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Mali : le président mauritanien se replace au centre du jeu, 3 raisons pour l’expliquer

Ce 21 mai dernier, la ville de Kidal, dans le nord-est du Mali, est retombée aux mains des rebelles touaregs. C’est la médiation du président de la Mauritanie Mohamed Ould Abdel Aziz, par ailleurs actuel président de l’Union africaine, qui a permis d’aboutir à un cessez-le-feu, quelques jours plus tard.

Pourquoi ce retour de la Mauritanie dans le dossier malien ? Éclairage.

Près de 24 mois après le déclenchement de l’opération Serval, le spectre du séparatisme et du terrorisme islamiste a refait surface la semaine dernière de manière spectaculaire au Mali.

Face à un pouvoir central empêtré dans les sempiternels arbitrages politiques maliens, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), soutenu par le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), a ainsi pu prendre le contrôle de la ville emblématique de Kidal, tuant au passage plusieurs militaires de l’armée régulière.

Au Mali, un équilibre extrêmement fragile

Au-delà de la simple victoire sur le terrain, ce retour en force de groupes armés disparates, réunissant séparatisme Touareg, trafiquants en tout genre et terrorisme islamiste révèle l’extrême fragilité des équilibres qui ont permis au pays de maintenir une unité de façade au cours de l’année et demi écoulée.

En effet, beaucoup estimaient que le plus gros avait été fait suite au scrutin présidentiel exemplaire de l’automne dernier, qui avait vu l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK). Ce dernier – doté d’un charisme incontestable doublé d’un sens consommé de la formule – a réincarné la fonction présidentielle malienne et a redonné du souffle au pouvoir politique de Bamako.

Soutenu par la France et porté par l’espoir du changement, IBK a toutefois été pris de vitesse par les groupes Touaregs, de plus en plus impatients de récupérer leur influence sur les territoires du Nord.

Ceci soulève une interrogation fondamentale : la capacité de régénération des groupes extrémistes actifs au nord-Mali a-t-elle été sous-évaluée ? Pas nécessairement, comme le prouve le retour en force de la Mauritanie dans ce dossier à travers la médiation du président Mohamed Ould Abdel Aziz qui s’est soldée vendredi dernier par un accord de cessez-le-feu intervenu après quelques heures seulement de négociations officielles.

Les présidentielles en ligne de mire

Au-delà du coup médiatique, le général Aziz – président en exercice de l’Union africaine – vient donc de se replacer au centre du jeu au Mali. Or, ceci intervient à moins de trois mois de l’élection présidentielle en Mauritanie, à laquelle l’actuel chef d’Etat a d’ores et déjà annoncé qu’il présenterait sa candidature, sans réel rival en face de lui.

Alors que beaucoup d’experts estimaient que le général Aziz avait été marginalisé lors de l’opération Serval, ce fin tacticien – qui avait « boudé » l’investiture de son homologue Ibrahim Boubacar Keita – a su peu à peu se rendre incontournable sur « Le » dossier qui compte dans la région : la sécurisation du Mali.

Il est ainsi plus que probable que la signature du cessez-le-feu négocié vendredi dernier soit en grande partie redevable aux liens discrets qu’entretient l‘armée mauritanienne avec les groupes armés actifs dans la région.

Coup triple pour le général Aziz

En se positionnant comme le « faiseur de paix » dans la région, le général Aziz souhaite faire coup triple.

En premier lieu, cela lui permet de préempter une position qui était jusque là occupée par le président burkinabé Blaise Compaoré. Ce dernier, faisant office de figure incontournable de la médiation, était devenu au fil du temps l’interlocuteur privilégié des grandes puissances.

En second lieu, le général Aziz veut montrer – notamment à Paris – que la paix au Mali ne peut se faire sans lui et qu’il doit donc être absolument réintégré dans la stratégie poursuivie par la France, sous peine de voir se multiplier les résurgences séparatistes et terroristes.

Enfin, sur le plan symbolique – et les symboles sont essentiels dans cette région du monde – le chef de l’Etat mauritanien veut faire la démonstration que la « clé » du « verrou » malien se trouve désormais à Nouakchott, et qu’il faudra à l’avenir compter avec lui.

source : nouvelobs

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