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Crise du nord : Quand Mara donne raison à ATT

La Déclaration de politique générale du Premier ministre Moussa Mara lève le voile sur un énième pan des raisons que l’histoire donne à Amadou Toumani Touré.

En effet, en affirmant devant les députés de l’Assemblée nationale qu’« il ne saurait y avoir de solution militaire aux problèmes de rébellion au Mali », le Premier ministre prend à son compte une conviction qui est demeurée constante chez le président ATT.

Cet aveu de Mara intervient après une série d’événements et de faits qui confirment que ATT avait vu juste à propos de plusieurs sujets relatifs au problème du nord. Entre autres la gestion transfrontalière de la crise, la connexion entre le Mnla, Aqmi et les groupes terroristes et djihadistes, l’organisation d’une conférence internationale sur la paix, la sécurité et le développement de la bande sahélo saharienne.

Dans sa Déclaration de politique générale présentée mardi dernier devant les élus de la nation et adoptée par ceux-ci vendredi 2 mai, le Premier ministre a semblé clairement dire, à propos de la gestion de la crise du nord du Mali : « le gouvernement préfère le dialogue et la négociation à la guerre ».

Pour Moussa Mara, « seul un accord politique pourrait permettre de pacifier le front irrédentiste, établir une frontière nette entre ceux qui s’inscrivent dans la paix et la réconciliation nationale et ceux qui demeurent des terroristes, narco-trafiquants et adeptes des pratiques néfastes à combattre inlassablement et de manière implacable ».

Il promet que les autorités maliennes vont œuvrer sur le chantier de la réconciliation, mais sans remettre en cause l’intégrité du territoire, l’unicité de la nation et la laïcité de la République.

Les discussions seront organisées, selon le PM, sur le territoire national en étroite collaboration avec les médiateurs de la Cedeao ; et elles « réuniront les groupes armés, mais également les légitimités significatives du nord afin que les éventuels accords puissent avoir les meilleures chances d’être les derniers accords de paix conclus sur le nord du Mali ».

Mara précise que la conclusion d’accord de paix inclusif et définitif figure au centre de l’agenda du gouvernement pour le nord ; d’où la récente nomination par le chef de l’Etat de l’ancien Premier ministre Modibo Kéita pour conduire les discussions devant aboutir à cet accord. Comme on le constate, l’action gouvernementale pour le retour de la paix au nord sera essentiellement axée sur le dialogue et la négociation. Donc, pas de guerre.

“Je ne ferai pas de guerre”, avait toujours clamé ATT

En cela, Moussa Mara ne crée, ni n’innove. Au contraire, il donne raison au président Amadou Toumani Touré, qui, depuis 1991, a toujours privilégié le dialogue aux armes.

Rappelons à ce propos, que quand ATT venait au pouvoir en 1991, sous la première Transition malienne, le Mali était en proie à une rébellion déclenchée en 1990. Il dénoua la crise avec la signature du Pacte national en avril 1992.

(Ré) venu au pouvoir en 2002 par la voie des urnes, ATT vit son pouvoir secoué par une autre rébellion intervenue en mai 2006. Il signa l’Accord d’Alger pour résoudre la question. Aussi bien en 1992 qu’en 2006, la négociation a fait passer la tempête et ramener la paix et la quiétude dans le pays. A l’époque, il fut soumis aux feux des critiques d’une partie de l’opinion et de certains politiques…

En 2012, quand éclata la dernière rébellion, le président Amadou Toumani Touré a clamé haut et fort qu’il fallait rester sur la logique du dialogue et de la négociation et éviter, coûte que coûte, la guerre. Sa conviction était, ni plus, ni moins, « qu’on ne sait jamais quand on se sort d’une guerre de rébellion ». Deuxième certitude d’ATT, « l’adversaire d’en face est de taille ». En plus, faudrait-il préserver les vies des populations innocentes ?

Jusqu’aux derniers instants de son règne, le président ATT s’est accroché à ce que lui dictait sa conscience, à savoir ne pas s’engager et engager le Mali dans une guerre à l’issue inconnue contre des ennemis aux limites inconnues.
A titre de rappel, son refus de la guerre, ATT l’a clairement décortiqué dans un entretien accordé, en février 2012, au doyen Alain Foka de RFI.

A la sempiternelle question de savoir pourquoi il ne déclarait pas la guerre aux rebelles et terroristes, ATT avait répondu: « Je suis à la retraite, mais Officier-Général. J’ai passé par l’école de guerre…et par les académies soviétiques.

Je sais de quoi je parle.

Lorsque les politiques me parlent, je les écoute ; lorsque les diplomates me parlent, je comprends ; lorsque les militaires me développent leurs manœuvres, je les comprends. Je pense que le Mali jusque-là, a essentiellement fait de se défendre et protéger ses populations.

