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Un nouvel outil de lutte contre les stupéfiants a été activé cette semaine : la Cellule Aéroportuaire de l’Office Central des Stupéfiants. Cet acte montre l’engagement des autorités maliennes dans la lutte contre les économies parallèles qui gangrènent notre pays et ne permettent pas le développement d’une économie stable et durable.
L’inauguration de cette cellule illustre le projet ambitieux de lutter efficacement contre tous les trafics de stupéfiants par les airs. Notre pays est une véritable autoroute de la drogue, à tel point que ces flux financiers parasitent notre économie nationale.
Rappelons-nous par exemple l’affaire du Boeing de la Coke en novembre 2009 : un avion cargo avait atterri en plein désert malien, rempli de cocaïne. L’avion avait été incendié sur place, la cargaison s’était volatilisée et l’équipage n’avait été identifié que plusieurs mois après. Cette inauguration est donc le signe que le Mali ne souhaite plus faire partie des plaques tournantes de la drogue en Afrique.
Mais la lutte contre ces réseaux ne pourra réellement porter ses fruits que si, en parallèle, des actions sont menées en faveur du développement d’un tissu économique durable.
Tant que la drogue sera la seule source de revenu pour une partie de la population, il sera difficile de supprimer ces réseaux. Notre gouvernement doit donc s’inscrire dans une véritable démarche de développement économique. La tenue cette semaine du forum franco-africain est d’ailleurs un signe intéressant à ce titre.
Cette création arrive à point nommé, au moment où les autorités espagnoles alertent leurs homologues sur la contiguïté de plus en plus forte entre réseaux djihadistes et réseaux de drogues.
En effet, près de 20% des radicaux islamiques incarcérés en Espagne ont déjà été condamnés pour des faits de stupéfiants. Il est donc clair que si on lutte efficacement contre les réseaux de drogues, on influe directement sur les réseaux djihadistes, réseaux qui nécrosent notre pays depuis des années. Le temps faste des financements basés sur la drogue connaît certainement ses dernières semaines.
Les responsables de groupes extrémistes installés sur notre terre en toute impunité comme Ansar Eddine doivent comprendre que l’état Malien construit petit à petit avec l’aide de la communauté internationale, pierre après pierre, les murs de sa souveraineté politique et économique.
Cette création est donc une formidable nouvelle pour nous tous, souhaitons bonne chance à ces nouveaux agents publiques qui vont à leur manière permettre de ramener la paix dans notre pays.
Amadou KEL ULLI pour Malikahere
