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Sidati Ag Baye, ancien chauffeur du gouverneur de Kidal âgé de 60 ans, a été abattu à son domicile par deux hommes à moto. Cet assassinat sauvage, qui a donné lieu à des interprétations absurdes, rappelle que la paix est un rêve fragile dans cette région. Mais pas un rêve impossible, à condition de rester vigilant.
En éliminant les terroristes au nord du Mali, les forces de sécurité ont fait sans doute le plus dur pour reconstruire la région et poser les conditions d’une paix durable.
Après la mort ou la fuite de leurs chefs, les quelques combattants islamistes qui résistent encore à la traque sans relâche des militaires maliens et français pansent leurs plaies dans le désert, ou se rendent les uns après les autres. La mort de Sidati Ag Baye nous rappelle malheureusement que les terroristes n’ont pas le monopole du crime.
Cet assassinat digne de la mafia a tellement surpris les habitants de Kidal et de Gao, où la victime a été emmenée pour recevoir des soins, que la presse s’est empressée de mettre cela sur le dos des djihadistes.
Les membres d’AQMI, du MUJAO ou de Al Mourabitoune, tous ces noms maudits par les maliens, ont commis les pires méfaits au cours des deux dernières années, mais pas celui-là. La famille de Sidati Ag Baye, qui pleure aujourd’hui un homme sociable et apprécié, devra se résoudre à chercher l’explication ailleurs. Et peut-être, simplement, dans une sinistre méprise…
Ce regrettable incident montre que la vigilance s’impose encore dans cette région meurtrie, où traîne encore de vieux démons. Charge à chacun de montrer l’exemple en dénonçant les moindres troubles pour prévenir la résurgence du crime, qu’il soit d’origine djihadiste ou simplement malienne.
Paul-Louis Koné pour Malikahere
