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Au Mali, Al-Qaïda n’est pas une hydre mais un caméléon (1/2)

En combattant une hydre à la place d’un caméléon, on risque de manquer la cible et de ne pas apporter de solutions. 

L’opération Hydre engage 1.500 hommes. Cet effectif comprend un tiers de Français, un tiers de Maliens et un tiers sous drapeau de l’ONU. Cette nouvelle intervention française s’explique par un intérêt vital : les troupes tchadiennes étaient en train de devenir le maillon faible du dispositif en place.

L’intervention française se fait pour rassurer et ressouder nos alliés tchadiens. Ils venaient de perdre trois hommes, au nord-est du Mali, lors d’une attaque terroriste d’AQMI. Et ce n’est pas la première résurgence des jihadistes depuis leur « éradication » au printemps dernier.

Les Tchadiens sont toujours aux premières loges. Ils en ont ras-le-bol. A la mi-septembre, 150 soldats tchadiens ont déserté leur base de Tessalit, sur le « front » du nord, pour aller réclamer, à Gao, le paiement de leur solde !

Ces Tchadiens furent la clé de la victoire du printemps dernier. Financés par Paris, ils étaient commandés par le fils adoptif du président tchadien et représentatifs de son clan. Ils ont foncé sur Gao, Kidal, puis délogé les islamistes plus au nord.

Ils ont combattu au corps-à-corps dans les massifs montagneux. Ils avaient déjà vaincu une guérilla, au Tchad, dans des conditions analogues. Ils furent donc la clé de la rapidité et de l’acceptabilité de la victoire. Eux ont perdu plusieurs dizaines d’hommes, contre une poignée seulement côté français.

Une guerre gagnée par de la technologie et des mercenaires

Certes, la guerre au Mali a été gagnée par un déploiement de courageux militaires français soucieux, par leur mobilité, de ne pas rééditer les erreurs afghanes. Ils ont été secondés par les grandes oreilles du renseignement américain, des drones et surtout des avions de transport américains.

Mais la victoire a eu deux sésames : les missiles des hélicoptères de combat, que l’on retrouve à tous les stades de l’opération, et les combattants tchadiens.

La guerre fut gagnée relativement rapidement parce que les hélicoptères ont eu toute latitude pour déblayer le terrain. En effet, contrairement aux pronostics, les jihadistes ne disposaient pas de missiles sol-air échappés de l’arsenal libyen. Et une fois le terrain déblayé, les Tchadiens l’ont « nettoyé ».

Une autre issue eut été possible si l’armée française avait perdu plusieurs hélicoptères et plusieurs dizaines d’hommes. Cela aurait pu excéder un seuil d’acceptabilité aux yeux de l’opinion publique. Ce point crucial n’a pas été théorisé. Il fut délaissé au profit de considérations logistiques sur le fait que l’armée française atteignit son maximum de projection de puissance en termes de matériels opérationnels.

Peu désireux de devoir leur victoire à de la réussite technologique et à des mercenaires tchadiens, les hauts gradés se congratulaient déjà d’avoir su rompre avec les erreurs afghanes : « au lieu de rester dix ans sur place, nous reviendrons dans dix ans pour frapper à nouveau », pronostiquaient-ils. Et, obligés de refrapper plus tôt que prévu, au bout de six mois, ils se rassurent aujourd’hui avec un nom de code qui tombe à pic : opération Hydre.

En vérité, inutile de faire appel à un animal fantastique. La France a sous-estimé la capacité de résilience des jihadistes. Al-Qaïda est moins une hydre qu’un caméléon, cet animal qui se fond dans la couleur locale et survit dans des conditions extrêmes. L’hydre, c’est ce qui est sorti de l’imagination du Haut commandement. Le caméléon, c’est ce à quoi se trouva confronté cet officier, perplexe devant des jihadistes qui survivent en « buvant de l’eau croupie ».

source : marianne.net

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