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Primature : Moussa MARA victime d’un procès en sorcellerie ?

En ce moment, il y a beaucoup de choses à lire et entendre au sujet de Moussa Mara, le premier ministre. Une impressionnante quantité d’articles lui sont consacrés, il est au centre des débats et polémiques où il n’est guère étonnant de trouver ceux qui jugent plausible son départ et ceux pensent le contraire.

Dans un entretien publié, un membre du RPM déballe ce que tout le monde sait, c’est-à-dire le souhait partagé au sein du parti de voir le chef de la majorité présidentielle sortir de leur rang. Un autre précise qu’il n’a jamais été question de faire partir Moussa Mara ; une chose est sûre : chez les tisserands, on a encore du mal à « avaler » le choix du « boss » de porter Mara à la tête de l’exécutif.

Moussa Mara n’est pas le premier à subir l’acharnement de quelques pontes au sein du RPM. Il y avait eu Oumar Tatam Ly, qui a fini par tirer sa révérence du gouvernement en rendant sa démission au président Keïta.

On se rappelle que ce fut un véritable coup de théâtre dont la presse locale, surtout, a fait ses choux gras. Chacun y est allé de son commentaire. Des analyses, binaires, ont fusé de partout.

Des commentaires bienveillants avaient inondé les gazettes, et chose encore digne de remarque, Tatam Ly avait été présenté comme une sorte de gibier capturé au cours d’une battue organisée par des pontes du parti d’IBK, le RPM. Une battue en prévision de laquelle beaucoup de chiens avaient été dressés.

Le gibier a donc quitté le bois et a été neutralisé. Après sept mois à la tête de l’exécutif, le banquier n’avait pas tardé à établir la différence entre le travail dans une institution financière et celui au sein d’un gouvernement, dont certains membres sont tout sauf un troupeau docile.

Nommé à la tête de l’exécutif le 05 avril, Moussa Mara a composé un gouvernement que tous s’attendaient à voir resserrer, mais qui s’est révélé élargi: des sortants, des maintenus et des promus. Il faut dire que sa nomination a été diversement appréciée, tant dans les rues que dans la classe politique.

Phénomène habituel, diront certains. Même au sein du RPM, parti au pouvoir, ceux qui s’attendaient à un premier ministre issu du parti n’ont pas caché leur déception, parlant même d’entorse à la démocratie, alors que, pour mémoire, Yelema, le parti de Mara, a soutenu IBK au second tour de la présidentielle.

Mais il reste que Moussa Mara a été nommé à la tête du gouvernement d’un régime qui, depuis plus de mois 5 mois, n’en finissait pas de tâtonner, ne savait pas dans quelle direction conduire le pays, et dont le premier gouvernement s’était éclipsé, à en croire l’analyse la plus partagée, à cause d’une bataille d’influence orchestrée par des apparatchiks du RPM. Comment ne pas prévoir qu’ils n’allaient certainement pas permettre à Mara d’avoir les coudées franches. Cela, Mara le savait mieux que personne.

On peut, bien sûr, savoir gré au vice-président du RPM, Dr Boulkassoum Haïdara, de s’être fendu d’une précision en faisant le distinguo entre « le chef de la majorité présidentielle » et le chef du gouvernement.

On peut reconnaître la bonne foi du député Mamadou Diarrassouba, premier secrétaire à l’organisation du bureau politique national du RPM, lorsqu’il dit sa volonté, qui reflète aussi celle de nombre de membres du RPM, de voir le chef de la majorité présidentielle sortir des rangs du RPM. On peut aussi considérer que le vote de la déclaration de politique générale, l’échec fait à la motion de censure, est la preuve manifeste du soutien du RPM à Mara.

Tout cela serait une garantie solide s’il n’y avait pas certains articles, dignes d’un « journalisme alimentaire ». Dans ces articles, qui contiennent une bonne dose de naïveté et qui ont tous les ingrédients d’un récit kafkaïen, Moussa Mara est présenté comme un vulgaire opportuniste, un premier ministre inexpérimenté, dont les visites de travail hors de Bamako ont l’allure de campagne électorale, et qu’IBK ne le garderait que malgré lui…

La meilleure façon de réagir à cela est de se dire que Moussa n’est pas à la primature de lui-même, et qu’il y est sur la base d’une confiance placée en lui par… qui on sait. C’est refuser de voir que de dire que Mara est le premier venu.

On sait qu’en 2010, ce jeune premier ministre de 39 ans avait créé son parti, Yelema, qui, en tant que jeune parti, avait du faire face à la rivalité féroce du RPM en commune IV.

Cette montée en force de Yelema n’était pas sans explication : Mara a réussi à s’imposer dans cette commune comme politicien, jeune, éveillé, sagace, perspicace. Un pourfendeur de la corruption sur lequel il allait falloir compter dans l’avenir. Il va sans dire que c’est un homme ambitieux, qui, en l’espace de ces 4 ans, a butiné dans l’arène politique.

Il a connu une ascension fulgurante, déjouant beaucoup de pronostics qui lui avaient réservé un tout autre sort. Bref, il faut juste dire que MARA n’a pas demandé à être Premier ministre et qu’il est tout simplement victime d’un procès en sorcellerie.

SOURCE: Le Flambeau

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