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Ebola au Mali : Défaillance, laxisme… et péril en la demeure

Après le cas importé de la petite fille venue de la Guinée et décédée à Kayes au Mali, voilà le cas d’un sexagénaire malade, entré par la même porte et accepté dans l’une des cliniques les plus réputées de la capitale malienne, ‘’la clinique Pasteur’’ où il meurt d’Ebola, sans que le cas ait été signalé aux autorités sanitaires maliennes. Et celles-ci semblent ne pas s’en émouvoir outre-mesure.

Il y a cependant péril en demeure : l’agent de santé qui a eu à administrer des soins au patient guinéen, est lui aussi décédé ce mardi 11 novembre, tandis qu’un médecin traitant de la clinique Pasteur, infecté au virus Ebola a été admis le même mardi au Centre d’isolement et de traitement des malades. Aussi, la clinique Pasteur a-t-elle été placée en quarantaine avec ses patients dont une dizaine de militaires de la Minusma, des agents de santé et des accompagnateurs de malades. Mais le hic, certains médecins de la clinique s’étant retenus, il y aurait peu de volontaires pour soigner les malades en quarantaine à la clinique Pasteur, selon Directeur général de la clinique (voire notre article en page 4).

Cette situation interpelle le ministère de la santé, qui ne rate aucune occasion pour louer le dispositif de lutte contre Ebola, mis en place. Au-delà de ces assurances évoquées, la réalité semble être tout autre, car en ce moment décisif, ce dispositif tant annoncé se fait désirer. La question qui revient sur toutes les lèvres est de savoir : si c’est la clinique de référence internationale, aussi réputée que ‘’Pasteur’’, que le virus Ebola a choisi comme porte d’entrée, où allons-nous ? C’est la deuxième fois que le Mali reçoit de l’extérieur le virus Ebola, et rien ne garantit que c’est la dernière, tant la preuve a été faite du laxisme de nos autorités sanitaires. Qu’en est-il de la capacité réelle de notre pays à faire face à l’épidémie d’Ebola ?

Le silence du gouvernement le mutisme coupable sur un sujet aussi sensible et une situation aussi grave que l’épidémie Ebola au Mali, met sur la sellette, les autorités sanitaires. Le département de la santé, qui n’a été au courant de l’existence d’un deuxième cas d’Ebola, que seulement le lundi 10 novembre n’a pas non plus, à partir de cette date, pondu un communiqué pour aviser les populations de Bamako et du Mali, de la réalité, ne serait-ce que d’un cas suspect. Il a attendu que le malade d’Ebola, du reste un agent de santé de la clinique Pasteur, meurt le mardi 11 novembre, pour se sentir devoir informer à travers une conférence de presse expéditive tenue le lendemain mercredi.

Et pourtant, mardi, la presse internationale faisait déjà cas du malade suspecté d’Ebola: « Les autorités sanitaires du Mali ont identifié un nouveau cas suspect de contamination par le virus Ebola, a annoncé un porte-parole du ministère de la Santé. Aucune information supplémentaire n’a été fournie à ce stade », peut-t-on lire.
Le soir du mardi, pendant que le cas suspect était dans la presse étrangère, le département de la santé continuait de nier l’évidence, en se focalisant sur la sortie de la quarantaine, de ceux qui avaient eu à approcher la jeune fille morte à Kayes, après le voyage en transport en commun Guinée-Bamako, Bamako-Kayes. Le message était à la limite pour dire que la situation était sous contrôle et qu’il n’y avait pas d’Ebola au Mali. Pendant que les autorités sanitaires s’évertuaient à dire des contre-vérités et à cacher la réalité aux populations, la VOA (Voix de l’Amérique) annonçait aux environs de 21h30, qu’un agent de santé, malade d’Ebola venait de décéder à la Clinique Pasteur.

Comme dans le cas de la petite fille en Octobre, le décès de l’agent de santé, victime du virus Ebola, ne traduit pas moins un laisser-aller qui frise le laxisme des autorités sanitaires maliennes, et la défaillance de certaines mesures. Aujourd’hui, il est à craindre que ces cas avérés d’Ebola, sur lesquels le gouvernement communique désormais, ne représentent que la partie visible de l’iceberg.

La victime guinéenne d’Ebola décédée à la clinique Pasteur serait l’imam du village de Kourémalé (en Guinée non loin de la frontière avec le Mali). Ce patient de la clinique Pasteur, mort d’Ebola, et dont le retrait du corps et l’évacuation à Kourémalé, auraient été entourés de discrétion. En catimini, nous dit notre source. Entré le 25 Octobre, à la clinique Pasteur, ce notable de Kourémalé serait décédé le 27 Octobre. Selon nos sources proches de la clinique, les symptômes étaient plutôt ceux du paludisme. Les autorités sanitaires informées sur l’existence d’un corps à la clinique Pasteur, victime d’Ebola, auraient diligenté une équipe de la Direction régionale de la santé. Cette équipe ne trouvera pas cependant le corps que l’ambulance de la clinique avait déjà transporté à Djikoroni Para où il a été lavé avant d’être rapatrié et enterré au village guinéen de Kourémalé, selon nos sources. Pourquoi le département n’a-t-il alors rien fait après avoir constaté que le corps a disparu?

Le département semble soutenir cependant qu’il n’a été au courant de ces imbroglios que le mardi 10 novembre avec l’hospitalisation du jeune agent de santé, qui malheureusement décède le lendemain. Nous prions pour le repos de leurs âmes et souhaitons prompt rétablissement aux malades.

B. Daou pour Malikahere.com

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Modibo TEMBELY est co-administrateur de ce site web.

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