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Il ne fait pas bon être proche d’un terroriste, surtout lorsqu’il s’agit d’Iyad Ag Ghaly. Le vieux chef que l’on sait capable de tout a une nouvelle fois prouvé que le recours à la violence était son seul moyen pour exister !
Il en use et en abuse contre ses ennemis déclarés tout comme contre ses fidèles lieutenants qui osent s’éloigner d’Ansar Dine. La semaine dernière, Iyad Ag Ghaly a sournoisement frappé l’un de ses frères d’armes avec lequel il avait fondé Ansar Dine.
Cheikh Ag Aoussa, alors qu’il traitait des accords de paix avec la MINUSMA, a été exécuté.
La paix est bien le pire ennemi d’Iyad Ag Ghaly. Si elle s’installe au nord du Mali, c’est la fin de tous les trafics dont il tire un substantiel profit. Obstiné et doté d’un ego surdimensionné, il a toujours imposé à ses fidèles lieutenants ses volontés par la force. Personne n’a le droit de penser différemment. Iyad Ag Galy est un exemple pathétique de dictateur.
Le résultat est sans appel : ceux de ses proches, qui l’ont concurrencé ou étaient désireux de changer de vie, ont subi le même sort tragique que Cheikh Ag Aoussa.
Les disparitions suspectes des fidèles d’Ansar Dine attribuées à Iyad Ag Ghaly ont débuté dès 2011 avec la mort d’Ibrahim Ag Bahanga dans un pseudo accident de voiture. Elles se sont poursuivies en 2012 avec celle de Nabil Abou Makhloufi, dans des circonstances tout aussi étonnantes. Ils avaient eu le malheur de manifester des opinions divergentes à celle de l’émir d’Ansar Dine.
C’est une évidence, la cruauté d’Iyad Ag Ghaly ne connait pas de limites. Etre touareg, Ifoghas ou appartenir à sa propre famille ne protège pas de sa violence sournoise et aveugle. Il était notoire que le chef d’état major du HCUA participait à la mise en place des accords de paix tout en continuant à entretenir des liens étroits avec Iyad Ag Ghaly. Le vieux terroriste a dû sentir que Cheikh Ag Aoussa lui volait la vedette et qu’en collaborant avec les forces internationales il devenait l’homme le plus important du Nord Mali.
Iyad Ag Ghaly a toujours fait payer le prix fort à ceux qui s’opposaient à lui ou à ceux qui lui faisaient de l’ombre. Les inconscients qui voulaient l’évincer de sa place de leader comme ceux qui voulaient s’éloigner du mouvement l’ont payé de leur vie !
Cheikh Ag Aoussa, comme à son habitude, avait malheureusement choisi de jouer sur plusieurs tableaux. Peut-être pensait-il que son compagnon de longue date ne le trahirait pas ? Il reste maintenant à trouver un candidat suicidaire pour le remplacer.
Idrissa Khalou
Twitter : @IKhalou
