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Opération Dragon ou la traque des Jihadistes dans le Tilemsi

Après le massif des Ifoghas dans la région de Kidal, l’opération Serval au Mali s’attaque à ce qui reste du Mujao dans le désert du Tilemsi, au nord de Gao. Mais la chasse aux islamistes s’y avère plus délicate que dans les montagnes.

« Ils n’y a pas d’endroit particulier où les chercher. Ce sont des groupes très mobiles, au volume assez restreint, et le Mali est immense… » Le capitaine Perrin, commandant du Détachement de liaison et d’appui (DLA) auprès du bataillon nigérien de la Minusma, vient de passer une semaine dans le désert de Tilemsi. Dans cette région située entre Gao et Kidal, des GPS et des cartes géographiques ayant appartenu aux islamistes liés à Al-Qaïda ont été récemment découverts. Et des éléments du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui occupait l’année dernière la région avant d’en être chassé par l’opération Serval, sont à nouveau régulièrement signalés dans la zone.

À l’image de Panthère IV qui avait permis le démantèlement des bases d’Aqmi dans le massif des Ifoghas en début d’année, une opération de nettoyage a été lancée dans le Tilemsi du 4 au 15 septembre. Baptisée « Dragon », elle a mobilisé 430 soldats de Serval et une partie du bataillon nigérien de la Minusma. Objectif : « Vérifier s’il y a d’autres caches d’armes, détecter la présence de mouvements armés dans la zone, trouver des coordonnées GPS à vérifier [ultérieurement par satellite]… Bref, vérifier toutes les données et renseignements qui ont été recueillis auparavant », précise le capitaine Perrin.

Pour appuyer la mission, des hélicoptères de combats et de transport de troupes, mais aussi des avions de reconnaissance ont été déployés au-dessus du Tilemsi. Une région sans relief mais qui peut vite se transformer en piège pour les véhicules à cause des fondrières de boue que l’on trouve en cette saison des pluies et du sable mou qui caractérise le désert.
« Pour resserrer l’étau sur les terroristes, l’opération Dragon s’est divisée en deux groupes qui se partagent deux zones stratégiques. Le DLA et la Minusma ratissent la zone de Gao à Anéfis, à 110 km au sud de Kidal. Au même moment, trois compagnies de Serval du nom de « groupement désert » font le même boulot de Kidal à Anéfis », explique le lieutenant Vivian, chargé de presse pour cette opération qui doit préparer le retour des autres unités de Serval déployées ces derniers mois pour la sécurisation du processus électoral.

Découverte d’explosifs

Dès la première semaine, l’opération Dragon a porté ses fruits. Le « groupement désert » a découvert un pick-up rempli d’une tonne d’explosifs au Nord-Ouest d’Anéfis. « Il était destiné à une attaque suicide. Il y avait aussi dans la même zone un camion piégé. Le détonateur était relié à la portière du camion », explique le colonel Cyrille Zimmer, officier en chef de la communication de Serval. Le 8 septembre dernier, en pleine opération, le pick-up et sa cargaison ont été détruits sur place par une petite équipe de spécialistes venus de Gao.
Au Sud, entre Gao et Anéfis, l’action du DLA et de la Minusma a permis à l’armée malienne, présente dans ces localités, d’arrêter trois membres présumés du Mujao. « Au moment de leur arrestation, les trois personnes dont un enfant de 16 ans circulaient sur une même moto entre Almoustarat et Anéfis. Parmi eux, Ahmed Ould Mamy, la trentaine, est fiché à Bamako comme appartenant au Mujao. Il aurait été l’un des tortionnaires chargés de couper les mains aux voleurs à Gao », explique dans la même ville une source à la Minusma. »Ils ont été évacués le 10 septembre à Bamako », ajoute le capitaine Banfa Ballo, chef de la gendarmerie de Gao.
Si au début de l’année le massif des Ifoghas abritait de nombreux éléments d’Aqmi, le Tilemsi est quant à lui plutôt peuplé d’éleveurs et de commerçants. Tarkint (19 000 habitants) est un petit village perdu dans l’immensité du désert. C’est là que le bataillon nigérien et son DLA Serval ont le plus bivouaqué.

« Les jihadistes se cachent »

L’après-midi de ce 9 septembre, les rues de la bourgade sont presque vides, quelques rares habitants sont restés sur place. Assis devant une boutique fermée, un groupe d’homme a sorti un jeu de dames traditionnel. « Nous sommes pauvres, nous subissons les règles de ceux qui ont des armes. On a d’abord été sous le contrôle des rebelles touaregs, puis ils ont été remplacés par des islamistes armés. Mais depuis que la Minusma et l’armée malienne sont là, il n’y a jamais eu aucun problème », affirme Sidi Ahamar Oud Sidi, un éleveur de 45 ans.
Tout en jouant, les hommes tiennent des discours qui rassurent les soldats de l’opération Dragon, même si les militaires français restent à l’écart. Car en ce qui concerne le contact avec les populations locales, c’est la Minusma qui s’en occupe. « Les terroristes ont tendance à se fondre dans la population, explique le capitaine Perrin. C’est très compliqué de savoir qui est qui. Pour l’instant les jihadistes se cachent ». Raison pour laquelle il n’y a pas eu de confrontations directes avec eux depuis plusieurs mois.

source : rfi

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