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Kidal, la fin de l’exception

Pour l’éditorialiste du quotidien gouvernemental, l’attaque du 17 mai, contre le gouvernorat où se trouvait le Premier ministre est un tournant dans l’occupation de cette ville du nord-est du pays par des groupes armés. Si elle perdure, l’effort de réconciliation nationale sera vain.

Contrairement à ce qu’affirme une formule journalistique abusivement utilisée, la zone de Kidal ne constitue pas un fief pour le MNLA [Mouvement national pour la libération de l’Azawad] et pour ses alliés du HCUA [Haut conseil pour l’unité de l’Azawad].

Pour preuve, il est impossible de mettre à leur compte la moindre action militaire dans la neutralisation des groupes djihadistes qu’ils se disaient pourtant déterminés à combattre. Par contre, leur faiblesse militaire les a conduits à accueillir (sans se montrer regardants) tous les éléments terroristes soi-disant repentis et venus gonfler les effectifs de leurs combattants.

Kidal, la ville sans foi ni loi

Mais l’indice le plus édifiant du positionnement ambigu du tandem a été donné par la situation à l’intérieur de la ville de Kidal. Alors que les troupes maliennes, littéralement cloîtrées dans le plus inconfortable camp militaire de la ville, étaient objectivement réduites à l’impuissance, alors que la Minusma [Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali] tentait de faire semblant d’être présente et alors que Serval [intervention française au Mali] se cantonnait dans la plus prudente réserve, les deux mouvements armés avaient toute latitude pour affirmer leur influence et leur autorité en faisant régner sinon l’ordre, du moins la sécurité dans la cité qu’ils quadrillaient à leur guise. Mais c’est tout le contraire qu’on a pu constater.

Nos confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont ainsi payé un tragique tribut au désordre qui règne dans la ville-passoire de Kidal [ces deux journalistes français ont étés tués le 2 novembre 2013 par des djihadistes maliens à Kidal].

Jusqu’au week-end dernier [17-18 mai], la capitale de la huitième région était une agglomération sans loi où presque chaque jour produisait son lot d’actes d’intimidation, de mesures arbitraires, d’agressions diverses et parfois d’exécutions sommaires. Kidal fonctionnait donc hors de la République. Une délégation de partenaires qui s’y est rendue il y a quelques semaines est revenue effarée par la partition de fait de la ville imposée par les groupes armés et alarmée par l’impuissance de l’administration malienne à réinstaurer l’autorité de l’Etat.

Le MNLA, libre comme l’air

Le déroulement des événements à Kidal apporte deux confirmations et entraîne une évolution. Il apporte tout d’abord la confirmation de l’autonomie de comportement de la branche militaire du MNLA par rapport à la branche politique. Cette autonomie est dictée avant tout par l’absence de relations historiques entre les principaux responsables des deux ailes, et surtout par l’absence de contribution des politiques au fonctionnement de l’entité armée.

Le scénario initial de la perturbation de la visite du Premier ministre était certainement celui mis en œuvre à la veille de l’arrivée de la délégation gouvernementale, c’est-à-dire la mobilisation de protestataires composés majoritairement de femmes et de jeunes, pour la neutralisation desquels la Minusma a jusqu’ici eu du mal à trouver une solution.

Mais la branche militaire a dû d’emblée développer une appréciation plus radicale des événements en considérant l’arrivée du chef du gouvernement comme une intrusion dans son périmètre réservé et préparer en conséquence une riposte beaucoup plus agressive. Ce qui explique les attaques à l’arme lourde contrées par les forces maliennes et le choix de l’escalade dans les actes de violence.

Les infiltrés du MNLA

Deuxième constat et deuxième confirmation, celle du caractère composite des troupes du MNLA et de leur forte infiltration par des éléments extrémistes. Pour regarnir ses rangs après la déroute subie face au Mujao [Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest], le mouvement n’avait pas hésité à recycler un nombre indéterminé de djihadistes. La présence des terroristes et leur influence sur le déroulement des événements ont été attestées par des actions symptomatiques.

En premier lieu, la tentative de faire tomber un lieu symbolique du retour de l’Etat – le gouvernorat –, et cela au moment où le chef du gouvernement y tenait une réunion de concertation avec l’administration régionale.

Ensuite, la décision d’assassiner froidement les représentants de l’Etat réfugiés dans le même gouvernorat [six préfets et sous-préfets ont été égorgés par le MNLA dans la nuit du 17 au 18 mai]. Enfin, l’initiative de prendre des otages pour se préserver d’un assaut d’envergure.

source : courrierinternational

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