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Fantani Touré (1964-2014), une voix du Mali

La chanteuse malienne Fantani Touré est morte le mercredi 3 décembre dans un hôpital, à Créteil. Elle avait 50 ans. Un communiqué du ministère malien de la culture a salué en elle l’« éminente figure artistique, connue pour son engagement pour la promotion de la culture malienne, et couronnée par plusieurs distinctions dont la médaille de chevalier de l’ordre national du Mali en 2010 et le prix Unesco de la paix en 2011 ».


« C’était une femme très volontaire, remplie d’une énergie provenant probablement de son amour pour la vie et de son attachement à ses engagements », déclare au Monde, depuis Bamako, la chanteuse Rokia Traoré.

« C’était une battante. Elle aimait mordre la vie à pleines dents, renchérit, également depuis la capitale malienne, le claviériste et chanteur Cheick Tidiane Seck. Je me souviens d’elle, militant à mes côtés dans les premiers moments de la crise malienne. »

En 2012, quelques mois après le coup d’Etat du 22 mars, et la prise de contrôle du nord du pays par les rebelles touareg et les islamistes, Fantani Touré avait participé à un rassemblement pour la paix au Mali, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), qui rassembla plus de 5 000 personnes.
Notoriété internationale

Née à Bamako, dans le quartier populaire de Bozola, le 30 mai 1964, quatre années après l’indépendance du Mali, Fatoumata, dite « Fantani », Touré, participe au réveil culturel du pays, qui s’exprime à travers les biennales artistiques et culturelles, des concours organisés à partir de 1970 dans tout le pays, avec finales à Bamako, permettant de repérer et former les jeunes pousses chanteurs et musiciens.

Fantani Touré est encore une petite fille quand elle commence à se produire en public, montrant une réelle aptitude à la polyvalence, douée autant pour la danse que pour le chant ou le théâtre.

Des années plus tard, son élan à faire l’actrice s’exprimera également à travers le cinéma. Elle apparaîtra dans deux films, Sia, le rêve du python (2001), réalisé par le Burkinabé Dani Kouyaté et La Genèse (1999), du Malien Cheick Oumar Sissoko.

Elue « meilleure soliste et danseuse » lors des biennales entre 1978 et 1986, elle va devenir un nom qui compte dans le paysage artistique malien avec sa musique mêlant tradition mandingue et instruments occidentaux.

La notoriété internationale arrive dans les années 1990 avec son premier album, N’tin Naari (« Je vous dis merci », en langue soninké). Elle bénéficie de l’aura de celui qui l’a produit, Salif Keïta, l’une des voix les plus célèbres du Mali et d’Afrique.

L’année où paraît cet album (1997), elle se produit pour la seconde fois au Marché des arts et du spectacle africain, à Abidjan, en Côte d’Ivoire. La première, c’était deux ans plus tôt, accompagnée par la star de la kora, la harpe-luth des griots mandingues, son compatriote Toumani Diabaté.

Pour les droits des femmes


Après N’tin Naari, elle enregistre une demi-douzaine de disques sous son nom, dont l’un en hommage à Ali Farka Touré, l’illustre guitar hero et « bluesman » malien, mort en 2006, avec lequel elle avait collaboré.

Après son décès, elle avait organisé une cérémonie à sa mémoire, chez elle, à Paris, où elle vivait depuis plusieurs années, avec son mari, le comédien Habib Dembélé dit « Guimba national », et ses enfants. Réputée d’un tempérament fort, Fantani Touré militait pour la défense des droits de la femme, à travers notamment l’association Kolomba (« Le grand puits », en bambara).

Elle avait participé à la création du festival féminin d’arts traditionnels africains Les voix de Bamako, créé en 2008, qui se tient chaque année en janvier, au Palais de la culture Amadou Hampâté Bâ, au bord du fleuve Niger, dans la capitale malienne.

Kolomba a été créée, expliquait-elle, « par les artistes et les artisans femmes parce qu’on avait toutes un point commun : on luttait toutes contre les violences faites aux femmes, pour leurs droits ». « Je lutte contre l’excision des filles, pour la scolarisation de toutes les filles, pour les femmes et les filles-mères en difficultés, sans voix, déclare-t-elle encore. Je suis la voix de ces femmes en détresse. »

source : le monde

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