Nous n’avons voulu nous entraîner dans une guerre que les autres veulent, parce que nous ne la voulons pas.
Ceux qui pensent que je vais agir en militaire, ils se trompent. Je vais agir en Président de la République, parce que je suis le Président de tous les Maliens, de tous les Touaregs, de tous les Peulhs, de tous ceux qui sont dans la République. ..Ce n’est pas mon sens militaire qui me commande.

C’est mon sens de patriote, c’est mon sens plutôt d’homme d’Etat, d’homme lucide qui me commande. Je ne peux pas écouter les bruits de ville, de gens qui ne savent pas de quoi ils parlent et pensent qu’il n’y a qu’à faire la guerre. Non, je ne ferai pas de guerre. Nous devons plutôt tout faire pour que la paix revienne au Mali ».

Le président Amadou Toumani Touré fait même des mises en garde : « Le problème du nord dure depuis cinquante ans (50 ans) puisque nos pères l’ont géré, nos aînés l’ont géré, nous aussi, nous le gérons, nos cadets et nos fils vont continuer à le gérer. Ce n’est pas un problème qui va finir demain ».

Selon ATT, c’est insensé de dire que la meilleure façon de trouver une solution idoine, c’est de faire la guerre. « S’il y avait à choisir entre le Mali et la guerre, je choisirai le Mali », se glorifie ATT, patriote jusqu’à l’os.

Aujourd’hui, malgré l’appui et la présence massive de la communauté internationale, le Mali ne parvient toujours pas à se sortir de la crise. Et les autorités via la Dpg du Pm Moussa Mara, embrassent, enfin, la voie de la négociation, donnant raison, sur toute la ligne, au président Amadou Toumani Touré.

La solution contre Aqmi est une conférence des chefs d’Etat

Celui-ci n’est pas à sa première victoire sur le peuple et les autorités maliens ainsi que sur la France et la communauté internationale. Tout ce que ATT a prédit est entrain de jaillir petit à petit ; de la connexion entre le Mnla et Aqmi à l’impérieuse nécessité d’une conférence internationale sur la bande sahélo saharienne en passant par la gestion transfrontalière du terrorisme, l’histoire confirme les convictions du président ATT.

Amadou Toumani Touré a toujours soutenu que les rebelles du Mnla étaient de connivence avec Aqmi, « une menace internationale venue d’ailleurs, qui a des ramifications plus lointaines que l’on ne le croit ».

« Nous pensons qu’Aqmi, pour le combattre, il faut se munir de tous les moyens suffisants, pas seulement militaires. La guerre contre le terrorisme, n’est pas seulement militaire, c’est un problème de développement, de sécurité, de défense ».
La solution ? ATT l’a proposée et brandie pendant six ans, sans avoir une oreille attentive aussi bien au plan sous régional qu’à l’échelle internationale. Il s’agit d’une conférence internationale sur la paix, la sécurité et le développement dans la bande sahélo saharienne.

« Depuis 2006, j’ai demandé une conférence des Chefs d’Etat, je ne suis pas parvenu à l’avoir. C’était pour que nous dégagions une vision ; nous avons perdu six ans pour que cette rencontre puisse voir jour, en vain ! Aqmi est transfrontalier, donc, la réponse doit être transfrontalière », ne cessait de répéter ATT qui prônait l’union des efforts.

« Il faut aller tous ensemble, occuper toute la bande avec nos armées, aller avec un programme de cinq ans ; créer une cohabitation qui ne sera pas profitable à Aqmi.

Prenons tout le désert, un seul pays n’a pas les moyens de combattre ces gens-là, parce qu’ils auront toujours le repli tactique d’aller dans un pays voisin parce que là où ils mangent à midi, ils ne déjeunent pas, là où ils dînent, ils ne dorment pas, ils sont en constant mouvement, de frontière en frontière.

Il faut dans ce cas, tous ensemble, nous les bloquons. Le Mali est partisan », a-t-il développé pour convaincre l’opinion que cette conférence s’impose. A l’époque, le président Touré prêchait dans le désert. Et toutes ses initiatives étaient savamment sabotées à l’intérieur et à l’extérieur.

Mais, il a fallu la crise pour que la réalité jaillisse et s’impose à la communauté internationale qui s’est retrouvée le 6 décembre dernier à Paris, en France, autour de la « Conférence de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique ». C’était en présence d’une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement et du Secrétaire général des Nations unies. Là aussi, des lauriers à Amadou Toumani Touré.

Mais, le plus beau reste à venir pour ATT qui avait dit sa conviction sur plusieurs autres aspects de la vie nationale. Les Maliens le verront UN à UN.

Source: L’Aube

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