BIGtheme.net http://bigtheme.net/ecommerce/opencart OpenCart Templates
Dernières Nouvelles
Home / Economie / LE DEVELOPPEMENT AGRICOLE CHASSE LE TERRORISME AU NORD DU MALI

LE DEVELOPPEMENT AGRICOLE CHASSE LE TERRORISME AU NORD DU MALI

Le Salon international de l’agriculture au Mali a ouvert ses portes le 18 avril, avec un thème chargé de symboles forts : « Les exploitations agricoles familiales, fondement de la sécurité alimentaire au Mali ».

Un clin d’œil évident aux régions du nord invitées à participer à la grande fête de l’agriculture suite à la déroute des djihadistes, dont les actions de sabotage ont privé une grande partie des maliens de leur potentiel de développement. Les feux sont désormais au vert dans un Mali retrouvé.

Le SIAGRI, Salon international de l’agriculture du Mali, connait cette année sa 5ème édition (18-26 avril). Pour mémoire, cette initiative de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM) sous l’égide du Ministère du développement rural, est destinée à assurer la promotion des produits agricoles au Mali.

Cette année, le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéita en personne a présidé la cérémonie d’ouverture. Et ce n’est pas un hasard. Le Président souhaite envoyer un message politique fort en direction notamment du nord du pays.

Parce qu’aujourd’hui plus qu’hier, les énormes potentialités du Mali, en terme de terres agricoles, de ressources en eau et de ressources animales, sont explorées dans l’ensemble du pays, y compris et surtout dans les régions du nord.

Peut-être est-ce pour cela qu’une dizaine de pays étrangers ont été invités à participer au Salon : afin de montrer que le Mali a tiré les leçons d’un passé récent pour le moins contrarié. Ce n’est pas un hasard si le thème majeur est formulé en ces termes : « Les exploitations agricoles familiales, fondement de la sécurité alimentaire au Mali ».

Le choix de ce thème n’a pas été uniquement motivé par la contribution du secteur agricole à la stabilité économique et sociale du pays, à travers la création d’emplois formels et informels et d’activités génératrices de revenus.

La mise en avant de la notion de « sécurité alimentaire » renvoie aussi et surtout à un défi plus large, un défi majeur : le défi sécuritaire en général, préalable nécessaire à la sécurité alimentaire.

Et si le gouvernement fait le choix de privilégier les exploitations agricoles dites « familiales », sans doute faut-il rappeler que la famille est aussi le maillon fort dans la lutte contre le défi sécuritaire en général.

La famille et ses valeurs essentielles de partage, de travail, de solidarité, de responsabilité, est devenue le plus simple et le plus efficace des remparts contre le terrorisme djihadiste, qui a longtemps empêché les régions du nord de prendre part au développement agricole qui leur tend les bras. Pas partout, bien sûr. Mais les potentialités sont réelles.

Le SIAGRI s’est ainsi fixé plusieurs grands objectifs pour le Mali retrouvé : développer le lien entre les structures sociales à l’œuvre dans les collectivités du nord et les exploitations agricoles familiales, impliquer en priorité les jeunes que les djihadistes ont tenté de dévoyer, pour leur donner une vision d’avenir, mais aussi renforcer la gestion durable des ressources naturelles dans un contexte de changements climatiques.

Il s’agit également d’améliorer la productivité et la compétitivité des produits agricoles sur les marchés nationaux, sous-régionaux et internationaux, à l’aune des rapports privilégiés que le Mali entretient désormais avec ses voisins, plus unis que jamais dans la lutte collective contre la sécheresse, la pauvreté et le terrorisme international.

Il est d’ailleurs difficile de ne pas mettre en relation les efforts sensibles du gouvernement à l’égard du nord du pays avec la baisse de l’insécurité dans cette zone, grâce aux efforts conjoints des forces militaires maliennes et françaises, qui nettoient chaque jour le territoire des derniers djihadistes et de leurs trafics, si nuisibles à l’économie locale.

L’arrestation récente d’un certain Abou Darda, l’un des principaux chefs du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) dans la région de Ménaka, a permis de mettre en lumière le sabotage systématique opéré par les djihadistes.

Craignant que leurs trafics ne perdent de leur pouvoir d’attraction sur les jeunes travailleurs de la région, les djihadistes visaient en effet les nombreuses entreprises qui tentaient de voir le jour, dans les domaines agro-alimentaire et agro-industriel en particulier, réputés les plus porteurs.

Le Salon, tel qu’il a été conçu, contribuera ainsi à la promotion des entreprises du sud et du nord du pays évoluant ou souhaitant évoluer dans ce domaine. Il permettra aussi de faciliter l’établissement de partenariats techniques et commerciaux sud-sud et nord-sud, de promouvoir la sécurité sanitaire et la traçabilité des produits agro-alimentaires.

Cette fête de l’agriculture sert également à créer un cadre dynamique de développement et des échanges entre les producteurs, les opérateurs économiques, les services techniques et les partenaires au développement. Un cadre dans lequel le djihadisme forcené n’a plus sa place. Un cadre qui fait du bien dans un Mali retrouvé.

 Anthony Vandermeersch

Consultant indépendant, spécialiste du développement agro-alimentaire au Sahel

Copyright ©  Malikahere

About Malikahere

Check Also

Or du Mali et mensonges

Certains médias étrangers douteux établissent un lien entre Barkhane et l’or du Mali. Ainsi, dans ...