Le groupe de chaudronnerie industrielle Denis fustige la frilosité des banques françaises sur les crédits fournisseurs nécessaires à l’exportation.
Un an après le début de l’intervention militaire française au Mali, pour le groupe de chaudronnerie industrielle Denis, du Chambon-Feugerolles (Loire), l’obstacle au développement de sa filiale créée en 2008 à Bamako est de nature bancaire.
« Sur les deux derniers exercices, clôturés fin mars, nous y avons réalisé un chiffre d’affaires de 1,5 million à 2 millions d’euros dans la vente de camions-citernes pour des distributeurs de carburants adaptés à la réglementation de ce pays », déclare Dominique Molinier, qui s’occupe de l’activité export de l’entreprise en l’Afrique.
« Aujourd’hui, nous y avons un potentiel de commandes de 10 millions d’euros sur 3 contrats qui est bloqué car l’ensemble des banques françaises refusent de nous octroyer un crédit fournisseur, bien que la Coface garantisse les contrats jusqu’à 100 % de leur montant », annonce-t-il.
Le chef d’entreprise stéphanois explique qu’il est nécessaire que ses clients, qui sont des entreprises de négoce en carburant, puissent utiliser ce type de financement « car, au Mali, les taux d’intérêt sont hors de prix, de l’ordre de 12 % […] et la trésorerie d’une PME comme la nôtre ne permet pas de supporter un règlement échelonné sur plusieurs années ».
Les entreprises réduites à chercher des solutions auprès des banques étrangères
L’industriel regrette que depuis les événements au Mali qui ont conduit à l’intervention militaire de la France, les comités directeurs des banques françaises aient fortement durci leur position.
« Il est incompréhensible qu’on soit allé faire la guerre dans ce pays et que, dans le même temps, on facilite la prise de marchés à des Chinois très offensifs, s’exclame Dominique Molinier.
L’entreprise est aujourd’hui réduite à chercher des solutions de financement du côté de banques étrangères, pour développer l’exportation encouragée par notre gouvernement… »
L’entreprise qu’il a fondée devrait dégager cette année un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros (pour moitié hors de France) avec 140 salariés. Dominique Molinier avait cédé l’an dernier 48 % du capital de la Financière Denis, holding du groupe, à la Société Générale Capital Partenaires et au FSI Régions.
source : lesechos