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Dispositif militaire français au Sahel : L’étau se resserre sur Mokhtar Belmokhtar

Pressé par les forces françaises présentes au Mali et bloqué par l’Armée algérienne au Nord, Mokhtar Belmokhtar, chef d’Aqmi, qui a aujourd’hui la main sur l’ensemble des autres groupes djihadistes activant dans le Sahel, est acculé dans ses derniers retranchements.

L’armée française a porté un sérieux coup dur à Mokhtar Belmokhtar en tuant, début avril dans le Nord-Mali, Abou Bakr Al-Nasr, responsable du groupe Al-Mourabitoun, né de la fusion d’une partie de ses propres brigades avec des Maliens du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest), dernière tache dans le patchwork terroriste en activité de la Mauritanie à la Somalie.

Ces derniers mois, les premiers cercles de l’“émir” ont été sérieusement touchés dans le Sahel où ils sont traqués par les forces spéciales françaises depuis le déclenchement de l’opération Serval, au Mali, en janvier 2013, et aux frontières sahéliennes de l’Algérie qui vient d’abattre une dizaine de ses commandos du côté de Tamanrasset.

Belmokhtar, commanditaire de l’attentat du site gazier d’In-Amenas, dans le Sud algérien, le 16 janvier 2013, où 39 expatriés avaient péri, est, lui, toujours introuvable, malgré la mise à prix de sa tête pour 5 millions de dollars par les États-Unis, dont 3 ressortissants avaient trouvé la mort lors de l’assaut contre le complexe gazier algérien. Belmokhtar a réaffirmé le 30 avril son allégeance à Al-Qaïda, en déclarant sa fidélité à son chef, l’Égyptien Ayman Al-Zawahiri, qui tente de mettre de l’ordre dans ses franchises.

Dans la guerre fratricide des groupes djihadistes en Syrie, le successeur de Ben Laden a désavoué les combattants de l’EIIL (État islamique en Irak et au Levant) au profit du Front Al-Nosra. Belmokhtar a appelé ses frères du djihad à se ranger derrière Al-Zawahiri. L’appel s’adresse aux multiples groupuscules qui ont poussé sur le Sahara et se sont propagés vers l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Est, partout où existent des communautés musulmanes.

Cela dit, Abou Bakr Al-Nasr, dit Al-Misri, était le “logisticien” de Belmokhtar, un poste-clé dans les zones désertiques. Al-misri était chargé, selon les services français, d’acheminer et de stocker des armes dans le Sahel, de faire circuler les djihadistes et leur barda, mais aussi d’assurer les recrutements pour cette vaste région sous-peuplée.

Aqmi a perdu son sanctuaire dans l’Adrar des Ifoghas, région touarègue à l’extrême nord du Mali, mais il n’a de cesse de reconstituer son réseau à partir du Sud libyen où il a transposé sa base logistique, selon le Niger dont le président avait officiellement appelé le président français à étendre son opération Serval sur cette région de non-droit libyenne.

Aqmi a tissé des liens logistiques hors de “sa” région, avec les Shebab de Somalie, Boko Haram du Nigeria et les nouveaux groupes radicaux nés des Printemps arabes depuis 2011, notamment Ansar al-Charia, présent en Libye et en Tunisie.

D’ailleurs, le ministre de la Défense française a lui-même avoué ne pas être encore parvenu à casser toute la logistique et les capacités de Belmokhtar, malgré l’appui de la CIA américaine. Pour preuve, ces caches contenant des armes ou du matériel informatique, régulièrement trouvées à Tombouctou, Gao et Kidal et plus au nord dans l’Adrar des Ifoghas.

Avant l’élimination d’Al-Misri, les opérations militaires, menées depuis le début de 2014 au Mali, ont conduit à la mort de plusieurs lieutenants de Belmokhtar, notamment le porte-parole d’Al-Mourabitoune, Assem Al-Hajar, et son beau-père, Omar Ould Hamaha, dit Barbe rouge.

Des chefs du Mujao et d’Ansar Eddine, la version touarègue d’Al-Qaïda, dont Haroun Ag Saïd, dit Abou Jamal.
Pour couper toutes ces têtes du djihad en Afrique, la France a décidé de redéployer son dispositif militaire régional dans la bande sahélienne. Comme le ministère de sa Défense l’avait annoncé en janvier, quelque 3 000 hommes des forces spéciales restent dans la région pour un temps “indéterminé”.

Paris a revu son chapelet de bases en Afrique. À partir de juin, c’est depuis N’Djamena (Tchad) qu’un général français commandera l’ensemble des forces œuvrant en Mauritanie, au Mali, au Niger, au Burkina Faso et au Tchad. Le dispositif sera coordonné à partir d’une oasis dans le désert tchadien, Faya-Largeau, à 1 000 km au nord de N’Djamena, la capitale, à 350 km seulement de la frontière sud de la Libye.

Un lieu stratégique, situé au carrefour des grandes routes traditionnelles de la bande sahélo-saharienne, et qui a déjà une longue histoire militaire dont des combats qui, en 1983, ont opposé soldats libyens de Kadhafi, d’un côté, tchadiens et français, de l’autre. Du Sénégal à Djibouti, l’ensemble des positionnements de l’armée française en Afrique est en cours de réexamen.

Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense s’emploient à en dessiner les nouveaux contours, avec les chefs des États concernés. La France, cette fois-ci, travaillera en étroite collaboration avec les États-Unis dont le patron de l’Africom (Commandement militaire américain pour l’Afrique) a confirmé, le 15 avril à Strasbourg (France), que la zone sahélienne ferait maintenant l’objet d’une approche “régionale et transfrontalière”.

Le général David Rodriguez avait averti devant les militaires de l’Eurocorps que 2 200 djihadistes d’Afrique du Nord engagés dans le conflit syrien commencent à rentrer chez eux avec les compétences qu’ils ont acquises là-bas.

Le renseignement français a alerté, pour sa part, que des artificiers d’Al-Qaïda, venus du Yémen notamment, traversent le continent africain jusqu’au nord du Mali et du Niger, avec l’aide des Shebab de Somalie.

Source: Liberte-algerie

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