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Gouvernance d’Ibk : Une suspicion légitime et justifiée des PTF

Les experts du FMI et de la Banque mondiale seront bientôt dans nos murs. Cette fois-ci, il ne s’agit point de mission de contrôle de routine comme nous avons l’habitude de voir dans les relations de nos Etats avec les institutions de Brettons Wood.

Aussi, les nouvelles ne sont pas bonnes. Du moins pour l’Etat et ses dirigeants. Alors là, pas du tout ! L’achat d’un avion présidentiel est passé par là. A Washington et à New York, l’on veut savoir comment tout cela se serait passé. Les procédures ont-elles été respectées en la matière ? Comment les fonds mobilisés à l’occasion l’ont-ils été ? Ce sont là, entre autres questions, dont les réponses intéresseraient les bailleurs de fonds internationaux.

Pour un pays qui vit depuis plus de 2 ans grâce à la solidarité internationale, les affaires se suivent et semblent toutes pratiquement augurer des lendemains pleins d’incertitudes pour le Mali.

Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM), les deux principaux instruments de régulation des questions financières et monétaires au plan mondial, ont désormais l’Etat malien, à travers ses dirigeants actuels, dans leur viseur, du fait d’une gouvernance pas très saine des fonds publics. Une suspicion somme toute légitime et justifiée par tant de bruits de casseroles, en si peu de temps.

Nul besoin de rappeler que le Mali se relève à peine d’une profonde et multidimensionnelle crise. Les partenaires techniques et financiers, grâce à la perfusion desquels le pays est en convalescence, après avoir touché le fond de l’abime en 2012, seraient très remontés contre les pratiques, jugées peu orthodoxes des autorités actuelles, notamment le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita et son gouvernement, en matière de transparence et d’utilisation judicieuse des fonds publics.

L’achat d’un avion présidentiel serait la goutte d’eau qui a fait déborder le vase déjà plein en seulement 8 mois d’exercice du pouvoir.

En effet, depuis l’arrivée du président IBK à Koulouba, le Mali est régulièrement secoué par des affaires plus ou moins sulfureuses et obscures. En plus de l’implication outrancière de la famille au sommet de l’Etat et une gestion clanique des affaires publiques, liées notamment à la passation, par une procédure de gré à gré, d’un marché concernant la livraison de matériels et équipements militaires de plus de 100 milliards de F CFA, l’achat d’un avion présidentiel qui a coûté, selon le Premier des ministres, Moussa Mara, la bagatelle de 20 milliards de FCFA, continue de faire des vagues dans l’opinion publique nationale.

Les vagues s’étendent désormais aux sphères élevées de la finance internationale, à travers le FMI et la BM.

Ainsi, selon plusieurs sources concordantes les institutions de Brettons Wood (FMI et BM) seraient très en colère non pas contre le bien-fondé de ces dépenses (qui restent somme toute à discuter) mais plutôt l’opacité aveuglante qui a entouré toute la procédure de ces différents achats dont la pertinence n’est nullement justifiée. Pour ce faire, des missions de haut niveau du FMI et de la Banque mondiale sont annoncées dans les jours et semaines à venir dans notre pays.

En plus des affaires ci-dessus mentionnées, ces visites permettraient aux bailleurs de fonds d’échanger avec les autorités maliennes sur ce que certains observateurs assimilent à de « graves manquements » dans la gestion des affaires publiques et surtout de formuler leurs inquiétudes quant à l’exigence de transparence dans l’utilisation des fonds colossaux promis à notre pays par la communauté internationale.

Comme il est aisé de constater, le Mali semble revenir sur la sellette. Cette fois-ci, il ne s’agit pas de faits liés au terrorisme ou à des menaces de jihadistes, mais plutôt de la gestion calamiteuse que les gouvernants du jour sont en train de faire de la confiance placée en eux par le peuple malien lors des dernières élections présidentielle et législatives.

Toute chose qui conforte, si besoin est, le scepticisme des opposants au régime quant à la capacité d’Ibrahim Boubacar Kéita et de son gouvernement à répondre effectivement aux nombreuses attentes légitimes des populations désabusées, désorientées, déçues et complètement désemparées par l’ampleur de la trahison qui est en train d’être faite de leur vote.

Quoi qu’il en soit, IBK a intérêt à vite redresser la barre du gouvernail. Car, bientôt il sera entre le marteau de l’intérieur (opposition politique, conditions de vie difficiles des populations, entre autres) et l’enclume des partenaires techniques et financiers. Si pour ses compatriotes, il peut toujours compter sur la fibre émotionnelle et sentimentale, face aux PTF, il lui faut impérativement des arguments convaincants sur sa capacité à gérer avec rigueur, probité et efficience les ressources publiques dont il est le premier et principal ordonnateur.

Sur ce plan, le bilan des 8 mois à la présidence de la république est loin de plaider en sa faveur. Alors, il doit à présent sortir de la campagne, qui a pris fin avec son élection à la magistrature suprême pour s’attaquer véritablement aux maux qui minent et gangrènent le quotidien de ses concitoyens.

Toute autre attitude équivaudrait de sa part la trahison de la confiance placée en lui lors du scrutin du 11 août 2013. Sur ce point, l’histoire a de tout temps réservé un châtiment impitoyable à ceux qui trahissent leur peuple.

Heureusement pour le Mali et IBK que désormais, il existe une opposition politique pour lui rappeler que plus rien ne sera comme avant. Aura-t-il seulement suffisamment de modestie et d’humilité à prêter plus d’attention à ces pulsions qui proviennent des tréfonds de son opinion nationale ?

Rien n’est moins sûr, soutiennent mordicus certains observateurs de la scène politique au Mali, qui affirment que l’homme en serait incapable, même s’il en avait la volonté.

Quoi qu’il en soit, on verra bien, dans les semaines et mois à venir, qui a finalement raison entre IBK et ses détracteurs. Le temps ne ment jamais. Il est le meilleur juge, indomptable et incorruptible !

Source: L’Indicateur du Renouveau

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