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A Gao, la France partie pour rester

Du haut de la tour de contrôle, auquel on accède par une rangée d’escaliers asymétriques, le regard porte loin, vers l’immensité désertique ocre, scrutée en permanence par les jumelles des soldats français qui ont reconverti le bâtiment en poste de combat.

Derrière des sacs de sable, ils attendent un ennemi qui ne vient jamais. «Manifestement, il nous évite», poursuit le colonel. Ce qui n’empêche pas les accrochages. «Il y en a toujours, car nous organisons énormément de patrouilles.» Elles durent entre plusieurs heures et plusieurs semaines. A Gao même, et jusqu’aux confins des zones nord du pays. Toujours en tenue de combat et en équipements blindés.

Un flux régulier d’armes retrouvées

«Il n’y a pas de petites sorties. Chacune est le fruit d’une réflexion tactique, basée sur du renseignement.» A chaque fois, un appui aérien est prévu, au cas où. L’armée française récupère encore des caches d’armes, du matériel nécessaire à l’élaboration d’engins explosifs improvisés. «La collecte est moindre qu’auparavant, mais le flux est régulier, glisse le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en visite ce jour-là sur la base. Cela montre bien qu’il y avait un vrai arsenal au Mali. On n’a pas fini de le découvrir.»
La présence française à l’aéroport de Gao est donc partie pour durer. Progressivement, l’armée transforme ce qui fut une école du djihad -des manuels terroristes et des explosifs y ont été retrouvés- en une base pérenne avec ses centres de commandement, ses radars, ses hélicoptères et ses avions de transport. Depuis quelques semaines, des tentes étanches et surtout climatisées ont été installées pour permettre aux soldats d’échapper pendant leur sommeil à la chaleur. Car c’est bien elle, et non les islamistes, qui harcèle en permanence les militaires. Entre mai et juillet, elle a atteint 50 degrés sous abri. Dans les blindés, elle est encore supérieure.

Des conditions climatiques extrêmes

La ration quotidienne théorique d’eau à boire est de dix litres par homme. «Au début, je buvais sept à huit bouteilles d’un litre et demi par jour», témoigne un soldat. «La rusticité est à son summum, confirme le lieutenant Vivien qui a déjà servi sur d’autres théâtre comme la Guyane. Les déplacements sont longs. A certain moment de la journée, on ne peut plus tenir. Ça pousse à la fatigue.» Pour faire face à ces besoins immenses, un puits a été foré in situ à 150m de profondeur. Des bacs contenant des milliers de litres ont été installés à côté des machines à laver et des douches de campagne. Au total, 100.000litres d’eau sont consommés quotidiennement. A 1.200 km de Bamako, la logistique est l’autre grand défi.

La bataille logistique

«C’est ma 9e Opex [opération extérieure] et c’est la première fois que je vois de telles conditions hors norme, s’exclame le colonel Christophe Barbe, chef de corps du bataillon logistique. Quand certains moyens parviennent d’Abidjan [Côte d’Ivoire] et que nous devons les transporter jusqu’à Tessalit [à quelques km de la frontière entre l’Algérie et le Mali], c’est comme si nous faisions Barcelone-Varsovie.» Sur des routes et des pistes en mauvais état, difficilement praticables pendant la saisie des pluies qui s’achève à peine.

La nuit tombe d’un coup sur Gao. Le Transall doit repartir vers Bamako, la capitale malienne. Mais ses moteurs révèlent une panne. La chaleur extrême ne sied pas à l’avion vieillissant. Pas de quoi paniquer les techniciens, habitués aux imprévus. Une demi-heure plus tard, un Transall de substitution s’arrache de la piste de Gao. En cloche évidemment.

source : 20minutes

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