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Bientôt adoubé Amenokal des Ifoghas, Mohammed ag Intallah va avoir du pain sur la planche pour se faire respecter et jouer le rôle apaisant de son père.
Sa première priorité devrait être d’inciter au retour du calme afin de permettre un « come back » des activités touristiques dans la région de Kidal et de Tessalit.
On prête peut être d’avantage de pouvoirs aux chefferies traditionnelles qu’elles n’en ont réellement. Mais celles-ci ne sont jamais aussi puissantes que lorsque l’Etat est faible et sans volonté, comme certains voient aujourd’hui le pouvoir de Bamako.
Le défi sera donc grand pour Mohammed ag Intallah si, comme tout le laisse présager, il est adoubé Amenokal des Ifoghas dans les prochains jours.
Certes, son père avait dû attendre bien des années, et traverser des moments difficiles à la fois pour lui et pour notre pays, avant d’inspirer le respect à ses congénères et retrouver la stature proche de ses aieuls les plus prestigieux.
Mais la crise que traverse le Mali aujourd’hui est particulièrement forte et c’est là une occasion pour un nouveau « leader » d’imprimer directement sa marque. Les premières paroles et premiers actes de Mohammed seront donc observés bien au delà des limites de la ville de Kidal et décideront de son influence future, soyons en sûr !
C’est pour cette raison que, un peu à la façon d’un Chef d’Etat dénué de pouvoirs exécutifs mais appelé à exercer une fonction symbolique et influente, Mohammed ag Intallah devrait tendre la main aux différentes parties signataires des accords de Ouagadougou et mettre en avant l’intérêt suprême de la Nation Touareg.
Il est en effet vital qu’un cercle vertueux puisse reprendre pour les habitants des cercles de Kidal et de Tessalit. Soyons francs : ceux qui se livrent à tous les trafics n’arrêteront pas du jour au lendemain parce qu’un chef traditionnel demande le calme. Mais tous ceux qui sont contraints de se livrer à des activités illégales du fait de l’absence d’alternatives doivent pouvoir reprendre le cours de leurs existences d’avant 2012.
Au premier plan de ces activités d’avant, figure le tourisme, qui faisait les riches heures des Touaregs et de tous les Maliens il y a encore peu de temps. Le rêve d’un Mali paradis touristique reste à portée de nos cœurs si chacun s’y met d’arrache pied, c’est la conviction profonde de nombre d’entre nous, et c’est aussi la mienne. Que refleurissent les dizaines de festivals épars qui faisaient la joie de tous, de Tessalit à Anderamboukane en passant par le Festival au Désert dont l’exile n’a que trop duré !
De par sa stature morale et son rang, le nouvel Amenokal peut jouer un rôle clé dans l’initiation de ce cercle vertueux, et je suis sûr que tous les Touaregs, les Ifoghas comme les autres, seront hautement reconnaissants de ses efforts dans ce sens dès les premiers jours qui suivront son intronisation.
Mohamed ag Mohamed pour Malikahere
