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Talha Al Libi : le phénix d’Al Furqan actuellement dans un brasier…

Les groupes d’AQMI sèment le trouble dans la région de Tombouctou depuis quelques mois montrant les limites de leur éradication ou démontrant leur capacité de régénération.

Bien qu’entretenant des connexions et des alliances de circonstances les unes avec les autres, elles fonctionnent de façon autonome, indépendante.

Cette indépendance, qui est une sécurité, n’offre malheureusement pas toutes les garanties d’invincibilité. Quand un groupe subit des pertes, c’est son organisation entière qui est généralement mise à terre. En effet, cela lui demande des mois pour retrouver sa capacité d’action, ou plutôt de nuisance.

Pour arriver à provoquer une telle déstabilisation sur ces groupes, c’est un long travail de coordination entre les forces de sécurité maliennes et les forces internationales alliées qui ne peut être mené que discrètement, dans la durée et sur le terrain, tant en ville que dans le désert. C’est ce bilan sur le groupe Al Furqan, que dresse une source bien informée proche du pouvoir.

Active dans le Nord de la boucle du Niger depuis deux bonnes années et bien implantée aux alentours de Tombouctou, « dans les sables, là où les Bambaras ne mettent jamais un pied… », le groupe Al Furqan de Talha Al Libi a été largement affaiblie l’année dernière avant l’été 2015.

Ce n’est qu’à la mi-novembre 2015 (soit environ 5 mois plus tard), qu’elle semble avoir refait le plein de combattants avec de nombreuses recrues peuhles et étrangères. Le groupe s’est notamment fait remarqué lors des réunions intercommunautaires à Bou Djebeha en distribuant des tracts contre l’application des accords d’Alger et en menaçant ceux qui s’opposeraient à eux et qui les trahiraient.

A Ber aussi, le 4 décembre 2015 le groupe a placardé une lettre sur le mur de la mosquée et sur deux boutiques de la ville. AQMI revendiquait la responsabilité de l’assassinat par décapitation de deux personnes parce qu’elles collaboraient avec les occidentaux.

Enfin, selon les sites habituellement fréquentés par AQMI, le groupe Al Mourabitoune aurait revendiqué l’attaque de Tombouctou du 5 février 2016 en précisant qu’elle a été menée au moment de la remise des clés des mausolées fraichement restaurés, suite à leur destruction par leurs propres-soins en 2012. Cette action d’un autre groupe sur Tombouctou illustre à la fois la connexion entre elles et leur idéologie radicale.

Alors que de telles actions d’une rare violence se multiplient, les cellules de souveraineté maliennes, qui veillent, se raniment instinctivement. Le contrôle et la surveillance par les services de police ou de sureté maliens s’intensifient partout et notamment dans la zone Centre Mali (Barkhane, comme la Minusma, ne peuvent pas pénétrer ces réseaux sans se faire remarquer) et en particulier à Tombouctou dans les quartiers d’Arabadjou, voire de Bella Ferandi et d’Hamabangou.

Cela conduit irrémédiablement à l’identification d’individus liés aux réseaux d’AQMI ou l’ayant été. Certains mêmes s’en vantent et l’annoncent sans retenue à tout leur voisinage.

Avec leur coopération, certes un peu forcée, et celle des informateurs locaux (notez qu’il y a peut-être aussi la « ligne de sécurité » des Barkhane, évoquée dans leurs tracts, qui permet des appels à la délation sur le principe de la gratuité de l’appel ; mais les informations de ce côté ne filtrent pas, et les contacts sont impossibles), les Forces maliennes identifient rapidement les complicités et remontent notamment les filières d’approvisionnement des groupes jusqu’à des zones logistiques, puis vers leurs zones présumées de campement au Nord de Tombouctou, parfois à plus de 300 kms dans le désert, mais toujours proches de puits.

Là ce sont bien souvent les Forces internationales, je présume sans prendre un grand risque déontologique pour un journaliste de mentir, qui prennent le relais avec des moyens sophistiqués pour frapper le groupe devenue vulnérable à cause des trahisons.

Ce sont alors des opérations de ratissage ou autre… Selon les sources autorisées, il y a donc fort à croire que sinon d’être démantelée complètement, le groupe de Talha Al Libi a été une nouvelle fois sévèrement mise à mal. C’est, chez le phénix, la fin de son cycle de vie.

Replié dans le désert, le groupe va se mettre en sommeil plusieurs mois le temps de reconstituer ses troupes, de recruter ou plutôt d’enlever de nouveaux peuhls condamnés à mourir les armes à la main … ou bien, elle n’y arrivera pas faute de trouver de nouveaux combattants (et bien que les étrangers semblent motivés pour nous apporter des leçons de salafisme dans leurs bagages), et surtout de nouveaux soutiens en ville, même si la qualité d’un commerçant est bien de le rester…

On voit bien qu’il y a une lutte qui se joue désormais dans les villes, dans l’ombre, discrètement pour épargner à la population l’alternative d’une guerre ouverte dans les rues. La surveillance et la traque d’Al Furqan sembleront s’atténuer prochainement.

La guerre d’usure n’est pourtant pas finie ; les cendres encore chaudes, le phénix pourra-t-il en renaître ? La paix est pourtant bien là, actuellement, à notre porte. Si comme dans le communiqué de Ber rédigé par Al Furqan, dans lequel Talha Al Libi proposait de décapiter les traîtres, aussi devra-t-il appliquer le même châtiment pour les siens, à commencer par des proches. Que d’atrocités encore en perspective…

Ismaïla Diarra pour Malikahere

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