BIGtheme.net http://bigtheme.net/ecommerce/opencart OpenCart Templates
Dernières Nouvelles
Home / A la Une / Chronique Satirique : l’étrange promesse de Ladji Bourama

Chronique Satirique : l’étrange promesse de Ladji Bourama

Ladji Bourama ne promet pas seulement de rétablir l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens, mais il s’engage aussi et surtout à rattraper des terroristes qu’il a lui-même libérés. Tout un programme …

Avez-vous appris la nouvelle du siècle ?

Moi, si! Et, croyez-moi, il ne s’agit ni de l’immatriculation du Boeing national à Aruba au nom d’une société inconnue, ni de l’achat de gré à gré de chaussettes climatisées à 20. 000 FCFA. La nouvelle, la vraie, c’est l’engagement solennellement pris par Ladji Bourama de faire rechercher et reconduire en prison le terroriste Wadossene.

Eh oui ! Le même Wadossene libéré, sur ordre de Ladji Bourama, en échange de l’otage français Serge Lazarevic. Au sujet du terroriste et de ses affreux complices, Ladji Bourama martèle au micro de nos confrères de RFI: « Que nul ne se méprenne sur notre détermination à traquer ceux qui se sont rendus coupables d’actes d’une telle ignominie ! ».

L’hôte de Koulouba a tout à fait raison de dénoncer des « actes d’ignominie »

En effet, le compère Wadossene a, entre autres forfaits, enlevé le Français Lazarevic, l’a revendu à AQMI comme un coq de foire puis, une fois arrêté, s’est évadé en tuant à bout portant un garde malien. Son cas relève d’au moins dix articles du code pénal qui, presque tous, prévoient la peine de mort, de préférence par pendaison. Mais malgré l' »ignominie » de ses actes, le terroriste a été sorti de prison par le gouvernement malien. Et sans jugement, s’il vous plaît! La raison ?

Ladji Bourama, qui déteste pourtant qu’on le trimbale, a cédé aux pressions de la puissante France et, bien sûr, aux très nourrissantes promesses de retour du FMI dont la France tient les brides. Sans oublier que dix soldats français (l’équivalent de dix mille armées maliennes !) sont morts pour le Mali.

De surcroît, sans le charitable secours de l’ancien colonisateur, le chef terroriste Iyad Ag Ghali aurait planté sa tente à Koulouba depuis janvier 2013. Il y tiendrait, à ce jour, ses conseils des ministres avec, à la clé, des décrets ordonnant l’amputation des trafiquants de Boeing, la flagellation publique des adeptes de marchés gré à gré et la décapitation des marchands d’armes fictives.

Pour avoir échappé à si bon compte à la faim, à la soif et au diable enturbanné, le Mali devait retourner l’ascenseur aux Français en leur permettant de récupérer leur otage. Après tout, Wadossene avait été arrêté au nord, non par les soldats maliens, mais par la Force française Serval qui l’avait, par la suite, remis au Mali.

On peut donc comprendre que Ladji Bourama libère le terroriste et trois de ses comparses barbus

Ce qui se comprend beaucoup moins, c’est qu’il promette, quelques jours plus tard, de les faire rechercher et de les reconduire en taule. Alors là, de deux choses l’une : soit Ladji Bourama se paie la tête des braves populations, soit il prend des jihadistes bon teint pour de paisibles pêcheurs de carpes. En effet, comment peut-on volontairement libérer des prisonniers pour leur donner la chasse le lendemain ?

Annoncer sur les antennes que l’Etat recherche Wadossene et autres n’est-il pas d’ailleurs le meilleur moyen de ne plus jamais les rattraper ?

Quelque conseiller bédonnant de diplômes aurait-il convaincu Ladji Bourama qu’après leur libération, les quatre tueurs iraient ouvrir une boutique de calebasses ou danser le « takamba » à Sikasso ?

Et puis, au cas, probable, où les bandits se seraient refugiés à Kidal, fief des jihadistes, quel général ou colonel « diagnè watti » malien oserait s’y rendre après la fameuse épopée du 24 mai 2014 ?

La martiale promesse de Ladji Bourama résume, en réalité, toute la politique de communication du pouvoir

Je ne maîtrise pas assez bien le subjonctif pour qualifier cette politique; je me contente de vous citer des faits. Ainsi, quand notre vaillante armée a été taillée en pièces à Kidal, ne trouvant son salut que dans l’agilité de ses jambes, le gouvernement a juré, la main sur le coeur, n’avoir pas donné l’ordre d’attaquer les rebelles, ce qui laisse penser que ledit ordre est tombé du ciel. Quand l’achat du Boeing présidentiel a fait scandale, le gouvernement avec, en tête, l’avionneur Moussa Mara, a prétendu que l’ancien avion n’avait pas de papiers au nom du Mali, se gardant, bien sûr, de préciser que le nouvel appareil n’en avait pas non plus !

Au moment où le FMI fermait à double tour son robinet financier, le gouvernement (encore lui!) chantait sur les toits que lors de son séjour aux Etats-Unis, notre excellente ministre des Finances y avait reçu les chaleureuses félicitations des bailleurs de fonds et que les fiançailles Mali-FMI déboucheraient bientôt sur un mariage à la mairie de Washington !

Plus récemment, quand le gouvernement, sous la pression des chefs religieux, a voulu interdire l’élection « Miss ORTM », il a prétexté de son souci de prévenir une transmission massive d’Ebola alors que quelques jours auparavant, le Premier Ministre n’avait pas hésité à présider un festival de rap.

A croire que la couronne de « Miss » porte plus de virus que la guitare des rappeurs ! Quand, enfin, les juges de la Cour Suprême et le Vérificateur Général ont publié leurs rapports d’enquête, le gouvernement a promis de déférer en justice les suspects: à ce jour, pas un seul n’a été entendu ni écroué. Or, si je ne me trompe, 2014 a été pompeusement décretée « année de lutte contre la corruption et la délinquance financière »!

Tiékorobani

Source : Procès Verbal

About Sidi Modibo Kane

Modibo TEMBELY est co-administrateur de ce site web.

Check Also

Djihadistes : constructeurs ou destructeurs du Mali?

Koro : 2 enfants morts, 1 mutilé ! En cause les explosifs des djihadistes. Dans ...