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Nord-Mali : le jeu de la France à Kidal ?

L’opération Serval, décidée par François Hollande, président de la République française, a officiellement été lancée sur demande de Dioncounda Traoré, président du Mali par intérim, pour stopper l’avancée vers le Sud, des groupes djihadistes qui martyrisaient les populations du Nord depuis des mois, et pour aider le Mali à recouvrer sa souveraineté nationale sur toute l’étendue du territoire.

Au sein de la société civile, tant au Mali qu’en France, certains ont immédiatement dénoncé le retour de l’impérialisme colonial français afin de mieux continuer à piller les ressources naturelles de la région.

Mais, dans l’ensemble, les populations ont soutenu l’intervention française comme la seule solution possible à ce moment là, car chacun avait en tête les images insupportables, largement diffusées, des amputations, des lapidations et de la destruction des mausolées et des manuscrits.

Les médias du monde entier, soigneusement approvisionnés par les services militaires français, ne montraient que la joie des foules, agitant le drapeau français le long des routes.

Qui plus est, l’avancée de ladite force Serval se faisait officiellement «en accompagnement des forces maliennes et africaines sur place». Les villes de Tombouctou et Gao ont d’ailleurs vite été libérées de leurs occupants. Serval avait donc atteint son objectif premier, à savoir, repousser les djihadistes.

Au Mali comme en France, les médias présentaient, toujours et encore, les témoignages de ceux qui avaient vécu sous occupation. Tous racontaient leur soulagement, tous expliquaient qu’ils pouvaient enfin revivre libres.

Serval était leur sauveur. Comment ne pas croire ce qui était montré et dit ? Presqu’une année plus tard, aujourd’hui, il y a, bien sûr, la ville de Kidal, qui n’est toujours pas libérée, mais on nous explique que Kidal, c’est différent, car la ville est le fief du Mnla !

Le gouvernement français, semblant ignorer les actes du Mnla dans les villes du Nord pendant le premier trimestre 2012, présente ce groupe comme l’unique interlocuteur possible, capable d’aider Serval et les autres forces armées à localiser les djihadistes qui rôdent encore, car, eux sont laïcs et surtout, eux sont maliens ! Ces propos largement diffusés par les télévisions et radios internationales sèment le trouble dans l’esprit des populations occidentales.

Peu au fait de la composition «ethnique» de la société malienne, et parfaitement manipulée par l’image de «l’homme bleu du désert» créée volontairement à la fin des années 1950 par le gouvernement de la France de l’époque, qui sentait le vent des indépendances venir, et ne voulait pas perdre le contrôle sur les ressources naturelles de la région saharo-sahélienne, la population française, dans son ensemble, croit ce qui lui est dit et répété à longueur de temps «Le Nord du Mali est blanc et Touareg, alors que le Sud du Mali est noir».

Depuis le début de l’année 2012, ces propos sont largement utilisés par ceux qui se disent les porte-paroles du «peuple de l’Azawad». Ceux qui prétendent représenter le peuple vivant au Nord du Mali, sans jamais avoir été mandatés par aucune communauté, ni par les Kel-Tamasheq, ni par les autres, étaient, et sont encore, très souvent invités à témoigner de «l’injustice vécue par leur peuple depuis toujours». Ils s’appuient en permanence sur le droit international qui proclame le «droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ou droit à l’autodétermination des peuples».

Un euro-député, François Alfonsi, lui-même indépendantiste corse, leur a offert plusieurs tribunes à l’Union européenne. La dernière fois, le 10 décembre 2013, ils ont «conseillé» ensemble à IBK qui venait de déclarer qu’il n’y aurait jamais de partition du Mali «de prendre conscience que l’Europe attend de lui un projet qui donne une large part de souveraineté à l’Azawad, ce territoire qui a sa spécificité culturelle et historique, qui a ses intérêts propres à défendre, et une population tout à fait particulière» !

La situation dans laquelle se trouve, aujourd’hui encore, la ville de Kidal pose un tas d’interrogations aux Maliens, mais aussi aux Français, sur le rôle nébuleux que semble jouer le gouvernement français auprès du Mnla, donc sur ses objectifs réels au Mali, et plus particulièrement dans la région de Kidal.

Fin novembre, deux manifestations ont eu lieu à Bamako. Les slogans étaient clairement tournés contre la France, accusée «d’être derrière le MNLA». Quasiment au même moment, la non-sécurisation de l’aéroport de Kidal par les forces militaires sur place a empêché la visite du Premier ministre malien à Kidal.

Chacun est en droit de se demander pourquoi le gouvernement français accorde sa confiance au groupe indépendantiste, et quel avenir est réservé à la région de Kidal. Tous ceux qui se posent ces questions peuvent et doivent lire ce qui est publié sur le site «nato.int» : «le 4 novembre 2013, s’est tenue au siège de l’OTAN, la présentation d’un livre, publié récemment par les éditions Lavauzelle, l’Opération Serval au Mali : l’intervention française décryptée.

Cet ouvrage a été rédigé par le groupe Synopsis, issu de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan. Composé d’experts civils (historiens) et militaires (officiers des armes), ce groupe cherche à décrypter, en général, les enjeux liés à la défense et à la géopolitique».

La vidéo de cette présentation est en ligne, chacun peut et doit la regarder, jusqu’au bout. La conclusion et les considérations portant sur l’avenir du Mali, sont présentées par Olivier Chantriaux. Il conclut clairement que «la question de la stratégie de sortie de la France du Mali, est idéalement liée à l’instauration d’une possible fédération malienne pour une plus grande stabilisation de la région».

C’est donc évidemment au président du Mali que revient la lourde tâche de défendre le Mali, un et indivisible. Il va devoir faire face au rouleau compresseur de la mondialisation, via les multinationales et la France, qui, toutes, se préoccupent plus de profit que des populations. IBK ne doit pas se laisser berner par le mirage que représentent les promesses de dons faites au Mali, à Bruxelles, le 15 mai 2013, sous prétexte de relancer le pays.

Car, derrière ces aides, se cache certainement, encore une fois, le venin de la politique néolibérale, dont les peuples sont toujours victimes, même ceux à qui on aurait fait croire, qu’en contrepartie de leur aide, on leur accorderait la liberté de s’auto déterminer.

Source: Le Reporter

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