnaitre qu’ils doivent s’inscrire dans la recomposition de la nation dans la concorde et la réconciliation. Cela peut prendre du temps».

Le gouvernement s’est-il bien comporté jusque-là ? Autrement dit, quelle est l’appréciation que vous faites de la démarche gouvernementale dans ces négociations ?

Je pense que le gouvernement fait ce qu’il peut. Ce qu’on peut regretter, c’est qu’à un moment, nous avons eu une équipe relativement pléthorique. Dans ce genre de discussions, c’est la première fois qu’on voit cela et je ne pense pas que cela ait été particulièrement productif. Je pense aussi que concernant l’architecture institutionnelle, il y a la nécessité d’avoir un débat beaucoup plus approfondi avec l’ensemble des composantes du pays. En fait les évolutions institutionnelles qui sont envisagées dans les régions du Nord comme dans le reste du pays sont des évolutions qui devraient être de nature à approfondir notre projet démocratique, à s’inscrire dans l’approfondissement des libertés collectives et individuelles, mais surtout des libertés des collectivités territoriales pour faire plus de place à la responsabilité, à la participation des populations pour l’émergence de pôles économiques régionaux, pour la consolidation de la démocratie locale. Tout cela, je crois, doit faire l’objet d’un débat beaucoup plus dense que ce n’est le cas actuellement. C’est vrai qu’il y a de l’urgence, mais nous pouvons faire la part des choses et avancer vers ce que nous pouvons considérer comme des situations prioritaires comme celles que j’ai indiquées tantôt. Et prendre le temps, dans le cadre d’une sérénité retrouvée, pour parler de l’architecture institutionnelle. Je l’ai dit parce que depuis l’accord préliminaire de Ouagadougou, la laïcité, l’intégrité du territoire, l’unité nationale, donc la souveraineté de l’Etat, sont des données intangibles. Donc, tout l’exercice consiste à amener les interlocuteurs du gouvernement à reconnaitre qu’ils doivent s’inscrire dans la recomposition de la nation. En ce moment-là, nous devons tous être d’accord pour prendre le temps nécessaire pour mettre en place un socle institutionnel plus consensuel. Cela n’est possible que dans le cadre d’une concorde retrouvée, d’une réconciliation. Mais, cela peut prendre du temps.

Le fédéralisme, tel que réclamé par les mouvements armés, est-il à votre avis la solution à la crise malienne ?
Tout le monde reconnait que c’est une option qui n’est pas adéquate. D’ailleurs, je dis qu’en réalité c’est un faux débat parce que depuis l’accord de Ouaga, ce sont des questions qui ont été réglées. Ce qui est dans le débat, c’est comment mettre en place une architecture institutionnelle qui approfondisse notre projet démocratique, qui donne une part plus grande aux populations dans la gestion des collectivités, des équipements. Nous devons voir comment prendre en charge au plan institutionnel notre identité sans que cela compromette la stabilité du pays.
Au regard de votre expertise dans les questions du Sahel, vous auriez pu certainement jouer un grand rôle dans les négociations en cours à Alger, non ? J’apporte par les canaux que je peux ma petite contribution. Je fais comme beaucoup d’autres citoyens, de temps en temps, j’apporte mon opinion

Des terroristes présumés, notamment Wadoussène, ont été libérés par les autorités maliennes en échange du Français Serge Lazarevic, en otage au Nord-Mali depuis des années. Quels commentaires ?

Effectivement, j’ai appris par les journaux qu’en contrepartie de la libération de Lazarevic il y aurait eu la libération des éléments qui étaient ses ravisseurs présumés. J’avais toujours recommandé que dans ces cas-là, chaque fois que des gens sont appréhendés comme coupables présumés de telle ou telle infraction, il vaut mieux rapidement le juger, de manière à ce que dans le cadre de la suite des procédures, leur élargissement s’inscrive un peu dans le cadre de la loi. On peut tout à fait alléger des peines éventuelles.

Pouvez-vous nous parler des actes que vous avez posés depuis votre nomination comme vice-médiateur en Centrafrique et quelle lecture faites-vous de cette crise ?

En Centrafrique, les fractures sont très profondes et sont à la fois territoriales, culturelles, identitaires et malheureusement confessionnelles pendant cette dernière période. Les actions auxquelles j’ai contribué depuis ma nomination ont porté sur le rassemblement et l’émergence d’un consensus pour organiser un forum à Brazzaville. Au moment où j’avais été nommé, c’était décrié par beaucoup de participants potentiels. Nous avons dû travailler d’arrache-pied, au contact des uns et des autres pendant une dizaine de jours sur le terrain pour les convaincre d’aller à Brazza. Et depuis, les résultats de ce forum-là sont devenus la base de travail. Récemment nous avons pu aussi convaincre la communauté internationale et des acteurs Centrafricains de la nécessité d’accélérer la Transition de manière à mettre en place des institutions qui seraient munies d’un mandat. Et qui auront donc la légitimité pour apporter les solutions à un certain nombre de problèmes que le pays connait depuis fort longtemps. Cela a été accepté lors de la dernière réunion du groupe de contact sur la Centrafrique. Mais c’est une situation qui est très complexe et qui, malheureusement, se retrouve dans beaucoup de nos pays où des retards de développement aboutissent quelques fois à des revendications politiques ou qui sont portés par les armes à force de ne pas être prises en compte au bon moment.

« La mission des démocrates, de quelques côtés qu’ils se trouvent, reste le renforcement des forces républicaines et démocratiques. Nous sommes disposés à nouer des relations tous pour bâtir le Mali ».

Pour revenir à l’actualité politique nationale. L’Adema, un parti qui vous a tout donné et vice versa, se meurt. Quel commentaire faites-vous de cette décente aux enfers du Pasj ?

Je pense que l’Adema a joué un rôle historique important de premier plan dans notre pays. Il connait des difficultés qui sont peut-être même inhérentes à la nature et à la vie de nos organisations. Il appartient aux camarades qui sont restés de faire une évaluation lucide pour voir sur quel chemin il faut continuer. Pour notre part, nous sommes disposés à nouer des relations avec tous, notamment ceux avec lesquels nous avons un parcours commun et un socle de valeurs communes. Parce qu’il ne faut pas oublier que la troisième République est la fille de la lutte démocratique. De ce point de vue-là, la mission des démocrates, de quelques côtés qu’ils se trouvent, reste le renforcement des forces républicaines et démocratiques.

Quel regard portez-vous sur votre propre avenir politique et celle du Mali de façon générale ?

Nous avons une situation difficile parce que nous avons hérité d’une crise multiforme qui a touché tous les segments de la vie nationale. Nous sommes au cœur d’une situation régionale où il y a beaucoup de facteurs internes et externes qui s’imbriquent pour nous fragiliser, nous exposer à un moment où nos institutions sont faibles et où le consensus national n’est pas grand. Il y a donc beaucoup de défis que nous devons relever. Nous qui sommes leaders, nous devons faire à tout moment preuve de beaucoup de lucidité, beaucoup de sang-froid pour pouvoir mieux diriger. Et ne pas céder à la facilité, au populisme, et parfois même à l’outrance, car les problèmes auxquels les gouvernants sont confrontés peuvent assaillir les uns et les autres. Nous devons agir beaucoup plus en termes de propositions que simplement en termes de critiques, d’anathèmes et d’invectives. Pour ce qui me concerne, je reste un militant engagé, un homme déterminé. C’est tout.

Réalisée par Bakary SOGODOGO

Source : Le Prétoire

About Sidi Modibo Kane

Modibo TEMBELY est co-administrateur de ce site web.

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