L’arrestation le 30 juillet dernier par les soldats français à Gao de Yoro Ould Daha, présenté comme l’auteur présumé d’un attentat contre la force française au Mali, continue d’alimenter la polémique.
Les critiques viendraient des autorités militaires et judiciaires maliennes qui dénoncent l’attitude des militaires français qui n’auraient prévenu personne de cette arrestation.
Les autorités maliennes et les militaires ne sont pas sur la même longueur d’onde quant au traitement à réserver à Yoro Ould Daha arrêté le 30 juillet dernier et accusé par des habitants d’être un cadre du Mujao et d’avoir semé la terreur lors de l’occupation de la ville en 2012 et par la Force Serval comme l’auteur d’un attentat ayant provoqué la mort de l’un des leurs le mois dernier. Pour d’autres, il est un héros qui combat les séparatistes du MNLA. C’est d’ailleurs, on soutient que ce sont ceux-ci qui l’auraient dénoncé aux Français.
Selon nos confrères de RFI, le plus grand flou règnerait autour du dossier judiciaire de Yoro Ould Daha. « Il est détenu au camp 1, le camp de la gendarmerie de Bamako, il est bien gardé c’est sans doute l’endroit le mieux sécurisé de la capitale », assure un cadre du ministère de la Justice qui ajoute « mais je ne sais rien, même pas quand il a été transféré de Gao ».
Selon toujours RFI, le procureur de la commune 3 n’a pas encore été averti par les gendarmes de l’arrivée de ce détenu particulier. « Il est accusé d’être du Mujao, d’avoir commis des exactions, mais aucune enquête n’a été menée », explique un proche du ministre de la Justice qui poursuit : « Pourquoi les soldats français l’ont arrêté, on ne sait pas.
Il y a des services de gendarmerie et un procureur à Gao, (mais) Serval n’a prévenu personne ni avant ni après. Le cadre judiciaire malien n’a pas été respecté ».
Contactés depuis l’arrestation mercredi dernier, ni l’état-major à Paris ni la cellule de communication de l’armée française au Mali n’ont souhaité commenter cette affaire. A Gao, les victimes de Yoro Ould Daha s’inquiètent d’une possible libération. En tous cas, cette affaire est loin d’être simple.
SOURCE: L’Indicateur du Renouveau