La recrudescence des actes criminels ciblés dans les zones de Gao, Ber, ou Tombouctou est le signe de la dérive sanglante des groupes terroristes qui s’attaquent à nos frères maliens.
Le 20 juin à Ber, un homme a été abattu alors qu’il regagnait sa maison et sa famille. Une exécution implacable. La victime, Alhassane Ag Intawa, était le chef de la sécurité du HCUA. Une fois de plus, les narco-djihadistes s’en prennent à ceux qui gênent leurs intérêts, au détriment de la sécurité et de la paix.
L’actualité politique de Bamako et l’insécurité persistante dans le nord Mali, peuvent parfois reléguer au second plan les nombreux assassinats commis sur notre territoire. La presse se fait l’écho des problèmes sécuritaires tels que les attaques subies par les FAMa, la Minusma ou bien encore Barkhane.
L’assassinat d’Alhassane Ag Intawa a en revanche à peine été évoqué dans la presse, signe que cette tragédie n’est pas prise pour ce qu’elle est. Loin d’un simple règlement de compte d’ordre privé, c’est l’avenir de la paix qui est visé.
L’assassinat Alhassane Ag Intawa n’a rien d’anecdotique.
Ce crime s’ajoute à la longue liste des règlements de compte perpétrés ces derniers mois dans la boucle du Niger. Depuis le 11 mai dernier, quatre membres du MOC ont ainsi été assassinés à Gao. Pour rappel, le Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) est la structure chargée de planifier et conduire des patrouilles mixtes, avec des combattants issus de la CMA, de la Plateforme et des FAMa.
Son objectif est de combler au plus vite le vide sécuritaire qui existe, jusqu’à l’aboutissement complet du DDR. On comprend bien que ceux qui s’engagent dans ce travail, essentiel pour l’avenir, gênent les terroristes qui veulent maintenir le chaos.
Ces assassinats ciblés ne sont bien entendu pas revendiqués. Leurs auteurs ont tôt fait de disparaître dans la nature, comme des lâches n’assumant pas leur méfaits. Les commanditaires sont pourtant connus. Ce sont les groupes terroristes. Ils tentent d’interrompre la marche vers la paix pour servir leurs intérêts obscurantistes et leurs desseins macabres.
Ceux là même qui usent de la perfidie, agissent comme des lâches. Ils se pensent combattants alors que leurs meurtres ne peut être que l’œuvre de couards. Ils ne savent s’en prendre qu’à ceux qui œuvrent jour après jour pour un retour de la paix.
Au-delà de l’horreur que nous inspirent ces crimes, cela démontre que les terroristes font eux-mêmes le constat que le processus de paix est en marche. Le Mali dispose de toutes les ressources pour bâtir une nation unie et en paix. Lutter contre la lâcheté et l’obscurantisme c’est faire preuve de courage et de détermination.
Les signataires, quel que soit leur mouvement, doivent tous tendre ensemble vers cet objectif. Soyez tous comptables de vos actes : démasquez, dénoncez ces terroristes et défendez la paix !
Mamadou Maïga pour Malikahere