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Mali, Côte d’Ivoire, Maroc… Le monde arabo-africain en transition retient son souffle

LE PLUS. Ces trois dernières années, le Monde arabe et l’Afrique de l’ouest ont connu d’importants changements. Quel est l’état des lieux aujourd’hui ? Quelles transitions peut-on espérer ? Les réponses d’Abdelmalek Alaoui, analyste politique et co-auteur de l’ouvrage « Le Maghreb dans les relations internationales ».

Actualité MaliParfois, la nature aime à envoyer un signe, à se manifester de manière inattendue. Ce n’est donc peut-être pas tout à fait un hasard si deux événements qui peuvent paraître très éloignés se sont tenus la semaine dernière, à quelques jours d’écart.

A Londres – cœur financier historique du monde occidental – s’est tenue lundi 16 septembre une conférence dédiée aux « pays arabes en transition », qui s’inscrit dans le cadre du partenariat de Deauville et de la présidence anglaise du G8.

Sorte de grand-messe du capitalisme anglo-saxon, avec près de 500 participants issus du monde des affaires et de la politique, cette conférence a mis l’accent sur l’économie et les nécessaires réformes qu’elle réclame de gouvernements arabes par ailleurs très sollicités par la politique.

Jeudi, à Bamako, s’est tenue l’investiture du nouveau président de la République malienne, Ibrahim Boubacar Keita (IBK), en présence de nombreux chefs d’État impliqués dans la résolution de la crise dans la région. Cette prise de fonction ouvre la voie à une nouvelle séquence où tous les espoirs sont à nouveau permis au Sahel.

Deux événements symptomatiques d’une transition

Ces deux événements, qui sont également deux ruptures, sont liés de manière intime à la transition que connaît le Monde arabe et l’Afrique, et tissent ainsi – tout un symbole – un lien invisible entre ces deux civilisations à l’histoire entremêlée.

En effet, le Mali, l’espace sahélo-saharien, comme le monde arabe, ont été fortement déstabilisés ces trois dernières années, pour des raisons à la fois différentes et similaires.

Plusieurs chocs annonciateurs – dont la crise financière internationale – faisaient en effet craindre aux analystes dès 2008 un basculement de ces zones fragiles sur le plan économique. Au Mali, les crises successives ont permis que le cancer Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) se métastase, avant de se propager partout dans le Sahel à la faveur de la révolution libyenne. En Tunisie et en Egypte, le repli économique a agi quant à lui comme un détonateur des revendications politiques et de la contestation sociale, avant de contribuer – malheureusement – à une installation durable de la crise.

Cette double pression a entraîné une installation de la transition comme mode de gouvernance en Tunisie, en Egypte, et en Libye, mettant en péril le redémarrage économique des pays qui ont initié les révolutions arabes.

Cette double transition ne doit cependant pas cacher que certains pays arabes et africains ont réussi à maintenir le cap et à rester en dehors du champ transitionnel en traçant un chemin particulier.

Le Maroc, au cœur et à la périphérie des transitions

Le Maroc, par exemple, se trouve au cœur et à la périphérie de cette double transition arabo-africaine où il est nécessaire de réconcilier l’économie avec le politique pour sortir de l’ornière.

Présent en force à la conférence de Londres avec des représentants du gouvernement, de la société civile ainsi que plusieurs capitaines d’industrie, le Royaume a relevé son niveau de représentation au Mali puisque c’est le chef de l’Etat, le roi Mohammed VI, qui a tenu a prendre part personnellement à l’investiture d’IBK.

Cette participation au plus haut niveau – assez inédite pour être soulignée – traduit une volonté de montrer la prééminence du politique sur l’économique, car le pays souhaite se positionner comme une nation post-transitionnelle. Comme l’a démontré dans un raccourci saisissant le représentant du Fond Monétaire International (FMI) lors de la conférence de Londres, le Maroc est ainsi le seul pays du Maghreb à avoir pu préserver sa capacité d’attractivité des investissements directs étrangers (IDE) et à maintenir son taux de chômage en dessous des 10%, malgré la période de ressac et de défiance généralisée à l’endroit de la région qui a caractérisé les années 2011/2012.

Bien entendu, beaucoup reste à faire, notamment dans l’amélioration de la bonne gouvernance, la simplification des mesures administratives, ainsi que la lutte contre la corruption.

La Côte d’Ivoire, prochaine success-story africaine ?

Un autre pays, en guerre il y a moins de quatre ans, semble également en passe de tirer son épingle du jeu dans cette configuration caractérisée par des transitions multiples. Représentant près de la moitié du PIB de l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire sera un acteur à surveiller lors des prochains mois.

Son président, Alassane Ouattara est un acteur écouté et respecté de la part de institutions internationales et semble en passe de réussir son pari de relever le géant ivoirien. Ceci dépendra cependant de l’implication des autres parties prenantes – notamment de ses partenaires politiques divers – qui jouent un rôle essentiel pour la réussite de la transition et de la relance économique.

Ainsi, du Mali à la Côte d’Ivoire, en passant par les pays du « Printemps arabe », le monde arabo-africain en transition retient son souffle en cette période cruciale.

De la réussite de cet examen de passage dépendront en grande partie prospérité, stabilité et sécurité de l’Afrique et de la Méditerranée.

source : leplus.nouvelobs

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