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Barkhane sur le fil !

Malmenées par les e-terroristes, les forces Barkhane, Minusma et même l’EUTM sont les cibles régulières de nombreuses critiques dans la presse et sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines. Cette condamnation est-elle méritée ou bien une guerre d’un nouveau genre se met-elle en place ?

Cette guerre numérique, pour l’instant défavorable aux Forces Internationales, serait-elle en fait une campagne de désinformation bien maîtrisée par les groupes djihadistes?

Deux certitudes : premièrement, se positionner comme médiateur extérieur, sur une scène aussi complexe que celle du Mali, ne peut être une tâche simple ; deuxièmement, il est facile de critiquer une telle position si délicate à trouver, dans un contexte mouvant.

A la question : « qu’attend-on de Barkhane, de la Minusma et de l’EUTM » ? Les réponses sont :
– Que Barkhane nous aide à faire fuir les terroristes qu’elle est venue traquer jusque sur notre territoire. Mais lorsqu’elle s’implique, on lui rappelle son passé colonial, on l’accuse d’ingérence et de négocier avec des chefs de guerre au passé douteux.
– Que la Minusma nous sécurise et se positionne comme médiateur des conflits interethniques, intercommunautaires pour nous aider à trouver des solutions de long terme. Mais les journaux ne manquent pas une occasion de critiquer son manque d’efficacité. Et quand, dans son rôle, elle s’interpose pour préserver les populations, on lui reproche, comme à Kidal de protéger la CMA contre la PF;
– Que l’EUTM entraine et donne l’instruction à nos FAMa, pour que nous gagnions en autonomie sur le plan sécuritaire. Or, récemment la presse a remis en question la qualité de la formation.

Ainsi, malgré l’aide apportée, le jeu national est de critiquer sans cesse ceux qui nous aident et forment notre armée.

La tâche est dure pour toutes ces Forces Internationales, d’autant plus que l’environnement est complexe. Les amis d’un jour sont les ennemis du lendemain. Les accords politiques sont fragilisés par des guerres tribales historiques.

Des trafiquants viennent se mélanger aux membres de chaque clan, redéfinissant les logiques commerçantes ancestrales…et dès qu’un semblant d’équilibre apparaît, des groupes terroristes s’emploient à le détruire pour maintenir un chaos qui leur profite. Ceux-ci ne respectent aucune règle, aucun code d’honneur.

Les Forces Internationales doivent constamment jouer les équilibristes. Alors les critiques ne sont-elles pas disproportionnées ?

Il est légitime que la population attende beaucoup de ceux qui sont censés apporter la stabilité et la sécurité au Mali. Mais au lieu de les encourager dans leur action, les médias véhiculent des messages qui cassent leur image. Les rumeurs dégradantes sont véhiculées par les réseaux sociaux, et reprises par les populations qui ont besoin de trouver des causes à leurs malheurs.

A Kidal, par exemple, il serait irréaliste d’exiger de Barkhane de ne plus rencontrer certains chefs militaires locaux, même si ceux-ci semblent entretenir des relations troubles avec les groupes djihadistes. Pour autant, il serait irresponsable d’imager un quelconque rapprochement entre eux et Barkhane.

Ce sont les groupes djihadistes qui ont le plus intérêt à dégrader l’image des Forces Internationales et de Barkhane en particulier. Ils s’y emploient autant dans les médias que sur les réseaux sociaux.

C’est une hypothèse hautement probable car nous savons tous que les groupes terroristes maîtrisent la propagande électronique. Nous en sommes régulièrement témoins : la diffusion de la vidéo des 5 soldats FAMa enlevés est un exemple récent très explicite.

D’autres actions sont menées de manière plus discrète, mais très efficace, sur les réseaux web : des messages codés se diffusent sur twitter, des réseaux se montent sur la toile; des informations de propagande sont noyées au milieu de « posts » sympathiques que reprennent innocemment les internautes.

Pour ne pas continuer à creuser notre propre tombe, nous devrions sagement réfléchir : voulons-nous vraiment que ceux qui nous aident, dans les processus de médiation et dans la traque de terroristes internationaux, quittent notre territoire avant que la paix ne soit rétablie ?

La lutte anti-terroriste doit-être prioritaire. Nous aurons bien le temps de reprendre la main sur notre économie et de gagner notre totale indépendance quand nous seront stabilisés.

Ousman Kouare pour Malikahere

@kouare

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