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ATTAQUE TERRORISTE A DIABALI : Le terrorisme se métastase au Mali

Va-ton vers une somalisation du Mali ? La question mérite d’être posée, tant les attaques répétées des djihadistes sont en passe de devenir le quotidien des populations, alors que l’Etat central lui-même peine à affirmer son autorité par endroits.

En effet, depuis l’invasion djihadiste de janvier 2013, heureusement stoppée par l’intervention énergique de la France qui avait réussi par la suite, avec l’appui de forces africaines coalisées, à repousser les islamistes jusque dans leurs derniers retranchements dans le septentrion malien, l’on assiste à une sorte de partition de fait du pays, entre un nord en partie sous contrôle des groupes armés et le reste du pays où Bamako garde encore toute sa souveraineté.

Et la récente célébration du troisième anniversaire de « l’indépendance de l’Azawad » à Kidal, revêt une valeur symbolique qui n’est ni plus ni moins que la traduction, dans les faits, de cette triste réalité du pays de Soundjata Kéita.

La prolifération des attaques vient remettre au goût du jour la problématique de la question sécuritaire

Depuis lors, après avoir réussi à rééquilibrer le rapport de force entre Bamako et les groupes rebelles du Nord, la communauté internationale s’évertue à chercher un compromis viable qui puisse permettre le retour de la paix dans ce pays. Mais, jusque-là, force est de constater que les frères ennemis maliens n’ont jamais pu accorder leurs violons pour arracher le moindre compromis.

Ainsi, de Ouagadougou à Alger, de pourparlers en pourparlers, les Maliens semblent avoir épuisé les voies de dialogue qui ont vu toutes leurs tentatives se solder par des échecs. Principalement, à cause de la mauvaise foi des protagonistes. Si fait qu’aujourd’hui, le Mali vit une situation de ni paix ni guerre, où aucune évolution vers une sortie de crise n’est lisible.

C’est dans ces conditions que des attaques sporadiques sont menées par des groupes armés tantôt contre les forces de la coalition, tantôt contre les troupes maliennes, comme pour rappeler à la conscience collective que le problème du Nord-Mali reste entier. Et pour ne rien arranger, ces mouvements que l’on croyait confinés au Nord du pays, sont en train, tel un cancer, de se métastaser pour atteindre d’autres contrées du pays.

Ainsi, après l’attaque d’un convoi humanitaire à Gao, il y a deux semaines, Diafarabé dans la région de Mopti la semaine dernière, c’est Diabali dans le centre du pays, plus précisément dans la région de Ségou, qui a fait l’objet d’une attaque, le dimanche 12 avril dernier, tuant deux militaires maliens et en blessant deux autres.

Face à la multiplication de ces types d’attaques, l’on est porté à croire qu’il s’agit d’une stratégie bâtie par les groupes armés pour attirer l’adversaire sur beaucoup d’autres théâtres afin de l’affaiblir sur le théâtre principal et semer la psychose au sein des populations.

En même temps, la prolifération de ces attaques vient remettre au goût du jour la problématique de la question sécuritaire, rendue encore plus difficile par le fait que l’on ne sait pas toujours exactement qui se cache derrière ces attaques. Quoi qu’il en soit, et qui qu’ils soient, l’on peut dire que ce sont des gens qui sont contre le retour de la paix au Mali. Ce sont eux les ennemis de la
paix au Mali.

En cela, la responsabilité du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et des autres groupes armés restera toujours engagée, car l’on a le sentiment que non contents d’avoir mené tout le monde en bateau lors des pourparlers d’Alger, ils travaillent désormais à la remise en cause totale du processus pour essayer de se remettre en selle au cas où de nouvelles discussions s’ouvriraient. En tout cas, c’est à eux que profiterait, a priori, une telle situation trouble.

Tant que la question du Nord ne sera pas résolue, Kidal restera une porte d’entrée pour le terrorisme au Mali

Et là où il y a lieu de s’inquiéter davantage, c’est que si la situation perdure et continue de se dégrader de la sorte, toute la société malienne risque d’être gagnée par la psychose à cause de ces attaques terroristes. A ce moment, nul besoin de rappeler toute la chape de plomb que cela ferait peser sur le développement du pays tout entier. Car, si l’on ne peut pas aller au champ, ni même circuler avec ses marchandises sans craindre de sauter sur une mine, autant dire que c’est toute l’activité économique qui risque d’être, à la longue, paralysée. Pour un pays qui traîne déjà un lourd handicap, cela n’est pas souhaitable.

C’est pourquoi il y a urgence à trouver une solution au problème malien. Si difficile, fût-elle. Cela passe par une reprise du dialogue entre les différents protagonistes de la crise. Il faut absolument renouer les fils du dialogue par tous les moyens. Autrement, laisser les choses en l’état, ce serait pécher par faiblesse ou par impuissance et prendre le risque d’aller vers un pourrissement de la situation. Surtout après la clôture des pourparlers d’Alger dans des conditions qui laissent un goût d’inachevé, avec le refus du MNLA de signer les accords qui devraient pourtant être le point de départ d’un retour progressif à la paix. C’est ce que recherchent peut-être les groupes armés. Mais, Bamako y gagne-t-il vraiment ?

Et la communauté internationale ? Ne risque-t-elle pas d’être gagnée par la lassitude ? D’où la nécessité de trancher le problème, pour donner des chances au Mali de rebondir. Autrement, ce pays risque de s’installer inexorablement et irrémédiablement dans le chaos total, surtout que les ressources se font de plus en plus rares, et que le chômage grandissant de la jeunesse en fait un terreau fertile de recrutement pour les marchands d’illusions, sans oublier l’incurie d’une certaine classe dirigeante.

En tout état de cause, il y a lieu de croire que tant que cette question du Nord ne sera pas résolue, Kidal restera une porte d’entrée pour le terrorisme au Mali. Au-delà, l’on peut même dire que tant que le foyer de son voisin libyen ne sera pas éteint, le Nord-Mali risque d’être pour longtemps encore une terre d’accueil pour les terroristes de tous poils. Et le Mali n’aura pas la paix.
« Le Pays »

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