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Au Mali, la lutte antiterroriste ne fait que commencer

ANALYSE Un neuvième soldat français a été tué, dans une attaque suicide menée dans le nord du pays. Attaque perpétrée le 14 juillet et à la veille d’une visite de François Hollande en Afrique.

Le calendrier ne doit rien au hasard. Lundi 14 juillet, en fin d’après-midi, une attaque suicide a visé un détachement militaire français lors d’une opération de reconnaissance menée à Al-Moustarat, dans le nord du Mali.

L’explosion du véhicule des assaillants a provoqué la mort d’un légionnaire, l’adjudant (d’origine serbe) Dejvid Nikolic, 45 ans. Six autres soldats ont été blessés, dont deux grièvement. Tous ont été immédiatement transférés sur l’hôpital militaire de la base française de Gao, qui jouxte l’aéroport de la ville, à une centaine de kilomètres du lieu de l’attaque.

L’adjudant Nikolic est le neuvième soldat français tombé au Mali depuis le lancement de l’opération Serval, en janvier 2013, mais le premier à décéder des suites d’une attaque suicide.

Cet attentat a été commis le jour de la fête nationale française, mais aussi juste avant la visite au Mali du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, attendu ce mercredi à Bamako, pour y signer un accord de défense avec les autorités locales, qui entérine une présence militaire française durable sur le sol de cette ancienne colonie française.

Paris maintient actuellement 1700 soldats au Mali, essentiellement dans la moitié nord, où ils sont chargés de traquer des groupes terroristes de plus en plus difficiles à localiser. Si l’opération Serval a permis à Paris de porter des coups de boutoir majeurs à cette nébuleuse au cours de l’année 2013, la menace n’a pas disparu pour autant, comme vient de le rappeler l’attaque du 14-Juillet.

«LA MISSION DE SERVAL PARFAITEMENT ACCOMPLIE»

Elle intervient aussi au moment où François Hollande entame une tournée à forte connotation sécuritaire en Afrique qui va le conduire en Côte d’Ivoire, au Niger et au Tchad en fin de semaine.

Le président français va y proclamer la fin officielle de l’opération Serval au Mali, laquelle sera absorbée par une nouvelle opération, baptisée «Barkhane» (du nom d’une dune en forme de croissant) et commandée depuis N’Djamena. Mobilisant quelque 3000 soldats, équipés de blindés, d’une vingtaine d’hélicoptères et soutenus par des avions de chasse (basés à N’Djamena) et par des drones (à Niamey), ce dispositif déjà largement en place entend élargir la lutte antiterroriste de la Mauritanie au Tchad, en passant par le Mali et le Niger.

Il prend acte d’une réalité: les groupes jihadistes se jouent des frontières, se rendant notamment au sud de la Libye, où ils se ravitaillent en armes et préparent de nouvelles attaques.

Dimanche 13 juillet, à la veille de la célébration de la fête nationale, le président Hollande avait déclaré à l’hôtel de Brienne, siège du ministère de la Défense à Paris, que la mission de Serval avait été «parfaitement accomplie».

«Grâce à l’opération Serval, qui achève sa tâche, il n’y a plus de sanctuaire pour les groupes terroristes au Mali», avait ajouté le chef de l’Etat. L’attentat suicide de lundi prouve en revanche qu’ils sont toujours actifs et capables de frapper les forces françaises, pourtant sur leurs gardes.

Comme récemment en Afghanistan, le gouvernement pourra arguer que ce type d’attaque isolée témoigne de l’affaiblissement de la nébuleuse terroriste. Mais d’autres y verront le signe que les groupes terroristes, loin d’avoir capitulé, se réorganisent et poursuivent leur lutte par d’autres moyens.

«UNE ZONE GRANDE COMME LA FRANCE»

Le fait est que l’absence de solution politique au Nord-Mali complique singulièrement l’action des forces françaises. Des sources proches du dossier craignent que cette paralysie ne permette aux groupes islamistes présents dans cette zone de recruter massivement des jeunes désœuvrés, privés de toute perspective sociale et politique, notamment dans les rangs de la communauté touarègue.

Les affrontements qui ont eu lieu en mai dernier à Kidal, fief des séparatistes touareg, ont en outre provoqué le reflux quasi général des forces maliennes de la moitié nord du pays. Résultat: hormis les soldats de Serval, une zone immense est vide toute présence sécuritaire, laissant le champ libre aux groupes armés, jihadistes ou pas.

Rencontré récemment à Gao, un officier français nous confiait: «Nous évoluons dans un milieu encore plus difficile qu’en Afghanistan. Les talibans nous affrontaient, vallée par vallée.

Ici, dans le Sahel, nous faisons face à des groupes qui nous évitent, qui s’adaptent, se fondent dans la masse.» Et d’ajouter: «En Afghanistan, on surveillait une zone grande comme la Gironde, ici on agit dans une région de la taille de la France.»

Source: liberation

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