Après trois jours de négociations, la médiation burkinabè a proposé, ce lundi 10 juin, un nouveau projet d’accord au pouvoir malien et à la délégation des groupes armés de Kidal, dans le nord-est du Mali, à savoir, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), réunis à Ouagadougou. L’adoption finale du nouveau document pourrait avoir lieu mardi 11 juin.
Les négociations de Ouagadougou entre le pouvoir malien et les Touaregs qui contrôlent Kidal ont pour but d’obtenir de Bamako et des groupes armés de Kidal un accord de cessez-le feu et de permettre la tenue de l’élection présidentielle, prévue le 28 juillet dans tout le Mali.
Lors des discussions qui se sont poursuivies tout au long de la journée de lundi, les deux parties ont apporté des corrections au document initial. Elles se sont ensuite réunies avec le médiateur burkinabè, Blaise Compaoré, pour discuter et ajuster leurs positions. Un nouveau document leur a été remis et elles se préparent maintenant à consulter leur base.
L’émissaire de Bamako, l’ancien ministre Tiébilé Dramé, devait quitter Ouagadougou cette nuit-même pour Bamako, où il doit présenter le document au président par intérim Dioncounda Traoré.
Pareillement, la délégation conjointe du MNLA et du HCUA se réunit, quant à elle, à Ouagadougou pour présenter les résultats de ces discussions à sa base. Le président de la médiation doit les recevoir ce mardi 11 juin pour parachever cet accord et signer le document, s’il y a lieu.
Point d’achoppement : le redéploiement de l’armée malienne à Kidal
Le document de travail comporte quatre points dont le point crucial porte sur la cessation des hostilités et les modalités de redéploiement des forces de défense et de sécurité maliennes dans la région de Kidal.
Après les récents événements d’Anéfis – ville située à une centaine de kilomètres, au sud de Kidal, prise au MNLA par l’armée malienne –, le MNLA et le HCUA sont réticents sur l’arrivée de l’armée dans cette zone. Les groupes touaregs veulent avoir des garanties que l’armée malienne ne s’en prenne pas aux populations une fois à Kidal. Des inquiétudes partagées également par la médiation et la communauté internationale, qui souhaitent que le déploiement de l’armée malienne se fasse dans un environnement favorable.
Sur cette présence des troupes maliennes, celles-ci pourraient être encadrées à Kidal, par les éléments français, encore sur place, et la Minusma – la future force onusienne – attendue au Mali, en juillet, et qui absorbera la force panafricaine (Misma) déjà sur place. Le MNLA serait, pour sa part, cantonné et sous contrôle de la Minusma. L’idée de constituer quelques unités mixtes associant forces de l’armée et éléments du MNLA a cependant été suggérée. Elles pourraient – aux yeux du médiateur – permettre de rassurer et d’engager la réconciliation.
De son côté, la délégation du gouvernement malien ne veut pas que figure, dans le document, le mot « Azawad », par lequel différents groupes armés – touaregs et arabes – désignent les trois régions de Tombouctou, Gao et Kidal.
« Nous avons obtenu un accord de principe » pour « un retour pacifique réussi » des forces maliennes « en même temps que de l’administration d’Etat et des services sociaux de base au Nord-Mali », a déclaré devant la presse le chef de la diplomatie burkinabè, Djibril Bassolé. « Rien ne bloque », a-t-il insisté.
Le chef de la diplomatie burkinabè a par ailleurs ajouté que le projet d’accord prévoit de créer « une commission mixte de sécurité » réunissant les deux camps pour « déterminer les modalités de retour de l’armée et surtout pour créer le bon esprit », a-t-il poursuivi sans toutefois préciser ces modalités ni le calendrier.
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